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Livres pour enfant sur la mort

18 Juin

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, voici des albums qui abordent le sujet de la mort. Je n’ai pas attendu qu’un décès survienne pour montrer ces livres à mes enfants. Je préfère proposer ces livres parmi d’autres, comme des graines plantées qui germeront quand ce sera le moment.

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Les questions des tout-petits sur la mort

Ce livre de Marie Aubinais est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.

Ce petit album fait partie d’une collection dont j’apprécie beaucoup la plupart des ouvrages (je vous ai parlé ici de celui sur les religions). Ils sont parfaits quand l’enfant s’interroge sur un sujet précis, car ils abordent chacun 6 questions, importantes mais parfois délicates à traiter. Les questions de cet ouvrage sont notamment « Pourquoi on vit si on meurt après ? », « Où on va quand on est mort ? » et « Pourquoi on n’aime pas parler de la mort ? ».

Pour chaque question, il y a un astucieux système de bande-dessinée, qui introduit et conclut chaque question, et de conte classique, qui peut être lu de manière indépendante. Et les bande-dessinées proposent des perches, qui peuvent être saisies ou pas.

Les contes font appel à des cultures variées et ont des illustrations montrant des humains, tandis que les bande-dessinées sont dans un contexte européen classique et ont comme personnages des oiseaux anthropomorphes.

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Au revoir blaireau

Ce livre de Susan Varley (texte et illustrations) est imprimé en Italie et publié en 2005 aux éditions Gallimard (lien vers la fiche du livre), est une reédition d’un album qui date de 1984. Il me semble adapté de 4 à 7 ans.

Ce album est à l’ancienne, que ce soit pour sa mise en page, ses illustrations et son histoire. Blaireau est très âgé, il ne craint pas la mort mais s’inquiète de la peine qu’éprouveront ses amis.Il les a préparé en disant que bientôt il descendra dans le Grand Tunnel.

On voit ensuite Blaireau faire un rêve étrange où il bascule dans un tunnel, et cela sonne pour lui comme une liberté. Le lendemain, les amis de Blaireau le trouvent mort.

Dans les pages suivantes, qui représentent les 2/3 de l’album, on suit les amis de Blaireau. Comme il leur manque, ils se remémorent les bons moments passés avec lui et les choses qu’il leur a appris à faire.

Le livre se termine sur une page qui ouvre sur deux idées. D’une part, « la neige fondit et la tristesse des animaux aussi. Chaque fois que l’on prononçait le nom de Blaireau, quelqu’un se rappelait une autre histoire qui redonnait le sourire à tous. ». (Bien entendu, il y a des deuils que l’on n’arrive jamais à digérer complètement, donc on peut ensuite nuancer cette phrase.) La toute dernière idée est Taupe qui parle à Blaireau comme s’il était dans le ciel : « Merci Blaireau, dit-il doucement. Il pensait que Blaireau l’entendrait. Et… sans doute… Blaireau l’entendit. »

J’ai acheté ce livre car mes enfants ont la chance d’avoir encore leurs grands-parents et certains de leurs arrière-grands parents, et il me semblait important qu’ils se familiarisent avec l’idée qu’ils mourraient un jour.

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La mort c’est quoi ?

Ce livre d’Anne Lalanne est illustré par Thierry Manes. Il est imprimé en France et publié en 2020 chez Hachette (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 4 à 8 ans.

Cet album essaye de tenir un équilibre délicat entre laisser s’exprimer l’enfant qui lit et guider sa réflexion. Ainsi, il commence avec différents enfants évoquant des morts, et un adulte qui propose de commencer par trouver ce qu’est la vie.

Au fil des pages, des exemples sont proposés, pour différencier ce qui est vivant ou non, mort ou non. J’aime que soient abordées aussi la mort d’animaux que l’on aime.

L’enfant se voit régulièrement proposé de donner son avis et le livre se termine dans une ambiance douce et positive.

Les couvertures intérieures montrent une variété d’enfants personnages avec leur prénom. On les retrouve probablement dans les autres livres de cette collection : Aimer c’est quoi ?, Tous pareils ou différents ?, C’est injuste !. Je n’ai pas lu ces autres ouvrages.

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Ma sœur étoile

Ce livre d’Alain Mabanekou est illustré par Judith Gueyfier est imprimé en France. Il est publié en 2017 aux éditions Seuil jeunesse (lien vers la fiche du livre).

Cet album est grand format : sa largeur est de 29 cm et sa hauteur de 36 cm.

L’histoire est racontée par un garçon de 10 ans qui vit avec ses parents dans une cabane en planches avec des trous dans le toit. Il aime regarder le ciel la nuit car il considère qu’une des étoiles est sa sœur, décédée deux ans avant sa propre naissance. Une nuit, il lui avoue qu’il aimerait que quelqu’un vienne lui dessiner un animal, comme dans Le petit prince, et sa Soeur-Étoile lui dessine un mouton dans le ciel.

L’enfant explique que sa sœur est morte une semaine après être parce que les mauvais esprits du village étaient jaloux de sa beauté, et que ces esprits sorciers ont fait que sa mère n’a pas pu avoir d’enfant après lui.

A la fin de l’histoire, Nestor, un enfant de son école, ne croit pas que la Soeur-Étoile puisse exister, puis il avoue que lui aussi aimerait voir une étoile pour son propre frère décédé et les deux enfants se lient d’amitié.

Je trouve intéressant le sujet de ce livre : le deuil d’un enfant vis à vis d’un bébé mort qu’il n’a pas connu, mais j’ai eu du mal à adhérer à l’histoire.

J’ai acheté ce livre auprès de la super librairie indépendante, féministe et inclusive LEBO (Les Enfants du Bruit et de l’Odeur), mais on peut le trouver dans tout type de librairie. Et je vous propose un peu plus bas un autre ouvrage qu’ils ont en vente et que j’ai adoré.

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L’arbre sans fin

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Ce livre de Claude Ponti est imprimé en France et publié en 1992 aux éditions L’École des Loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Hipollène habite avec sa famille dans l’arbre sans fin. Un jour, sa grand-mère maternelle meurt.

Sa grand-mère est alors mise dans un berceau de voyage et s’envole dans le ciel. Hipollène est triste, et sa tristesse est le point de départ d’un grand voyage dans l’arbre sans fin.

Hipollène rencontre un monstre, écoute la brume de l’arbre avec la voie des grands-mères, passe à travers des miroirs…

Et à la fin elle retourne dans la maison de ses parents. Elle a gagné un nom et une coiffure de grande fille.

J’admire le talent qu’a Claude Ponti pour inventer des mondes extraordinaires, mais aussi de s’en servir pour apporter à l’enfant des idées pour avancer dans la vie, sans jamais formuler de conseil d’adulte à enfant, en proposant des illustrations très riches et en parsemant le tout d’humour.

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Mon papi peuplier

Ce livre d’Adèle Tariel est imprimé en République tchèque et publié en 2015 aux éditions Talents hauts (lien vers la fiche du livre).

Les pages de cet album sont remplies par les lumineuses aquarelles de Jérôme Peyrat. Apparemment elles correspondent à un endroit précis, dans la commune du Mesnil-en-Vallée.

L’histoire est racontée par une petite fille, qui décrit l’amour et le soin de son grand-père pour les peupliers qu’il a plantés au bord du fleuve, et tous les souvenirs où elle et son grand-père passaient du temps dans la peupleraie.

La petite fille raconte aussi le temps qui passe, son papi qui vieillit, puis le jour où on lui a annoncé « il est parti », qu’elle n’a pas osé demandé quand il reviendrait, qu’elle l’a cherché partout puis qu’elle a compris qu’il ne reviendrait pas.

La petite fille imagine ensuite que son papi lui parle à travers les peupliers. L’album se termine sur l’image de la petite fille devenue adulte, assiste auprès des peupliers avec sa propre petite fille, disant vers le ciel « Aujourd’hui Papi j’ai grandi et je suis encore là, près de toi. »

Cet album émouvant est destiné aux enfants, mais je ne l’ai pas montré à mes enfants. Je l’ai savouré pour moi-même, pour mon papi pour lequel on m’a annoncé sa mort de manière aussi équivoque et à l’enterrement duquel je n’ai pas été autorisée à assister.

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La demeure du ciel

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Ce livre de Laura Nsafou est illustré par Olga Guillaud. Il est imprimé en Lettonie et publié en 2021 aux éditions Cambourakis (lien vers la fiche du livre).

Je vous le dis directement : je trouve que ce magnifique livre a sa place dans absolument toutes les maisons !

La grand-mère de Sofia est décédée et Sofia ne comprend pas bien ce que signifie « elle est au ciel ». En plus, demain est le jour de son anniversaire, et sa grand-mère organisait toujours un goûter : il ne va quand même pas être annulé ? Au milieu de ses questions, Sofia s’endort et se réveille sur un nuage. Sa grand-mère l’accueille et la fait entrer dans sa maison, où elle retrouve aussi son grand-mère, décédé depuis longtemps. Quelle joie !

Sofia passe un bon moment avec des grands-parents. Sa grand-mère lui fait essayer une de ses tenues et ils préparent ensemble un délicieux goûter. Sa grand-mère est bien d’accord avec Sofia : pas question d’annuler sa fête d’anniversaire !

Quand Sofia se réveille, elle raconte son rêve à ses parents et les convainc d’inviter la famille pour faire le traditionnel goûter d’anniversaire. Et c’est Sofia qui prépare le gâteau et la boisson comme sa grand-mère le lui a appris.

La famille est un peu surprise mais tout le monde passe un moment chaleureux. C’est un peu comme si la grand-mère était présente.

A la fin du livre, on a les deux recettes, ce qui peut permettre de passer en cuisine pour changer de sujet si on ne souhaite pas discuter sur le reste du livre.

Ce livre est un gros coup de cœur pour moi ! La situation est précise (tous les personnages sont noirs et les morts sont des grands-parents) mais le message est universel. De plus, les illustrations sont magnifiques et j’aime beaucoup son très bel équilibre entre pragmatisme et enchantement.

C’est suite à sa lecture que j’ai eu le courage de proposer à ma mère, le jour de l’enterrement de ma grand-mère maternelle, qu’on prévoie d’inviter la famille pour un repas d’anniversaire, car elle-même  aimait nous rassembler à cette occasion.

J’ai acheté ce livre auprès de la super librairie indépendante, féministe et inclusive LEBO (Les Enfants du Bruit et de l’Odeur), mais on peut le trouver dans tout type de librairie.

