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Livres pour enfant sur la danse classique – les fictions

8 Oct

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. La liste de ces articles se trouve ici.

Nous avons vu ici des livres documentaires sur la danse classique. Aujourd’hui, place aux fictions, qu’elles soient en album, roman ou bande-dessinée.

J’ai classé les ouvrages en fonction de l’âge recommandé pour commencer à les lire. Certains de ces livres sont des coups de cœur, pour d’autres j’ai un avis mitigé et je vous explique pourquoi.

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Fais de beaux rêves Kimi

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Ce livre de Médiatrice Mujawamariya est imprimé en Belgique et publié en 2020 aux éditions Little Africans (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants de 0 à 3 ans.

Je vous ai parlé de cet album dans cet article sur la librairie inclusive Les Enfants du Bruit et de l’Odeur. On y trouve 7 métiers auxquels Kimi peut rêver. Une double page montre Kimi en ballerine.

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Ce n’est donc pas un livre centré sur la danse, juste un album qui introduit ce métier comme une possibilité.

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Danse, Prosper, danse !

Ce livre de Laure Monloubou est imprimé en Italie et publié en 2011 aux éditions Kaléidoscope (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 5 ans.

Prosper adore danser chez lui, et à 5 ans il prend avec enthousiasme ses premiers cours de danse classique. Mais les moqueries des petites filles du cours l’atteignent au point qu’il ne veut plus danser. Finalement, il prend un dernier cours où il faut faire des pirouettes, ce que les petites filles n’arrivent pas à faire correctement et que lui, grâce à ses chaussettes antidérapantes, réussit très bien.

J’ai un avis mitigé sur cet album. J’aime la joie de Prosper et le soutien inconditionnel de ses parents. Je n’aime pas qu’à aucun moment Mme Yolanda, la professeure de danse, ne soit mentionnée en ce qui concerne l’accueil de Prosper. En effet, pour moi c’est à elle d’introduire ce nouvel élève de manière à prévenir les réactions négatives des autres élèves, ou au moins de réagir quand il est évident que Prosper est découragé.

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Vive la danse !

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Ce livre de Didier Lévy est illustré par Magali Le Huche. Il est imprimé en France et publié en 2016 aux éditions Sarbacane (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 5 à 8 ans.

Cet album a des illustrations à trait noir sur fond blanc, d’une légèreté malicieuse, qui me font penser aux illustrations du Petit Nicolas par Sempé.

Il raconte l’histoire d’un garçon plein d’énergie qui se passionne de danse classique, un peu comme le danseur étoile Patrick Dupond. L’histoire est localisée dans une ville qui évoque fortement Paris dans ses quartiers haussmaniens, et tous les personnages sont blancs.

Puis l’histoire emprunte complètement la voie de la fantaisie, avec des personnages qui s’envolent dans les airs quand ils se laissent porter par l’alchimie de la danse, ce qui m’évoque la scène du thé chez l’oncle Albert dans le film Mary Poppins.

Au final, le message est qu’il ne faut pas craindre le regard des autres et s’autoriser à vivre selon notre fantaisie, comme celui de danser tout le temps pour notre simple plaisir, qu’on soit un enfant ou un adulte, femme ou homme.

Le Béluga a beaucoup aimé cet album. Et moi aussi je le trouve très chouette !

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Les chaussons noirs

Ce livre de Sophie Noël est illustré par Maud Riemann. Il est imprimé en France et publié en 2022 aux éditions Magnard Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 5 à 8 ans.

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On suit Awa, petite orpheline au Mali qui rêve de devenir ballerine et déménage en Ile de France suite à son adoption. On suit sa découverte enthousiaste du monde de la danse classique, malgré quelques difficultés comme la tenue rose clair des collants qui est appelée « chair », ce qui en exclut implicitement les personnes non blanches. A la fin de l’album, pour le spectacle de fin d’année, chaque petite fille porte un costume (tutu et collant) de couleur variée, Awa ayant le plaisir de porter un tutu violet avec des collants et des chaussons noirs.