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La vie et la mort

Ce livre de Brigitte Labbé et Michel Puech est illustré par Jacques Azam. Il est imprimé en France et publié en 2000 (première édition) et 2020 (édition la plus récente) aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ans.

Ce livre fait partie d’une collection et je vous avais déjà parlé ici du livre « La colère et la patience ». Dans les ouvrages de cette collection, les pages contiennent de nombreuses petites illustrations mais sont principalement occupées par du texte. Les « chapitres » sont très courts (2 pages maximum) et répondent chacun à une question ou une constatation, généralement en commençant par un exemple fictif.

Ici, le livre commence par une explication de l’origine de la vie et de l’humanité, puis questionne si la vie d’un plant de blé que celle d’une vache, celle d’un moustique vaut autant que celle d’un chien, en quoi la vie des humains est spéciale (pour les humains), où est l’âme, que se passerait-il si personne ne mourrait, ce qu’il y a après la mort… Le dernier « chapitre » est intitulé : « la mort nous fait faire des efforts ».

Dans cet ouvrage, j’apprécie que des points de vue différents puissent coexister. Et personnellement je n’apprécie pas certains « chapitres » qui considèrent que globalement les animaux non humains sont des êtres dépourvus d’émotions et de désirs pour leur vie.

Et comme les autres ouvrages de cette collection, celui-ci se termine avec 5 pages de conseils pour organiser un « goûter philo » sur les thèmes abordés dans ce livre.

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voisinsdendessousJ’ai un avis mitigé sur « Les voisins d’en dessous« , livre d’Isabelle Simon, illustré par Isabelle Charly, imprimé en Slovénie et publié en 2016 aux éditions Frimousse. Chaque double page montre un ou des squelettes souriants sous la terre et des vivants au-dessus. Ce sont à chaque fois des clins d’œil : les squelettes de La Vegas continuent à jouer, etc. Les clins d’œil sont stéréotypés et malgré cela ils ne sont pas tous faciles à comprendre, même pour un adulte (j’aurais aimé quelques phrases documentaires à la fin du livre pour éclairer les double pages que je n’ai pas comprises, mais je ne crois pas que cela gène la plupart des enfants). La dernière double page montre la tombe d’un chien. Je suppose que ce livre est utile pour un enfant triste de la mort d’un animal domestique, pour l’inciter à imaginer avec légèreté à quoi l’animal peut s’amuser sous la terre. Mais à choisir, sur le sujet d’un animal aimé qui est mort, je préfère « La mort c’est quoi ?« .

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Enfin, je vous recommande la chanson « Le grand voyage » d’Aldebert. J’aime beaucoup ses chansons pour enfants, qui s’adressent aussi aux adultes et qu’ici on ne se lasse pas d’écouter en boucle.

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Bon week-end !

Livres d’enfant pour reconnaître les émotions

20 Fév

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Il y a maintenant beaucoup d’ouvrages jeunesse sur le thème des émotions, et bien sûr je n’ai pas eu la possibilité de tous les lire, loin s’en faut ! Je me limite ici aux livres qui aident à apprendre à reconnaître les émotions.

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Les yeux qui parlent

Ce livre de Manon Berthod, illustré par Solène Laferrière, est fabriqué en France et paru en 2020 en auto-édition (lien vers le site du livre). Je vous le présente alors que je ne l’ai jamais eu entre les mains, mais vous allez comprendre pourquoi.

Cet album montre pour chaque double page une personne masquée, que l’on démasque en tournant une page transparente (comme dans Libérez-nous). Le texte avant démasquage décrit l’aspect du haut du visage, et une fois la page tournée elle nomme l’émotion. Je trouve le principe génial !

Et j’ai vérifié auprès des autrices : elles m’ont assurée que les visages représentent une diversité d’âge et de couleur de peau. Edit : En fait les 13 personnages ont tous la même peau rose clair, à part un seul personnage qui a la peau marron ET des yeux vert clair. Je suis déçue ! Ceci dit, ce livre reste intéressant car c’est le seul à aborder la reconnaissance des émotions en cas de port du masque.

La première impression de cet ouvrage a été financée grâce à une campagne Ulule, que je n’ai pas vue à temps. Mais une deuxième et dernière impression de cet ouvrage va bientôt avoir lieu, avec livraison aux alentours d’avril 2021. Il faut aller ici pour commander un exemplaire. Le livre coûte 25 euros (ce qui est normal vu qu’il est fabriqué en France et qu’il comporte des pages spéciales) et il y a 8 euros de frais de port.

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Beaucoup de beaux bébés

Ce livre de David Ellwand est imprimé en Chine et paru en 1995 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Ce livre me semble très bien pour les enfants de 1 à 3 ans.

On a reçu cet album grand format en cadeau pour la naissance du Béluga (merci Christel !) et le Béluga comme le Pinto ont beaucoup aimé regarder ces photos de vrais bébés humains. Cependant, à cause de son format et de la finesse des pages, ce n’est pas un livre que les bambins peuvent feuilleter seuls.

Chaque page montre une grande photo de bébé, en portrait, en entier ou seulement une partie du corps. Sous la photo se trouve une légende, qui désigne la partie du corps photographiée, l’émotion vécue ou une sorte de jugement sur le bébé.

C’est le bémol que j’ai sur cet ouvrage : le fait que certaines légendes sont des jugements d’adulte, et pas des ressentis d’enfant. Personnellement je trouve que cela induit le bébé à confondre ses émotions avec celles de l’adulte, et c’est bien dommage. Heureusement, cela ne concerne que très peu de pages du livre (les deux en photo ci-dessus).

Edit : Merci à Chut Maman lit ! d’avoir proposé dans les commentaires une alternative à ce livre ! Je vais essayer de trouver ce livre et je mettrai à jour l’article.

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Les émotions au bout des petits doigts

Ce livre de Claire Zucchelli-Romer est imprimé en Chine et paru en 2019 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est parfait de 1 à 3 ans.

Cet album cartonné a un petit format et des pages épaisses et solides : parfait pour être manipulé par un jeune enfant. Sur chaque double page, une émotion est décrite selon le « point de vue » du corps, plus précisément celui des doigts.

Je trouve cette démarche super pour ancrer la compréhension des émotions dans le ressenti corporel, tout en s’amusant avec ses doigts.

Ce livre est un coup de cœur pour moi ! A part le fait qu’il est fabriqué en Chine, je ne lui trouve aucun défaut.

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Parfois je me sens…

Ce livre d’Anthony Browne est imprimé en Chine et paru en 2009 aux éditions Kaleidoscope (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour un enfant de 1 à 3 ans.

Comme l’album précédent, c’est un petit format en carton épais, qui ne craint pas les mains ni les dents des tout petits. Sur chaque page, un enfant à tête de singe ressent une émotion nommée dans un court texte. Au fil des pages, on découvre un large panel d’émotions.

A la fin du livre, toutes les illustrations du livre sont assemblées avec la question « comment te sens-tu, toi ? ». Je trouve le principe vraiment super pour aider un enfant à identifier ce qu’il ressent.

Je trouve cet album très complémentaire du précédent pour apprendre les émotions à un enfant de 1 à 3 ans.

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La couleur des émotions

Ce livre d’Anna Llenas est imprimé en .. et paru en 2017 aux éditions Quatre fleuves (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour un enfant de 3 à 7 ans.

Cet album existe aussi en édition pop-up, avec une couverture différente. Mais je préfère l’album classique : pour moi le pop-up n’apporte pas de valeur ajoutée au propos de ce livre, et empêche de laisser cet ouvrage en accès libre aux jeunes enfants.

Au passage, on nous a offert le jeu Le monstre des émotions. Il est tiré du livre et je m’attendais à être déçue, mais c’est un gros coup de cœur pour le Béluga (8 ans) et le Pinto (4 ans). Malgré des pions (en bois) peu stables et des portoirs (en carton) carrément nuls, ils aiment ce jeu qui permet de partager ce qu’on aime, ce qui nous rend joyeux, en colère, triste ou serein. Lors du confinement du printemps dernier, on y a beaucoup joué et en fait ça nous a permis plusieurs fois de désamorcer des conflits ou, au contraire, de savoir ce que l’autre aimait afin de lui faire plaisir plus souvent. Et depuis, je suis étonnée de voir que les enfants le ressortent régulièrement.

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Les questions des petits sur les émotions

Ce livre de Marie Aubinais est imprimé en Italie et paru en 2018 aux éditions Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour les enfants de 4 à 8 ans.

Il comporte 6 parties : une pour chaque question. Ici, chaque question porte sur une émotion : peur, tristesse, colère, joie, sentiment amoureux, et « d’où viennent nos émotions ? ».

Chaque question est introduite par une double page de bande-dessinée aux personnages à corps d’oiseau, qui finit toujours par « ça me fait penser à une histoire… ». Puis on lit une histoire, souvent adaptée d’un conte traditionnel, et une nouvelle double page de bande-dessinée conclut la question.

A la fin de l’ouvrage, une page liste la région ou culture d’origine de chaque conte. Je trouve que les contes sont bien choisis, variés, et ils semblent marquer positivement mes enfants.

Et ce n’est pas sur le sujet précis de la reconnaissance des émotions, mais dans cette collection il y a un autre livre utile qui aborde les émotions, en particulier celles des autres, c’est Les questions des tous-petits sur l’amitié. Il est malheureusement épuisé, si vous le trouvez d’occasion n’hésitez pas à le prendre. Et tant qu’à vous citer des ouvrages de cette collection, j’aime aussi beaucoup Les questions des petits sur les religions.

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Il y a aussi un livre sur la découverte des émotions que je n’ai pas feuilleté mais qui me semble intéressant pour un enfant qui pose plein de questions : Les émotions, c’est quoi ? aux éditions Usborne. Comme c’est un livre cartonné à flaps (volets à soulever), je suppose qu’il convient de 3 à 6 ans, mais comme je ne l’ai pas lu je ne peux rien assurer. Les personnages sont des animaux humanisés (c’est la technique bien connue du « je botte en touche sur la question de l’inclusion »…).

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En complément des livres, j’ai acheté les cartes « émotions » de l’Apprentie girafe. Elles sont très bien finies et plus grandes que des cartes à jouer standard, bref je trouve qu’elles valent leur prix. Ceci dit, elles existent aussi en version à imprimer soi-même. La créatrice propose une vidéo très pratique montrant comment y jouer façon « qui est-ce ? ». On y a joué aussi en cherchant les émotions contraires l’une de l’autre.je pense suivre ses conseils. Et tant qu’à faire, j’ai aussi acheté le mini livre à imprimer groupant les émotions par « famille » et les cartes illustrant de nombreux besoins. Je suis contente de pouvoir utiliser ces outils en famille et en même temps soutenir l’Apprentie girafe, dont j’apprécie les nombreuses illustrations gratuites sur la CNV.

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Bon week-end !

Livres d’enfant sonores

30 Déc

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 6 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, je liste pour mémoire les livres d’enfants sonores que nous avons préférés.  Comme ils datent d’il y a plusieurs années et que le marché des livres sonores s’est beaucoup développé depuis, je ne sais pas si cet article vous sera très utile…

Une remarque en tout cas : pour ces livres sonores comme pour tous les livres aux pages cartonnés que j’aie vus jusqu’à présents, il y a toujours le même lieu d’impression : la Chine. Visiblement, la fabrication mondiale des livres « spéciaux » est concentrée dans ce seul pays.

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Mes petits imagiers sonores – Les instruments

Ce livre illustré par Marion Billet est imprimé en Chine et publié en 2011 aux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour les enfants de 1 à 3 ans.

Il y a 6 double-pages avec à chaque fois un rond sur lequel poser le doigt pour déclencher le son.

J’aime les sons de ce livre, et mes deux enfants les ont adoré ! Ils ont utilisé le livre jusqu’à vider les piles. Et les pages épaisses ont résisté à leurs morsures.

D’un point de vue végane, le thème des illustrations est le cirque mais ce n’est pas gênant puisque tous les personnages sont des animaux : on peut imaginer que c’est du cirque sans animaux dressés, comme l’Ecocirque Bouglione.

Dans la même collection, on trouve aussi Les instruments du monde volume 1 et Les instruments du monde volume 2, que mes enfants ont aimé.

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Mes petits imagiers sonores – Les oiseaux

Ce livre illustré par Marion Billet est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour les enfants de 1 à 3 ans.

Chaque double page montre un oiseau et permet d’écouter son chant. Le Béluga a beaucoup aimé ce livre, et moi je l’ai adoré ! Je trouve ces sons particulièrement agréables.

Dans la même collection, on trouve aussi La nature, qui a été très aimé par le Pinto.

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Mes petits livres sonores – Paco et le jazz

Ce livre illustré par Magali Le Huche est imprimé en Chine et publié en 2015 aux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour les enfants de 4 à 6 ans.

A la différence des petits imagiers sonores, le papier est fin (déchirable) et il faut bien appuyer sur chaque puce, page bien tendue, pour que le mécanisme se déclenche. En effet, le circuit n’est pas dans la page même mais dans la couverture arrière du livre. C’est pour cela qu’avant 4 ans ce livre ne me semble pas adapté.

Les sons ont intéressé le Béluga, mais à cause de la petite difficulté pour déclencher les sons, il ne l’a pas utilisé de manière intensive. On n’a donc pas cherché à connaître les autres ouvrages de la même collection. Mais je connais un autre enfant qui a adoré cette collection de livres. A vous de voir, donc.

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Bourvil pour les enfants

Ce livre CD est publié en 2012 aux éditions Formulette (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour les enfants de 4 à 8 ans.

Les interprètes sont variés, mais tous ont en commun de chanter une reprise de chanson de Bourvil. Je ne connaissais pas Bourvil et j’ai trouvé le résultat sympathique. Le livre permet aux enfants de se mettre dans l’ambiance, et aux adultes de leur lire les paroles.

Pour entendre les chansons, il faut un lecteur de CD. Ici, on a numérisé les chansons pour pouvoir les écouter aussi sur d’autres supports.

Dans la même collection, on a aussi Brel pour les enfants et Boby Lapointe pour les enfants. Et je ne les ai pas écouté, mais il existe aussi Brassens pour les enfants, Renaud pour les enfants et Joe Dassin pour les enfants.

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Les enfantillages d’Aldebert

Ce livre CD est publié en 2014 aux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il a été reédité en 2020 avec un autre couverture. Il est adapté pour les enfants de 4 à 8 ans.

Quand on nous a offert ce livre CD, au départ je n’ai pas souhaité l’écouter. En fait, je ne suis a priori pas du tout fan des chansons « pour enfant ». Je les évite même, parce que pour moi elles sont trop souvent gnangnan. Il a fallu qu’une amie me parle d’Aldebert et me fasse écouter sa chanson préférée avec son clip pour que je me laisse tenter. Depuis, on a écouté en boucle les 4 CD originaux des Enfantillages d’Aldebert et on a emmené le Béluga en concert !

Comme pour le livre « Bourvil pour les enfants », on a avec ce livre un CD, donc il faut un lecteur de CD pour l’écouter. Le CD est exactement l’album« Enfantillages 2 » d’Aldebert.

Et comme « Bourvil pour les enfants », le livre propose pour chaque chanson une illustration et les paroles. Et de même, le grand format et les pages en papier d’épaisseur normale font que ce n’est pas un livre destiné aux tous petits. Mais ne vous gênez pas pour l’acheter si votre enfant est encore tout petit : ses oreilles pourront profiter du CD !

Dans la même collection, il existe aussi Les enfantillages de Noël. Il ne semble pas y avoir de livre pour les CD Enfantillage (si vous l’achetez, je vous recommande de choisir l’édition spéciale) et Enfantillages 3. Il y a un livre CD pour l’album 10 ans d’enfantillages mais je ne l’ai pas écouté. A noter, il existe de nombreux autres livres CD d’Aldebert, mais ce sont alors des histoires contées.

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Pour finir, je n’ai pas cherché à découvrir les Fabulettes d’Anne Sylvestre. Par contre on écoute en famille ses chansons « pour adulte », tout comme celles de nombreux autres chanteurs et chanteuses. D’ailleurs, en ce moment à la maison, on joue beaucoup à Shabadabada : on choisit un mot puis chaque personne ou équipe doit trouver et chanter, à son tour, une chanson qui contient ce mot. On y joue notamment au diner.

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Bon week-end !

Les Enfants du Bruit et de l’Odeur

7 Nov

Bonjour,

Dans mes articles sur les albums jeunesse, je me suis souvent plainte du manque de diversité, particulièrement concernant la couleur de peau. Et dans cet article où j’en suis venue au point de recommander le fast food Mc Donald’s comme une source de livres plus fiable qu’une librairie quand on veut un livre jeunesse non stéréotypé…

Heureusement, maintenant il y a Les Enfants du Bruit et de l’Odeur (LEBO) ! Ulriche et Prisca produisent un podcast sur la parentalité en France quand on a des enfants racisés. Comme l’indique la présentation du podcast, « chaque épisode donne la parole à une personne racisée francophone afin de lever le voile sur les répercussions que le racisme peut avoir dans la construction de l’individu ». J’approuve totalement la démarche ! C’est en partageant nos témoignages que l’on arrive à se comprendre malgré nos différences, et à évoluer ensemble pour faire une société meilleure.

Depuis quelques semaines, LEBO a une boutique en ligne, qui propose des livres inclusifs et non stéréotypés pour enfants, ados et adultes ! Génial, non ?

Voici, classés par âge, quelques livres jeunesse que vous pouvez trouver sur cette boutique et qui me plaisent beaucoup. J’espère qu’ils vous tenteront et que vous irez faire un tour sur cette super boutique.

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Fais de beaux rêves Kimi

Ce livre de Médiatrice Mujawamariya est imprimé en Belgique et publié en 2020 aux éditions Little Africans (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants de 0 à 3 ans.

« C’est l’heure d’aller dormir. De quoi va rêver Kimi aujourd’hui ? » Sur chaque double page, on trouve une illustration de petite fille en noire en maîtresse d’école, cheffe en cuisine, docteure, pompier, danseuse étoile, pilote et astronaute.

A la fin du livre, une double page donne un message de soutien inconditionnel du Papa et de la Maman de Kimi.

J’aime les illustrations rondes, colorées et pleines de vie de cet album.

Edit : Ce livre est épuisé sur la boutique LEBO mais on peut toujours l’acheter sur le site de la maison d’édition.

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La vie ne me fait pas peur

Ce livre de Maya Angelou, traduit par Santiago Artozqui, est imprimé en France et publié en 2018 aux éditions Segher Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 3 ans.

Dans cet album, j’apprécie le texte poétique. Il est extrait d’un recueil appelé « And still I rise » (mais ce n’est pas le poème qui a donné son titre au recueil). Et cet album a l’intérêt de présenter sur chaque page la version française et la version anglaise.

On suit une petite fille qui liste tout ce dont elle n’a pas peur. On peut donc utiliser cet album pour discuter de nos peurs, et de comment faire quand même quelque chose dont on a peur.

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Comme un million de papillons noirs

Ce livre de Laura Nsafou est imprimé en Lettonie et publié en 2018 aux éditions Cambourakis (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 3 ans.

Au début du livre, on découvre Adé, une petite fille qui aime les couleurs et les papillons. Deux enfants se moquent de ses cheveux crépus, et Adé trouve du réconfort auprès de sa mère et des autres femmes de sa famille. Elle découvre alors comment aimer et prendre soin de ses cheveux.

Mes enfants n’ont pas les cheveux crépus, mais ce livre a de belles illustrations et il leur ouvre une porte sur bien plus que la coiffure. Y sont notamment évoqués l’impact des moqueries ordinaires et le fait que les personnes noires ont différentes couleurs de peau et habitent différents continents.

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Mon beau potager

Ce livre d’Anne-Marie Fortin est imprimé au Canada et publié en 2019 aux éditions de l’Isatis (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 4 ans.

Cet album se passe au Canada, et une petite fille nous raconte de janvier à décembre ce qu’il se passe au niveau de son potager. Au passage, on se rend compte discrètement que ses parents sont deux mamans. C’est un bel album pour découvrir tout simplement la saisonnalité des plantations et de la récolte – dans un climat où il neige l’hiver.

Sur le site de la maison d’édition, on peut télécharger une fiche d’activités pour accompagner la lecture du livre.

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Kanika dans la cuisine de mamie, tome 1

Ce livre d’Ophélie Boudimbou est imprimé en France et publié en 2019 en auto-édition Publishroom Factory (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 6 ans mais il peut servir plus tôt si vous avez un·e enfant intéressé·e par la cuisine.

Dans ce petit album plein de couleurs, on découvre plein de choses sur la culture afro-descendante. Les recettes ne sont pas végétaliennes, mais comme il n’y a pas de photos j’arrive à ne pas y penser et à m’en servir comme inspiration.