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Le récit me semble inspiré de l’histoire de Michaela DePrince, ballerine noire qui a découvert la danse classique grâce à une page de magazine ramassée dans son orphelinat, et de l’expérience de Sophie Noël, personne blanche qui a adopté deux enfants et a visiblement une expérience au sujet d’une petite fille noire qui fait de la danse classique (elle a écrit la série « Les pointes noires » dont je vous parle plus bas).

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Diane et le ballet

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Ce livre de Luciano Lozano est imprimé au Portugal et publié en 2022 aux Éditions des éléphants (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Ce bel album est à la fois une histoire, celle de Diane, une petite fille qui aime la danse classique, et un documentaire. Je le trouve très agréable à lire : on suit un morceau de vie de Diane et que la partie documentaire est racontée par Diane elle-même, qui se souvient des propos de sa professeure de danse.

De plus, les illustrations, pleines pages, sont à la fois belles, vivantes et intégrant une large variété de corpulences, de genres et de couleurs de peau pour les enfants, et de genres et de couleur de peau pour les adultes.

Sur le plan documentaire, cet album n’explique pas vraiment les pas, par contre il donne des repères historiques intéressants et cite des exemples d’œuvres… quitte à en adapter l’aspect pour montrer une variété de couleur de peau à chaque page.

Une double page étonnante liste les avantages de prendre des cours de ballet, qui incluent « devenir plus tolérant et avoir moins de stéréotypes ». Je n’avais jamais entendu parler ce cela, voire j’aurais pensé qu’il y a quand même beaucoup de préjugés autour du ballet, mais après tout pourquoi ne pas écrire cela dans un album pour enfants comme une prophétie autoréalisatrice ?

Bref, c’est un gros coup de cœur pour moi !

A noter, cet album a un prologue : « Diane danse« , dans lequel Diana a de mauvais résultats à l’école et des difficultés d’attention, mais aucun médecin ne trouve d’explication. Elle se rend compte par hasard qu’elle aime danser et qu’il lui est beaucoup plus facile de se concentrer et d’apprendre quand elle bouge. C’est ainsi qu’elle obtient de meilleurs résultats à l’école et qu’elle se projette de faire de la danse son métier… ou pas ! A la différence de « Diane et le ballet », « Diane danse » n’est pas vraiment un album sur la danse, mais plutôt une histoire où Diane passe de l’incompréhension et la honte à une connaissance d’elle-même qui lui permet de reprendre confiance en elle et de profiter avec liberté de sa passion pour la danse. C’est également un album que je trouve super !

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Tous à la danse !

Ce livre d’Anne-Claire Lévêque est illustré par Mary-Gaël Tramon. Il est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Belin jeunesse. Il est (déjà !) épuisé. Il est recommandé pour le niveau CP.

J’ai un avis mitigé sur ce petit livre, donc je vais vous expliquer ce que j’aime et ce que je n’aime pas afin que vous puissiez vous faire votre propre avis.

J’apprécie les premières pages qui préparent la lecture de l’histoire : mini dico, conseil pour prononcer les mots, illustration des personnages. Et à la fin, il y a un quiz sur l’histoire et un autre pour exprimer son avis.

J’aime aussi que le texte soit court, écrit gros, avec les mots du mini dico écrits en gras et de nombreuses illustrations. Tout est prévu pour que l’enfant qui lit depuis peu réussisse à lire le livre.

Autre point appréciable : les personnages ont des couleurs de peau variées.

Je trouve que l’histoire est intéressante au début. Un garçon, Milo, se moque de Nina parce qu’elle va à un cours de danse classique. En réaction, elle lui propose un concours de tirs au but, qu’elle gagne. Elle donne donc à Nino un gage : celui d’assister à son cours de danse classique.

Par contre, je trouve la fin de l’histoire abrupte et simpliste : Milo admire Nina parce qu’elle est aussi forte à la danse qu’au foot, et « finalement, être un footballeur-danseur, c’est la classe ». En fait, je trouve que le personnage de Milo a simplement un rôle de faire-valoir de Nina. Comme si la puissance des personnages féminins se faisait au détriment des personnages masculins. Ce n’est pas du tout, du tout, ma vision du féminisme.