Ophélie Boudimbou partage aussi gratuitement des histoires à télécharger sur le site Petits bouts d’histoire. Et côté cuisine, elle partage sur Kanika Box des recettes africaines et proposera bientôt une box culinaire mensuelle.

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Nina

Ce livre d’Alice Brière-Haquet est imprimé en Italie et publié en 2015 aux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 6 ans.

Cet album est entièrement en noir et blanc, avec des dessins très pourtant très doux. Il parle de la vie des personnes noires pendant la ségrégation raciale aux États Unis, et pourtant il est tout à fait adapté pour les jeunes enfants. L’histoire s’ouvre sur Nina (Simone) qui chante une berceuse à sa fille Lisa et lui raconte une histoire pour s’endormir. Cette histoire, c’est sont histoire d’enfant qui aimait le piano et a commencé sa vie à une époque où les personnes noires comptaient moins que les blanches.

C’est un très bel album pour ouvrir une discussion sur le racisme, ou ne pas l’ouvrir si on ne le souhaite pas.

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Julian est une sirène

Ce livre écrit et illustré par Jessica Love est imprimé en … et publié en 2020 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 6 ans.

Dans cet album a mi chemin entre rêve et réalité, on suit Julian, un petit garçon qui décide de se déguiser comme des adultes super qu’il a croisés dans la rue. Pour réaliser son déguisement de sirène, il décroche des rideaux et prend des feuilles de fougères en pot…. Sa grand mère va t elle le gronder pour des bêtises ? Lui interdire de sortir dans la rue dans ce déguisement ? Pas du tout, elle l’emmène à un défilé !

En lisant cet album très doux, à mi chemin entre rêve et réalité, j’ai eu l’impression qu’il y avait des allusions à une histoire que je ne connais pas (ce défilé est-il une marche des fiertés ?). Edit : Merci Séverine qui a trouvé que ce défilé est inspiré de la Mermaid Parade (défilé des sirènes), un événement estival qui a lieu chaque année à Coney Island, aux États-Unis. Quoi qu’il en soit, c’est une histoire qui parle à tout le monde, un enfant qui cherche dans sa maison de quoi réaliser un projet fantaisiste, et se rend finalement compte qu’au passage il a peut être fait des bêtises.

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Les papillons de Risha

Les papillons de Risha, d’Amarnath Hosany. Il est recommandé pour les enfants à partir de 8 ans. Son histoire semble tout aussi actuelle que ses illustrations sont douces. Là aussi, c’est un album que je n’ai pas encore reçu… Je mettrai à jour ce paragraphe dès que je le recevrai.

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Nous sommes tous des féministes

Ce livre de Chimamanda Ngozi Adichie est imprimé en France et publié en 2020 maux éditions Gallimard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 6 ans.

Cet album est écrit à la première personne, et Chimamanda Ngozi Adichie nous raconte à chaque page une anecdote sur sa vie. C’est très pratique car on peut donc lire chaque page indépendamment des autres si on le souhaite. A travers ses tranches de vie, l’autrice explique en fait qu’elle est une « féministe heureuse » et, mine de rien, désamorce tous les reproches que peuvent y faire les personnes qui ne connaissent pas vraiment ce sujet. C’est un super album sur le féminisme, très concret et sans jugement à l’emporte pièce !

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Te souviens-tu de Wei ?

Ce livre de Gwenaëlle Abolivier est imprimé en République Tchèque et publié en 2016 aux éditions HongFei Cultures (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 8 ans.

J’ai beaucoup apprécié ce grand album parce qu’il aide à répondre à une question très importante : pourquoi y a-t-il des personnes immigrées en France ? On suit l’histoire de Wei, un jeune homme venu de Chine pour travailler en France pendant la première guerre mondiale.

Ce livre grand format est illustré de belles aquarelles et son texte est poétique. A la fin de l’ouvrage, 6 pages documentaires donne des informations précises pour combler la curiosité que peut avoir l’enfant… et surtout le parent ! On y apprend notamment que ce sont la France et la Grande Bretagne qui sont allées chercher en Chine une main d’œuvre peu coûteuse et docile pour remplacer ses hommes partis au combat.

A l’heure où on parle trop souvent des immigrés comme des personnes souhaitant uniquement profiter du niveau de vie français, il est important de nuancer cet a priori en rappelant que pour l’obtenir, la France a aussi exploité les personnes d’autres pays. D’ailleurs, si quelqu’un connait un bon album pour enfant sur la colonisation, que ce soit en Afrique du nord ou ailleurs, je suis preneuse !

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Et voici d’autres livres que je n’ai pas encore achetés mais qui me tentent beaucoup : La fête des morts de Denis Laferrière, Tu peux d’Elise Gravel, Je suis Camille de Jean-Loup Feliciosi, Les aventures de Likia et Mosi de Médiatrice Mujawamariya…

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Grâce à Les Enfants du Bruit et de l’Odeur, j’ai aussi été au courant de la création d’un jeu qui s’annonce génial : Nadhani. J’espère que ce jeu va avoir un succès fou et devenir un classique ! C’est une sorte de « Qui est-ce ? » où on ne doit pas poser de questions sur le physique… Les questions et réponses sont présentées de manière très ludique avec des icônes et des cartes en couleur, donc on n’a rien besoin de connaître à l’avance. Et il se trouve que tous les personnages ont des origines africaines, ce qui amène un peu de diversité bienvenue au milieu de tous les habituels jeux de société dont les personnages sont blancs. Il ne reste plus que quelques jours pour participer à la campagne et avoir votre jeu pour Noël. Si vous avez un enfant à partir de 8 ans ou que vous êtes un adulte qui aime les jeux, je vous le recommande ! Edit : La campagne est finie mais il est encore possible d’acheter ce jeu ici.

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Bon week-end !

Livres pour apprendre à lire l’heure

26 Sep

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, je vous présente deux ouvrages sur l’heure, un pour les tout petits et l’autre pour les plus grands.

Edit : Pour les enfants trop petits pour arriver à lire l’heure, j’ai été tentée d’acheter l’horloge Gro Clock. Mais je n’ai jamais franchi le pas car je pense qu’elle ne règle pas le problème du jeune enfant impatient de commencer sa journée.

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Quelle heure est-il crocodile ?

Ce livre de Jonathan Litton est imprimé en Chine et publié en version française en 2015 aux éditions Hemma. Cette maison d’édition semble ne plus exister mais on trouve encore ce livre en achat d’occasion ou en bibliothèque.

Cet album est solide et je le trouve vraiment bien conçu pour apprendre à lire l’heure. Et le Pinto l’a adoré !

Chaque double page illustre un moment de la journée, et explique comment positionner les aiguilles de l’horloge pour obtenir l’heure de ce moment.

En bas de la page, un robot montre la même heure en version digitale.

Voici un autre avis pour compléter le mien.

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Lire l’heure – Découvrons ensemble

Ce livre de Rosie Hore est imprimé en Chine et publié en version française en 2017 aux éditions Usborne (lien vers la fiche du livre).

Ce livre est destiné aux enfants plus grands, à partir de 8 ans. Il y a deux raisons à cela : d’abord il contient de nombreux volets en carton fin, qu’un jeune enfant aurait tendance à arracher. D’autre part, il est très dense en informations, adaptées à l’intérêt et à la concentration d’un enfant assez grand.

Dans la même collection « Découvrons ensemble » des éditions Usborne, il y a d’autres livres scientifiques et ludiques pour enfants à partir de 8 ans, par exemple sur les tables de multiplication, le corps humain, et il y en a même un sur le tableau périodique des éléments ! Je ne les ai pas feuilletés mais ma curiosité est piquée… Et le fait qu’il y ait des minorités visibles (filles, personnes de couleur) me donne une envie supplémentaire de les ouvrir.

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Et pour finir sur l’apprentissage de l’heure, je vous propose un bricolage facile pour construire une horloge d’entrainement.

Edit : Je n’ai pas eu l’occasion de le feuilleter, mais Ma grande enquête pour apprendre à lire l’heure semble intéressant. On peut lire un avis ici et un autre .

Bon week-end !

Livres pour enfant sur le consumérisme

13 Juin

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, voici une petite sélection sur le fait de vouloir consommer plus que ce qui nous est nécessaire.

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Un confetti de paradis

Ce livre de Florence Langlois est imprimé en France et paru en 2010 chez Albin Michel Jeunesse. Il est malheureusement épuisé, mais vous le croiserez peut-être en bibliothèque ? Il est recommandé de 3 à 6 ans.

Je vous ai déjà parlé de cet album ici. J’aime vraiment son histoire simple et positive, qui permet aux plus jeunes de comprendre tous les travers du consumérisme (perte de bonheur et impact délétère sur l’environnement et, par effet boomerang, sur nous-même).

On comprend aussi dans ce livre que chacun a le choix de revenir à une situation plus soutenable, le tout parfaitement adapté pour les jeunes lecteurs.

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La princesse réclame

Ce livre de Christine Naumann-Villemin, illustré par Marianne Barcilon, est imprimé en Italie et publié en 2011 aux éditions Kaleidoscope en collaboration avec l’Ecole des loisirs (lien vers la fiche du livre).

Il est recommandé de 3 à 6 ans, mais personnellement je le trouve plutôt adapté de 4 à 8 ans. Comme pour d’autres livres de l’Ecole des loisirs, il existe en mini format broché, et en grand format relié.

Cet ouvrage est pour moi un indispensable ! Le personnage principal est Eliette et tout l’univers du livre est rose, mais je pense qu’il est assez drôle pour plaire aussi aux enfants qui n’ont pas l’habitude du rose et des livres de princesses.

Eliette découvre à la télé une publicité pour un parc d’attraction, et fait des pieds et des mains pour y aller avec sa cousine Alice. Là-bas, elle découvre tout un tas de publicités qui expliquent qu’il est indispensable d’avoir tel ou tel gadget pour être une vraie princesse. Parmi les gadgets, une trottinette à paillettes, un pistolet à prouts, des cartes à collectionner…

Eliette obtient tout ça pour son anniversaire… mais elle découvre ensuite avec déception que ces gadgets se cassent vite et ne sont pas si extra. Je vous laisse le petit suspense de la fin.

Dans ce livre, on comprend l’impact de la publicité de manière ludique et légère, en rigolant sur les objets assez délirants qui paraissent soudainement indispensables au bonheur.

Il y a d’autres livres dans cette collection, mais je ne les connais pas. Par contre, de la même autrice, j’ai apprécié Un petit frère pour Nina.