Je préfère donc nettement un autre petit livre écrit par la même autrice et publié 3 ans auparavant chez le même éditeur : « Le pari de Malika ».

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Le pari de Malika

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Ce livre d’Anne-Claude Lévêque est illustré par Isabelle Maroger. Il est imprimé en France et publié en 2016 aux éditions Belin jeunesse. Il est épuisé mais on peut encore le trouver d’occasion. Il est adapté de 6 à 8 ans.

C’est le deuxième tome de la série « L’académie de danse Gala ». Je n’ai pas lu le premier tome, « Lou veut danser ! ».

Une double page montre les personnages, qui sont quasiment tous féminins. Puis on plonge directement dans l’histoire, en suivant Malika, petite fille joyeuse, espiègle et passionnée de danse classique.

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Dans l’histoire, la majorité des élèves qui suivent le cours sont des filles, reconnaissables à leurs cheveux coiffés, à leur justaucorps rose, à leurs collants blancs et à leurs chaussons roses à rubans. On observe aussi quelques enfants non genrés : cheveux courts, justaucorps vert, collants blancs et chaussons verts. Je suppose que l’illustratrice a souhaité représenter des garçons, mais ce n’est pas comme cela qu’ils s’habillent d’habitude dans les cours de danse classique.

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Malika aime faire des sauts et en invente un, puis fait le pari avec ses amies d’oser le faire lors du prochain cours de danse.

A la fin de l’histoire, il y a une double-page de quiz, puis une page sur les 5 positions de base en danse classique, illustrée avec 5 enfants blancs dont 2 garçons.

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Saut de chat !

Ce livre de Nathalie Dargent est illustré par Colonel Moutarde. Il est imprimé en France et publié en 2020 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Ce petit livre est le premier tome d’une série de romans première lecture intitulée « Le petit chat de l’Opéra ».

« Saut de chat ! » a d’abord été publié dans un livre éponyme. Mais si vous voulez l’acheter maintenant, il a été réimprimé avec une autre histoire (que je n’ai pas lue), « La danse des abeilles », dans un recueil intitulé « La reine des abeilles« .

Les danseuses Yasmine, Chloé et Lili Fang vont répéter une variation du Lac des cygnes et ont laissé le chaton Tutu et le chiot Strap dans leur loge. Tutu tient à les rejoindre et surgit dans le studio en entendant la maîtresse de ballet demander aux danseuses de faire des sauts de chat…

La danseuse Yasmine a la peau marron, de longs cheveux blonds (je n’ai jamais vu personne ayant naturellement la peau sombre et les cheveux blonds, et vous ?). Dans ce tome, elle a aussi des formes plus rondes que la majorité des danseuses de ballet.

Les illustrations de cette série d’albums montrent une grande proportion de personnages à la peau foncée dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris. Dans le Ballet de l’Opéra de Paris, il y a en effet des danseurs et des danseuses à la peau noire, et ces albums sont sans doute publiés pour encourager des vocations supplémentaires. Le choix graphique est de colorier en blanc (pas en beige) la peau des personnages blancs, et en marron plus ou moins foncé la peau des autres personnages.

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Le petit chat de l’Opéra – Des rats à l’Opéra

Ce livre de Nathalie Dargent est illustré par Colonel Moutarde. Il est imprimé en France et publié en 2021 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Dans ce tome, il y a 5 personnages principaux : deux danseuses de l’Opéra (Chloé et Lili Fang), deux animaux (Tutu le chaton et Strap le chiot) et une élève de l’École de danse de l’Opéra de Paris (Bintou).

Dans cette histoire, le chaton Tutu et le chiot Strap se demandent où sont les rats de l’Opéra, tout en se promenant au milieu des élèves de l’École de danse de l’Opéra de Paris, qui se préparent pour le défilé du Ballet. Bintou est l’élève choisie pour ouvrir la marche mais elle n’est pas prête. Tutu et Strap attirent donc l’attention de Lili Fang et Chloé, qui viennent finir de coiffer et de chausser Bintou. A la fin de l’ouvrage, Tutu et Strap comprennent qui sont réellement les rats de l’Opéra.