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Le vide

Ce livre d’Anna Llenas est imprimé en Chine et paru en 2016 chez Les 400 coups (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 7 ans.

Je vous cite cet album car je le trouve très chouette, mais le Béluga ne l’a pas trouvé intéressant donc à voir si de votre côté il plaira ou pas.

Anna Llenas est l’autrice de l’album La couleur des émotions, que nous aimons et dont nous apprécions le jeu dérivé Le monstre des couleurs. Ici, les illustrations suivent le même principe : ce sont des photos colorées d’objets et de papiers dessinés et peints. J’aime beaucoup.

Dans ce livre, on suit Julia, qui ressent un vide à l’intérieur d’elle, et cherche à le combler avec tout un tas d’objets ou d’activités (smartphone par exemple).

Mais son vide devient de plus en plus grand et angoissant… Julia comprend ensuite que tout le monde a un vide, et qu’on n’est pas obligé de le combler, au contraire… Je ne vous dévoile pas tout, pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Pour compléter mon avis sur ce livre, voici celui de La voix des livres.

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Pour terminer sur le sujet du consumérisme, j’ai trouvé intéressante cette interview de Daniel Pennac sur Playground. En voici un extrait : « Les jeunes aujourd’hui, les enfants déjà tout petits dans le berceau sont considérés par la société de consommation comme des clients. On produit des publicités pour les pousser à consommer. A consommer des tablettes, à consommer des portables, à consommer des vêtements. Consommer, consommer, consommer. Et ça c’est leur culture, c’est la culture quotidienne. (…) Le problème c’est que l’enfant, tout petit dans son berceau, va croire que son désir est un besoin fondamental. Il va croire que son bonheur dépend de la satisfaction d’un désir qu’il prend pour un besoin fondamental. Le travail des adultes c’est de dissocier ces notions : de désir et de besoin. Et le bonheur, le vrai bonheur, on peut l’atteindre en apprenant à comprendre, c’est ça qui rend heureux. (…)  Qu’est ce qui fait l’éducation ? C’est l’exemple. »

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur le potager

1 Juin

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, voici mes albums préférés sur le thème du jardin, plus précisément du potager.

Je vous ai déjà parlé de La famille souris et le potiron, parfait pour aller de la graine jusqu’à l’aliment cuisiné, sans oublier la longue attente pour que la plante donne des fruits mûrs.

Quand le Béluga était petit, on avait aussi Tchoupi jardine. C’est l’un des rares Tchoupi que j’aime bien, donc si vous appréciez les Tchoupi, il sera parfait pour vous !

De mon côté, j’ai discrètement éliminé les Tchoupi de ma bibliothèque au fil de mes découvertes d’autres albums. Beaucoup de ces albums figurent dans cet article du blog Dessine-moi une histoire, qui regroupe des ressources de niveau maternelle pour chacun des albums cités.

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Splat adore jardiner !

Ce livre de Rob Cotton est imprimé en France et publié en 2015 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 4 à 7 ans.

Cet album sans prise de tête met en scène le jeune chat Splat et son copain Harry Souris. Harry a trouvé une graine et les deux compères vont la planter pour voir ce qui en pousse.

Il est parfait pour faire découvrir la notion de plantation à des enfants qui ne sont pas familiers du sujet. On voit qu’une graine c’est petit, qu’on la plante dans un pot avec de la terre et de l’eau, et qu’il faut attendre looongtemps pour voir une pousse, qui donnera ensuite une fleur. Bien sûr, toutes les plantes ne donnent pas une fleur, et le germe n’apparaît pas subitement en faisant trembler la terre du pot comme ici…

En tout cas, ce qui est sympa, c’est qu’au delà de l’histoire de graine, on s’amuse à suivre les personnages Splat et Harry. Ceci permet d’intéresser même les enfants pas du tout motivés par le concept de jardin ou de plantation.

Ce que j’aime aussi, c’est que l’histoire évoque les bibliothèques (ces lieux que j’adore) et ce n’est pas si courant dans les albums ! Ici, comme Splat et Harry ne savent pas comment faire pousser la graine, ils vont chercher des infos à la bibliothèque, et une bibliothécaire leur trouve le livre qui leur convient.

Enfin, j’ai apprécié la fin de l’histoire : Splat offre la fleur à sa maman… en laissant la plante bien vivante dans son pot ! C’est important pour moi car je lutte contre le conditionnement social de mes enfants à ce sujet. Tout le monde leur dit : « cueille des fleurs pour faire un bouquet pour maman ! ». Et moi je leur dis : « noooon je ne veux pas que tu cueilles des fleurs pour moi ! ». Je préfère en effet que mes fils laissent les fleurs sauvages en place (pour la santé de l’écosystème et pour le plaisir des personnes qui passent après). Si l’enfant est avec un adulte équipé d’un smartphone, il peut prendre les fleurs en photo, ou tout simplement me raconter comment elles étaient ou me dire qu’en les voyant il a pensé à moi.

Si « Splat adore jardiner ! » ne vous fait pas envie, il y a l’album Toujours rien ? de Christian Voltz, qui traite du même sujet (planter une graine et attendre longtemps qu’elle donne une fleur) avec une histoire et un visuel totalement différents.

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La fête de la tomate

Ce livre de Satomi Ichikawa est imprimé en France et publié en 2017 aux éditions Ecole des loisirs (lien vers la fiche du livre). Je le trouve adapté de 3 à 7 ans.

Comme beaucoup d’albums de l’École des loisirs, celui-ci existe en deux formats : petit format broché (à gauche ci-dessous), économique et très pratique quand on manque d’espace, grand format relié (à droite ci-dessous), plus confortable pour regarder les dessins et lire à plusieurs enfants.

Au début du livre, Hana accompagne son père au supermarché et le convainc d’acheter un petit plant de tomate. Alors que ses parents ne croient pas en son projet de cultiver cette plante, Hana va l’entourer de soin et l’emmener avec elle pendant ses vacances chez sa grand-mère.

J’aime la touche antisexiste du père qui fait les courses et de la grand-mère qui vit seule et jardine, y compris quand ils s’agit de planter des pieux pour protéger son potager d’un typhon.

Le plant d’Hana est intégré au potager de la grand-mère et finit par donner des tomates, ce qui donne envie à Hana d’inviter ses parents à un « repas de restaurant », à base de crudités, que sa grand-mère découpe de manière appétissante.

Dans cet ouvrage, on observe plusieurs éléments d’un mode de vie japonais traditionnel : mobilier bas, matelas posé directement sur le tatamis… Je trouve cela appréciable car cela ouvre sur les autres modes de vie possibles.

Satomi Ichikawa a écrit d’autres albums jeunesse, mais les rares que j’ai feuilletés en bibliothèque, par exemple Baobonbon, se passent dans une Afrique qui me semble assez imaginaire, pour ne pas dire stéréotypée.

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Dix petites graines

Ce livre de Ruth Brown est imprimé en Chine et publié en 2001 aux éditions Gallimard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 3 à 7 ans.

Ici on suit ce qui arrive à 10 petits graines. La première double page montre une main d’enfant qui a planté les graines… et tout ce qui se passe sous la terre grâce à une vue en coupe. Pour un tout petit, ce n’est pas forcément facile de le comprendre. J’ai expliqué au Pinto que c’est comme si on avait coupé une portion de sol et qu’on l’avait enlevé, comme on le ferait d’une part de gâteau.

A chaque page, on voit l’effet d’une fourmi, un pigeon, une souris, une limace, une taupe, un chat, une balle, un petit chien…

Chacun élimine une graine ou ce qu’elle devient : pousse, plant, jeune plante, grande plante, bouton, fleur…

A la fin il reste une fleur qui fane… et donne des graines ! Dans cet album, j’aime beaucoup les dessins réalistes qui montrent toutes les étapes du cycle de vie de la plante.

La seule chose que je trouve dommage dans ce livre, c’est que les deux personnages humains sont des blondinets aux yeux clairs, un type de personnage surreprésenté dans la littérature jeunesse francophone. C’est sans doute parce que l’autrice est anglaise et a dessiné en s’inspirant de ses propres fils, mais ce n’est pas parce qu’on est blanc de peau qu’on est obligé de dessiner seulement des personnages qui nous ressemblent !

Je recommande quand même pleinement cet ouvrage, mais je veille à ce que nos étagères contiennent autant d’ouvrages que possible avec des personnages plus divers. Et heureusement d’autres auteurs en font, par exemple Cher monstre d’Emma Yarlett, qui elle aussi est anglaise. Au passage, ici on ADORE « Cher monstre », si vous ne le connaissez pas, foncez !

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Ça pousse comment ?

Ce livre de Gerda Muller est imprimé en Italie et publié en 2013 aux éditions École des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est conseillé à partir de 8 ans pour en profiter complètement. Mais ici on l’apprécie dès 4 ans en regardant les images et en lisant seulement le texte qui les légende.

Sur chaque double page, il y a donc à gauche une grande zone de texte qu’on n’est pas obligé de lire, et plusieurs petits dessins avec leur légende qu’on peut apprécier tels quels. Et à droite, on voit Sophie jardiner avec son grand-père ou seule, avec des vues en coupe qui permettent de voir toutes les les parties de chaque plante.

On découvre donc que certains légumes se trouvent sous la terre, d’autre au-dessus du sol et que certains sont des fleurs… Entre les couvertures et l’histoire, on découvre d’ailleurs une classification des légumes :

Ce livre offre donc un beau panorama d’informations sur les légumes, comment ils poussent, comment on s’en occupe et comment on peut les manger.

En terme de représentation, dans « Ça pousse comment ? », Sophie a peut-être des traits légèrement asiatiques, son meilleur ami est roux, et ses autres amis sont un garçon blond et une fille à la peau marron et aux cheveux peu visibles (ça n’existe donc sans aucun album jeunesse francophone, des enfants noirs aux cheveux afro ?!). Edit : Dans la même collection, La fête des fruits, de la même autrice, est juste sur le plan botanique mais je n’aime pas du tout les personnages représentés, que je trouve désagréablement stéréotypés.

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Si vous cherchez un autre album que « Comment ça pousse ? » pour traiter du même sujet (découvrir plein de choses sur les légumes du potager), j’ai entendu du bien de l’album Les secrets du potager de Carron Brown : il a l’air très ludique avec ses illustrations « magiques » qui apparaissent quand on place une lampe derrière la page.

Attention, il ne faut pas confondre LeS secretS du potager de Carron Brown avec un autre album, assez connu : Le secret du potager de Luc Foccroulle. Je n’ai pas aimé ce dernier album, pour plusieurs raisons : les légumes poussent anormalement vite, je n’ai pas l’impression que la saisonnalité soit réaliste, et surtout, il met en scène des légumes dont l’unique but dans la vie est de se faire manger par des humains.

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Mon beau potager

Ce livre d’Anne-Marie Fortin est imprimé au Canada et publié en 2019 aux éditions de l’Isatis (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants à partir de 4 ans.

Cet album se passe au Canada, et une petite fille nous raconte de janvier à décembre ce qu’il se passe au niveau de son potager. Au passage, on se rend compte discrètement que ses parents sont deux mamans. C’est un bel album pour découvrir tout simplement la saisonnalité des plantations et de la récolte – dans un climat où il neige l’hiver.

Sur le site de la maison d’édition, on peut télécharger une fiche d’activités pour accompagner la lecture du livre.

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Sur le thème du potager, il y a un autre album assez connu que je n’ai pas apprécié : La chenille fait des trous d’Eric Carle. C’est sûr, les trous dans les pages sont rigolos et l’album explique que la chenille devient papillon, mais je regrette qu’il n’y ait aucune notion de saisonnalité, ni même de réalisme (la chenille de l’album mange des aliments transformés aussi bien que des végétaux). Donc si c’est pour avoir un livre avec des trous dans les pages, je préfère de loin Dix petites coccinelles. Ceci dit, à l’occasion je donnerai une autre chance à l’auteur Éric Carle en cherchant en bibliothèque Une si petite graine.

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Enfin, Le livre des saisons : toute une année d’activités nature avec Tchà, de Jennifer Dalrymple, comporte une page sur les plantations. Je vous avais cité cet album ici et chez nous c’est un indispensable que l’on aime rouvrir année après année. Il n’est malheureusement plus édité, mais il se trouve encore d’occasion. Je vous le recommande !

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Bon week-end !

Livres pour préparer un enfant à l’arrivée d’un bébé

5 Oct

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 6 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, je vous propose des albums destinés à un enfant qui va bientôt avoir un petit frère ou une petite sœur.

Il y en a beaucoup sur le marché, mais je n’aime pas la plupart d’entre eux. Je trouve qu’ils ne donnent pas un aperçu réaliste de la situation et qu’ils n’outillent pas vraiment l’enfant qui va rencontrer un bébé. Et d’ailleurs, c’est aussi ce que je reproche aux réflexions des proches au futur aîné, de « tu es content ? » (comme si c’était lui qui avait demandé à ce qu’un bébé arrivé dans la famille) à « c’est super d’avoir un petit frère/une petite sœur, tu vas pouvoir jouer avec » (comme si on pouvait jouer avec un nouveau-né, et comme si les enfants uniques ne pouvaient pas inviter d’ami-es avec qui jouer). Bref, cela part d’un bon sentiment (s’adresser à l’enfant et l’aider à positiver), mais à mon avis ça dessert l’enfant…. Ou il n’y a que moi qui voit les choses ainsi ?

Voici donc les livres qui m’ont plu sur ce sujet. Je vous ai mis en premier mon coup de cœur intégral, puis j’ai classé les suivants par âge de l’enfant qui va devenir un ainé. Certains ouvrages sont utiles pendant la grossesse, d’autres une fois que le bébé est là, d’autres couvrent ces deux périodes.

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Le bibou

Ce livre d’Isol est imprimé en France (youpi !) et paru en 2015 aux éditions Rue du Monde (lien vers la fiche du livre). Ce livre est un très gros coup de cœur pour moi.

Il est parfait pour un enfant à partir de 4 ans et convient jusqu’à l’âge adulte. Oui oui, il sera aussi apprécié par un enfant ou un ado qui va avoir un petit frère ou une petite sœur, que par de futurs parents ! (Je l’ai déjà offert plusieurs fois en cadeau de grossesse.)

Dans cet album à la fois tendre, réaliste et humouristique, on a une description du bébé comme si c’était un objet inconnu.

C’est un super livre pour rigoler, et mine de rien apprendre des choses importantes sur les bébés. Y compris certaines dont on ne nous parle jamais avant qu’on devienne parents, qui peuvent d’ailleurs être difficiles à accepter, et qui sont ici abordées brièvement, avec humour et délicatesse.

Pour compléter mon avis, voici celui de Chut Maman lit !, que je remercie pour cette superbe découverte.

J’espère qu’énormément de personnes achèteront ce livre et/ou en demanderont l’achat à leur bibliothèque, afin qu’il devienne un classique !

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Et dedans il y a…

etdedansilya

Ce livre de Jeanne Ashbé (texte et illustrations) est imprimé en Chine et publié en 1997 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 2 à 4 ans.

Ce livre à volets évoque d’abord diverses objets, en demandant ce qu’il y a dedans.

Ce n’est qu’à partir de la moitié du livre qu’est évoqué ce qu’il y a dans (l’utérus d’) une femme enceinte.

Je trouve cet ouvrage parfait pour parler à un tout jeune enfant de ce qu’est la grossesse.

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Et après il y aura

Ce livre de Jeanne Ashbé est imprimé en Malaisie et publié en 2000 aux éditions Pastel (lien vers la fiche du livre). Il est très bien jusqu’à 3 ans.

Si j’avais eu des enfants d’âge rapprochés (environ 2 ans d’écart entre les naissances), c’est clairement ce livre-là que j’aurais choisi pour mon ainé. Je l’aime beaucoup !

Je le trouve parfaitement adapté aux tout petits, avec des textes courts et simples et une présentation ludique (un volet à soulever à chaque page).

A mon avis, cet album bien pensé leur dit tout ce qu’ils doivent savoir. Il est parfait pendant la grossesse, mais reste utile pendant les premier temps après la naissance.

En bonus, on voit la maman allaiter, et l’atmosphère de toutes les pages est bienveillante. Je signale tout de même que cet ouvrage a les défauts habituels en littérature jeunesse. D’une part, la famille représentée est « classique » (vous avez vu ici mon avis à ce sujet). Et, comme tous les albums cartonnés, ils est imprimé en Asie du Sud-Est. Mais cela reste un ouvrage que je trouve génial !

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Dans mes bras

Ce livre d’Emile Jadoul (qui est aussi auteur de Les mains de papa) est imprimé en Belgique et paru en 2016 aux éditions L’École des loisirs (lien vers la fiche du livre). Je pense qu’il est adapté pour des enfants de 3 à 5 ans.

Dans cet album, Léon le petit pingouin vient de devenir grand frère. Et sa grande préoccupation est qu’il n’y a pas de place dans la maison pour ce nouvel enfant. En effet, le bébé ne peut pas aller dans SA chambre, il n’y a pas non plus de place entre ses parents puisqu’il y est déjà. Enfin, en regardant en dehors de l’igloo familial, Léon annonce qu’il a trouvé où mettre le bébé…

Cet album aborde la question clé des aînés : puisque la famille fonctionnait bien avant ce nouveau bébé, ne va-t-il pas se faire une place au détriment de l’ainé ? La fin de l’histoire est une pirouette, pas une solution miracle.

L’intérêt pour moi est que ce livre permet à l’aîné d’exprimer son inquiétude et son mécontentement pendant les premiers mois de vie du nouveau bébé. Et il en a besoin, à mon avis ! Car ce n’est que looongtemps après la naissance qu’un aîné profite réellement de l’arrivée d’un bébé. Au début (les 2-3 premières années, je dirais), sauf disposition particulière, il n’y a quasiment que des désavantages pour l’ainé, notamment la diminution du temps de présence réelle des parents et l’obligation de prendre en compte le rythme du bébé.

Ce livre se trouve assez facilement en bibliothèque. Et pour être honnête, je vous recommande de l’emprunter plutôt que de l’acheter, car il sert plus de déclencheur de discussion que d’album de référence à feuilleter plusieurs années durant.

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Il y a d’autres ouvrages dans cette série, et notamment « Gros boudeur », toujours d’Emile Jadoul, paru en 2015 aux éditions l’École des loisirs. Cet ouvrage précède « Dans mes bras » et il est utile pendant la grossesse.

Cet album montre Léon très renfrogné. Ses amis essayent de le réconforter, en vain. On comprend à la fin qu’il est en fait inquiet, parce qu’il a appris qu’il allait être grand frère… Il a donc peut de devoir passer au stade « grand » alors qu’il a encore envie que ses parents le chouchoutent comme un petit.

Au passage, les communications entre personnages ne sont pas très douces, puisque Léon est d’abord étiqueté comme « gros boudeur » avant qu’on comprenne qu’il a une bonne raison de se sentir mal. A voir si vous trouvez cela gênant (les réactions des autres ne sont pas un modèle) ou utile (pour parler de ces réactions, qui sont quand même majoritaires dans notre société).

Comme « Dans mes bras », cet album ne propose pas de solution miracle mais permet d’aborder le sujet avec humour. Ensuite, c’est aux parents de prendre le relai du livre pour écouter ce qu’en pense leur enfant et lui répondre de manière pertinente. Parce que l’inquiétude de Léon est fondée… Il est tout à fait vrai qu’une fois le nouveau-né arrivé, les parents ont subitement l’impression que l’aîné est grand et autonome, puisque le nouveau-né l’est si peu !

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Un petit frère pour Nina

Ce livre de Christine Naumann-Villebin est imprimé en Italie et paru en 2004 chez Kaleidoscope (lien vers la fiche du livre).

Dans cet album, Nina va avoir un petit frère et un cauchemar vient la titiller la nuit. Il lui dit que son frère prendra toute la place, etc. Le cauchemar grossit mais Nina ne se laisse pas déstabiliser et a toujours une repartie.

Comme les livres précédents, la fin du livre est une pirouette : Nina et son petit frère dorment dans la même chambre, et c’est le réveil du petit frère qui fait fuir le cauchemar à jamais. Entre temps, plusieurs pages ont illustré les inconvénient de la présence du petit frère (notamment le fait qu’il casse les oreilles avec ses hurlements). C’est donc un livre génial pour aborder l’arrivée du bébé, et les inquiétudes légitimes que ça engendre, avec un enfant de 3 à 6 ans. Par contre je l’ai simplement emprunté à la bibliothèque, pas acheté, car il est d’usage très ponctuel : pendant la grossesse.

J’aime beaucoup les illustrations, tendres et expressives, de Marianne Barcilon.

Pour compléter mon avis, voici celui de Ricochet jeunes.

Christine Naumann-Villebin propose d’autres ouvrages dans cette série (et on voit le petit frère dans certains). Elle a aussi écrit de nombreux autres livres pour enfants, et je vous en reparlerai parce que j’apprécie ce qu’elle fait !

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Un amour de petite sœur

Ce livre d’Astrid Desbordes et Pauline Martin est imprimé en France (youpi !) et paru en 2016 aux éditions Albin Michel Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Je le trouve parfait pour les enfants de 3 à 6 ans.

Cet album a le même format et la même esthétique que Ce que papa m’a dit. Mais ici, le texte est la succession des pensées du garçon qui devient grand frère.

Le texte est volontairement à hauteur d’enfant, à la fois candide et aiguisé. Les réflexions couvrent à la fois la période de la grossesse, les premiers mois avec la petite sœur et la période présente, où la petite sœur a environ 2 ans. Il pourra donc être lu pendant plusieurs années : si votre enfant est assez grand pour le lire quand le bébé va arriver, c’est donc un livre intéressant à lui offrir.

Au passage, quand je l’ai offert au Béluga, je lui ai proposé de choisir s’il voulait que je lui lise ce livre en version « petite sœur », comme le texte original, ou s’il préférait que je colle à notre propre situation en remplaçant par « petit frère ».

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Je voulais également citer un dernier album pour enfants, pour lesquels j’ai des réticences mais pour qui, au final, j’ai plutôt un avis positif. Ma maman a besoin de moi, de Midred Pitts Walter est imprimé en France et paru en 2007 chez Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 3 à 5 ans.

Chouette, une histoire où les personnages ne sont pas blancs ! Mais les vêtements et décors sont bizarrement datés, comme dans une Amérique du siècle dernier. Je n’ai pas les connaissances pour savoir si c’est réaliste, mais cela me laisse dans tous les cas une impression étrange.

Chouette, une histoire où l’on voit la maman allaiter et, de manière très réaliste, essayer de dormir quand son bébé dort ! Mais la maman sort de la maternité avec un ventre ultraplat, accompagnée par un papa en costume trois pièces avec pour tout bagage une petite mallette comme celle qu’on emporte au travail…

Chouette, une histoire où l’ainé cherche sa place, entre sa croyance que sa maman a besoin de lui (et qu’il lui faut donc être présent pour l’aider) et la réalité des les premières semaines, où la mère est dans une relation fusionnelle avec le nouveau-né. Mais le jeune ainé, qui semble avoir 3 ans, semble vraiment livré à lui-même : il semble décider seul d’aller et partir de chez sa voisine, puis de se promener avec M. Pompey.

Au final, je pense avoir l’explication : l’histoire est racontée telle que l’enfant la voit. Et les illustrations reflètent ce regard mêlant réalité et imaginaire : il considère sa maman très belle (conformément aux critères de beauté qu’il a intégrés), il a l’impression qu’il passe sa journée en décidant lui-même ce qu’il doit faire, etc.

En tout cas, cette histoire finit avec beaucoup de douceur, avec un gros câlin entre la maman et son fils, qui décide ensuite d’aller jouer avec ses copains. J’aime également la douceur des illustrations (même si elles sont irréalistes), et le rythme « hors du temps » de cette histoire, comme pendant celui des premières semaines après une naissance.

Sur ce thème, il existe un album avec un enfant métis à la peau noire « Un bébé… et moi alors ? » de Kidi Bebey, aux éditions Bayard jeunesse. Je n’ai pas pu le feuilleter mais j’espère le trouver bientôt en bibliothèque.

Enfin, côté personnage à la peau noire, il y a aussi un album ancien : « La chaise de Peter » de Ezra Jack Keats, aux éditions Didier jeunesse. Là aussi, je n’ai pas encore pu le feuilleter.

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Je termine par un retour d’expérience personnel sur l’arrivée d’un deuxième enfant dans la famille. J’ai lu au Béluga les albums de cet article adaptés à son âge, quand il en avait envie – c’est à dire pas souvent ! Et surtout, avec Doudou on lui a expliqué très honnêtement qu’avoir deux enfants était notre choix de parents depuis le début, et qu’avec cette deuxième naissance notre vie allait changer mais qu’on ne pouvait pas vraiment prévoir comment. Et donc qu’on se parlerait quand des choses nous gênent, afin de trouver des ajustements au fur et à mesure. Bref, la même discussion qu’on avait eu entre futurs parents avant la naissance du Béluga, sur le conseil avisé de notre sage-femme.

Un autre pilier chez nous, quel que soit le nombre d’enfants, c’est qu’on (la famille) est une équipe. Donc chacun fait un effort pour que les choses se passent correctement, c’est à dire pour que les besoins de chacun soient à peu près comblés. Bien sûr, chacun fait un effort à sa mesure ! Ici, les enfants doivent par exemple accepter que non, Maman ne lit pas d’album lors du coucher, parce qu’elle est trop fatiguée.

Pour finir, je partage avec vous deux recommandations que nous avons appliquées avec succès pour l’arrivée du Pinto, alors que le Béluga avait 4 ans et demi.

  • Lire le formidable livre « Frères et sœurs sans rivalité » de Faber et Mazlich. Comme pour les autres livres de ces deux autrices, il est extrêmement pratique, facile à lire, plein d’images éclairantes et de conseils concrets. Il est d’ailleurs utile même si l’on n’a pas d’enfants, pour revisiter les relations qu’on a eu avec ses frères et sœurs. C’est un indispensable, à mon avis ! Si je ne devais n’en extraire que deux conseils pour gérer l’adelphie, ce serait : 1) Ne jamais comparer les enfants. 2) Autoriser l’expression verbale de ses émotions, mais pas le passage à l’acte violent – que ce soit physique (coups) ou psychologique (insultes).
  • Offrir un cadeau (matériel ou immatériel) à l’ainé-e à l’occasion de la naissance du bébé. Ici, quand le Béluga est venu rencontrer son petit frère à la maternité, nous lui avons offert un jouet qui lui faisait envie. Puis, quand nos proches nous demandaient ce qu’ils pouvaient nous offrir lors de leur visite pour la naissance du bébé, nous leur suggérions d’offrir un cadeau au grand, qui se sent souvent mal lors de ces visites. Ces cadeaux peuvent être matériels ou, encore mieux, ils peuvent être l’annonce d’une chouette sortie pendant laquelle ces proches emmènent uniquement l’ainé-e. Un spectacle, une salle de jeux spécial enfants, ou tout simplement un après-midi au parc avec un goûter un peu spécial, afin que l’ainé se rende compte qu’il peut continuer à être chouchouté, seul à seul, comme avant – même si c’est moins fréquent. Il rentrera requinqué, et pendant ce temps les parents auront passé un moment tranquille, sans avoir à jongler entre leur rythme (santé physique et mentale, tâches ménagères et tâches professionnelles), celui du bébé et celui de l’ainé-e.

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur les différentes familles

21 Sep

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, je vous propose des albums qui montrent autre chose que la famille « classique » (blanche, hétéroparentale, neurotypique, etc.). Elle est omniprésente dans la littérature jeunesse française, et cette situation a une part de responsabilité dans le maintien de la discrimination envers les membres de notre société qui ne collent pas à ce modèle : personnes non blanches, LGBTQI+, handicapé-es, en surpoids, neuroatypiques, de culture non occidentale, etc.

Je tiens donc à proposer à mes enfants des ouvrages montrant les diverses personnes et familles qui existent aussi réellement dans notre pays. Au passage, je remercie les auteurs, autruches autrices et maisons d’édition qui font l’effort de ne pas entretenir les préjugés de notre société.

Dans cet article, vous trouverez en premier mon ouvrage préféré, le seul que j’aie acheté dans cette liste. Les autres sont tous des emprunts à la bibliothèque. Ils montrent chacun une différence plus ou moins grande par rapport au modèle familial classique.

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Familles

Ce livre de Patricia Hegarty est imprimé en Chine et publié en 2017 aux éditions Flammarion jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 2 à 6 ans.

Sur chaque double page, 10 illustrations montrent autant de familles différentes, que l’on suit au fil du livre.

C’est un gros coup de cœur pour mes enfants et moi ! On peut profiter de cet ouvrage de différentes manières : en lisant le texte qui est un ode à l’amour familial, en décrivant chaque image, en regardant comment chaque situation d’une double page illustre le texte, ou en suivant l’histoire en images d’une même famille au fil des pages.

J’ai trouvé un seul petit défaut à ce livre (à part celui d’être imprimé en Chine !). Il omet les dissensions inévitables dans une famille, aussi aimante soit-elle. Mais pour ce sujet précis, je vous propose deux autres ouvrages.

Cet album est à mes yeux exceptionnel : coloré, très doux, et propice aux discussions pour les tout petits (2 ans) comme pour les enfants plus grands (6 ans). Pour compléter mon avis, voici celui du site Ricochet jeunes.

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Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer

Ce livre de Claude Ponti est imprimé en France et publié en 2008 chez l’Ecole des loisirs (lien vers la fiche du livre).

Pour le coup, on est directement dans le sujet des dissensions familiales ! Ici, ce sont celles d’un enfant envers ses parents. Car absolument tout dans cet album est formulé comme si on pouvait commander de nouveaux parents pour remplacer les siens ! Cela peut d’ailleurs être un peu difficile à expliquer à un enfant qui prend la proposition au pied de la lettre…

Ce catalogue montre une galerie de familles variées, toutes très fantaisistes (certaines étant présentes dans d’autres albums de Claude Ponti). Elles sont décrites ici en détails, afin que l’enfant puisse observer la grande variété des familles et réfléchir à quels parents lui conviendraient le mieux.

L’âge recommandé par l’éditeur est de 6 à 8 ans. Moi je le recommanderais volontiers de 4 à 99 ans ! Avant 7 ans, on profite surtout du concept du livre (choisir des parents pour remplacer les siens), des illustrations de parents et de leur nom. Et à partir de 7 ans, on peut se régaler du texte décrivant chaque choix de parents.

On trouve aussi une page avec « Les 5 mamans »

Comme toujours chez Claude Ponti, son incroyable fantaisie permet de s’évader, mais aussi de faire passer aux enfants, tout en finesse, des messages très importants sur la réalité de la vie.

On trouve aussi une page avec « La kostodedabord »

Pour compléter mon avis, voici celui du site Ricochet jeunes.

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Heu-reux !

Ce livre de Christian Voltz est imprimé en Italie et publié 2016 aux éditions du Rouergue (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 5 ans.

Dans cet ouvrage, le roi Grobul décide de marier son fils. Il charge donc son premier ministre de convoquer toutes les vaches du pays. Puis, comme aucune ne plait à son fils, il ordonne la parution des brebis, des chèvres, bref de n’importe quel parti car, il le répète tout au long du livre, il veut que son fils soit heu-reux !

Et c’est comme ça que son fils finit par choisir la personne qu’il aimait depuis longtemps en cachette, par crainte de la colère de son père… Car on est bien d’accord, l’important c’est d’être heu-reux !

J’apprécie le message de cet album sur la capacité d’un parent d’accepter une caractéristique inattendue de son enfant. J’aime aussi le ton employé, qui fait d’abord de ce livre un ouvrage humoristique. Et j’aime les illustrations en collage : je les trouve agréables à regarder et expressives, alors qu’habituellement je ne suis pas fan de ce type d’images.

Pour compléter mon avis, voici celui du site Ricochet jeunes.

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Ma grand-mère Nonna

Ce livre de Mireille Vautier est imprimé en France et publié en 2002 aux éditions Gallimard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 5 à 9 ans.

Ce livre est raconté à la première personne par une petite fille. Elle raconte les étranges cadeaux que sa grand-mère Nonna, qui habite loin, lui envoie en colis pour ses anniversaires. Il s’agit à chaque fois d’un gros biscuit décoré et sculpté pour prendre la forme d’un personnage : un diable, une femme avec de nombreux seins, un coq…

Les parents de la petite fille ne comprennent pas le sens de ces cadeaux, surtout la mère (Nonna est sa belle-mère), mais il n’osent rien dire. Jusqu’au jour où la petite fille raconte à sa mère un cauchemar où apparaissent les personnages en biscuit. Les personnages sont retirés de sa chambre et cela lui fait un pincement au cœur. Je préfère ne pas vous raconter la fin de l’histoire…

Je ne sais pas si le Béluga a vu autre chose qu’une simple histoire. En ce qui me concerne, j’ai été touchée par ce petit album centré sur la relation privilégiée entre un enfant et ses grands-parents, et sur la difficulté des parents à ne pas empiéter dessus malgré leurs propres relations et idées sur leur enfant et sur leurs (beaux-)parents.

Pour compléter mon avis, voici celui du site Ricochet jeunes.

 

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???

Dans cet article dédié aux jeunes enfants, j’aurais voulu ajouter un album que j’avais rapidement lu et trouvé sympathique, mais dont je n’ai pas réussi à mémoriser le titre. Peut-être le connaissez-vous ?

Il me semble que les personnages sont tous des animaux et qu’un enfant (lapin ?) décide de changer de famille (ou juste de changer de maman ?). Je crois que l’enfant trouve alors un livre magique qui liste d’autres mamans/familles et lui donne 3 essais possibles. Je me souviens qu’une des familles/mamans testées est un animal nocturne, ce qui est rigolo au début (pas besoin de se coucher tôt) mais pas si bien en fait (il faut dormir le jour). Connaitriez-vous cet ouvrage ?

Sur le même sujet, et avec des structures familiales variées (pas seulement représentées par des mamans), il existe un autre album : Camille veut une nouvelle famille. J’aurais justement aimé le comparer à cet album dont je ne retrouve pas le titre.

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J’ai découvert l’album « Heu-reux ! » dans le numéro spécial LGBTQI+ de Plouf !, le webzine de la Mare aux mots. N’hésitez pas à vous promener sur cet excellent site qui propose des chroniques de livres jeunesse classés par âge ainsi que dès interview. Et, si le cœur vous en dit, vous pouvez soutenir la Mare aux mots, par exemple en vous y abonnant.

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur le parentage proximal

27 Juil

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 6 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, on parle parentage proximal. Vous avez déjà ma liste des livres d’enfant sur l’allaitement, mais les albums que je vous propose aujourd’hui évoquent bien d’autres aspects du parentage proximal : le fait de porter son enfant, de pratiquer le cododo de plus globalement de vivre au contact de son bébé, en se laissant dicter sa conduite par ses besoins et les nôtres… au lieu de nier son ressenti pour suivre les injonctions de type « coupe le cordon et commence à le rendre autonome dès qu’il quitte ton ventre, sinon il ne le sera jamais », qui sont d’ailleurs maintenant démenties par la science.

Je vous présente mes deux livres préférés sur le sujet. Ils nous suffisent amplement car le premier convient de 1 an à 6 ans ! Et je termine par deux autres albums, qui ne sont pas des coups de cœur pour moi mais qui plairont peut-être à d’autres.

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Mon enfant de la terre

Ce album de France Quatromme est imprimé au Portugal et paru en 2017 aux Éditions des éléphants (lien vers la fiche du livre).

Ce livre se présente comme une berceuse. A chaque page, le refrain encourage le bébé à dormir sans trembler, puis le couplet décrit ce que fait un enfant dans une région du monde.

J’aime beaucoup les illustrations de Sandra Bonini, des aquarelles aux couleurs chaudes et douces, comportant un certain nombre de détails à observer. Et il se trouve que la majorité des illustrations montrent un exemple de parentage proximal. C’est parfait pour que les enfants puissent reconnaître les pratiques de leur quotidien, tout en faisant en sorte que les personnes ne pratiquant pas cela puisse lire cet album sans se sentir stigmatisées. J’adore !

On peut notamment observer du portage, du cododo et de l’endormissement au sein. Il y a aussi un papa qui tient son bébé sur ses genoux et l’amuse en lui montrant un pendentif, des enfants qui dorment dans leur lit…

A travers le texte et les images, ce livre donne en fait le message que tous les humains font en sorte de chouchouter leurs enfants.

Mes petits (même le Béluga 7 ans), en sont complètement fans : on l’a d’abord emprunté à la bibliothèque puis ils ont demandé à ce qu’on l’ait en permanence à la maison !

Chaque double page cite une région du monde, donc on peut se servir de cet ouvrage pour introduire des notions de géographie, par exemple en montrant la localisation de chaque zone sur un globe terrestre. Et en soulignant au passage que l’Afrique n’est pas un pays mais un continent ! D’ailleurs s’il y avait une modification à faire sur cet ouvrage, ce serait de remplacer « Afrique » par le nom d’un pays. Sauriez-vous lequel correspondrait le mieux à cette page ?

Merci Emilie pour la découverte de ce livre ! Comme toi, je suis un peu embêtée que ce livre montre une succession de clichés sur chaque culture. Cela sous entend que dans un pays donné, il y a un seul type ethnique donné et une unique manière de vivre. Mais j’ai trouvé ma solution : veiller, en parallèle, à avoir des livres qui nuancent cela grâce à deux autres messages :

  • Tous les êtres vivants (les humains, les autres animaux, les plantes et les microorganismes) possèdent un instinct de survie et de bien-être. Et les mammifères, en particulier, prennent clairement soin de leur petits. Exemple de livres : La journée des bébés animaux, Mammifère, Nous sommes là.

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La journée des bébés animaux

Ce livre de l’agence Biosphoto est imprimé en France et publié en 2010 chez Actes Sud Junior. Il n’est malheureusement plus édité, mais je l’aime tellement que je voulais le citer pour le cas où vous pouvez le trouver en bibliothèque ou en achat d’occasion.

Cet album est entièrement composé de magnifiques photos d’animaux (non humains) classés en 7 chapitres, par activité typique des jeunes enfants : porte-moi, on joue, à table, en balade, au bain, des bisous, bonne nuit.

Au passage, parmi la centaine de photos montrant la vie quotidienne d’animaux variés, on voit donc 4 photos d’allaitement (une truie, une brebis, une mara et une ourse).

Bien sûr, je trouve également ce livre appréciable d’un point de vue végane, car comme l’album Mammifère, il montre clairement les similitudes entre les humains et de nombreux animaux non humains.

Vous pouvez voir ici un autre avis et d’autres extraits du livre.

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Après vous avoir présenté mes deux livres préférés, voici deux autres albums sur le même thème. Personnellement je n’ai pas eu de coup de coeur pour eux, mais ils ont des qualités donc peut-être qu’ils vous plairont ?

« Chez moi« , de Valérie Guénec et Roseline d’Oreye est imprimé en Belgique et publié en 2016 (lien vers la fiche du livre). Attention, il existe plusieurs albums jeunesse ayant le même titre. On peut acheter celui-ci sur le site de la maison d’édition ou sur la boutique de puériculture Jolie cerise.

Cet album montre que le parentage proximal se pratique dans de nombreuses régions du monde. A la fin, une carte du monde localise les pays cités.

Je ne suis personnellement pas fan du ton employé. Mais c’est une impression personnelle et vous pouvez notamment voir des extraits du livre et l’avis positif de Soline, du blog S’éveiller et s’épanouir de manière raisonnée.

Le Béluga l’a lu et m’a dit qu’il le trouvait bien, mais moins bien que « Mon enfant de la terre ». Je suis d’accord : s’il n’y avait pas « Mon enfant de la terre », on serait contents d’avoir « Chez moi » car ces ouvrages abordent quasiment les mêmes notions.

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« Toi, moi et la tétée » est un album qui parle d’allaitement mais aussi de parentage proximal en général. Vous pouvez voir ici un avis positif avec des extraits du livre. Personnellement, je n’apprécie pas ce livre pour deux raisons. La première, c’est qu’il présente le parentage proximal comme le seul et unique mode de vie qui convienne aux bébés. Or je suis personnellement une pratiquante assidue et comblée par le maternage proximal, mais j’observe que certains de mes amis ne sont pas dans ce type de parentage, tout en étant des parents aimants et attentifs aux besoins de leurs enfants. Il n’y a pas qu’un seul chemin possible pour vivre avec ses enfants.

La seconde raison qui me fait rejeter ce livre, c’est qu’il présente implicitement le parentage proximal comme un mode de vie évident et facile à mettre en place. Or dans la société française actuelle, ce n’est malheureusement pas le cas ! Donc présenter les choses de cette façon revient à mettre une pression de plus sur les parents et notamment les mères, qui sont déjà criblées d’injonctions de toutes sortes pour être déclarées « bonnes mères ».

Moi je préfère qu’on laisse les parents (et les gens en général) faire leurs choix de vie une fois qu’on leur a transmis : 1) des informations complètes et nuancées, 2) un soutien psychologique et matériel.

Et pour résumer, « Toi, moi et la tétée » est un livre agréable à feuilleter si vos proches (famille ou amis) et vous avez tous trouvé votre épanouissement dans le patentage proximal.

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Connaissez-vous d’autres ouvrages jeunesse faisant la part belle au parentage proximal ?

Bon week-end !