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Il existe encore d’autres ouvrages dans cette collection. Les voici classés par ordre chronologique de publication :

  • Le sorcier des coulisses (publié en juin 2020) : Le chaton Tutu et le chiot Strap veulent assister à la représentation dans laquelle dansent leurs maîtresses, Chloé et Lili Fang. Dans cette histoire, on découvre Maestro, le perroquet de Tom, le régisseur de ballet. On découvre également un personnage du lac des cygnes : le sorcier Rothbart, interprété par Lucien, un danseur à la peau noire.
  • Le fantôme de l’Opéra (publié en janvier 2021) : Le chiot Strap est soupçonné d’avoir volé les macarons de Yasmine. Avec le chaton Tutu, ils vont mener l’enquête, jusqu’à la loge du fantôme de l’Opéra… Dans cette histoire, on croise le chat Miss Moustache.
  • Le trésor du lac (publié en mars 2021) : Le chaton Tutu joue avec le diadème du costume de Chloé, et il finit par tomber dans le lac situé sous l’Opéra. C’est Awa (une femme à la peau marron), la cheffe des pompiers de l’Opéra, qui va sauver la situation. On croise également le perroquet Maestro.
  • L’étoile magique (publié en juillet 2021) : Tutu et Strap jouent dans la grande salle de l’Opéra Garnier pendant que l’orchestre répète. Dans cette histoire à rebondissement, Lili Fang a perdu son porte-bonheur et on croise un joueur de hautbois (à la peau marron) appelé Baba.
  • Frissons en répétition ! (publié en octobre 2021) : Chloé va danser le rôle principal de Giselle, et Lili Fang celui de la reine des Willis. Dans cette histoire, en plus de Tutu et Strap, on recroise Maestro et Miss Moustache qui font des bêtises.
  • La valse des flocons : Tutu et Strap ramassent de la neige et cela a des conséquences sur les chaussons de Yasmine.
  • La danse des abeilles : Tutu et Strap voient des abeilles et les suivent dans tout l’Opéra Garnier pour trouver leur ruche. Sur le toit, ils trouvent l’apiculteur qui leur offre un rayon de miel. Je n’ai pas aimé cet album pour deux raisons : d’une part parce que je suis végane dont je n’approuve pas le fait d’exploiter le travail des abeilles comme si cela n’était aucunement gênant ; d’autre part je ne comprends pas pourquoi les dessins de Jasmine, qui a la peau foncée et les cheveux blonds, sont coloriés en vert kaki là où ses cheveux se superposent à sa peau.

Maintenant, ces histoires sont publiées par deux : un livre contient deux histoires, par exemple La valse des flocons & Le trésor du lac ou Le sorcier des coulisses & Le fantôme de l’Opéra.

Et il y a aussi un livre-jeu, « Le petit chat à l’Opéra – Mon premier escape game« , dont je vous avais déjà parlé ici. Il comporte un personnage supplémentaire : Marius, élève de l’École de danse de l’Opéra de Paris.

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Ballet with heart

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Ce livre d’Emily Joof est illustré par Sawyer Clood. Il est imprimé aux USA et publié en 2021 aux éditions M’bifé Books (lien vers la fiche du livre). Il s’achète via Amazon et est adapté pour les enfants de 4 à 8 ans.

Cet album est recommandé par le Royal Ballet. Il est écrit en anglais, mais je le trouve tellement chouette que je tenais à vous le présenter ici ! Même si vous ne lisez pas l’anglais, les illustrations permettent de comprendre suffisamment de choses.

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Les illustrations sont douces, chaleureuses et montrent les personnages plus divers de tous les albums que j’aie pu voir sur la danse classique ! Dans l’école de danse de cet album, en plus d’enfants de différentes taille, corpulence, couleur de peau et genre, on voit une petite fille en déambulateur.

Les deux personnages principaux sont Ella et Louis, qui sont frère et sœur et ont une égale importance dans l’histoire et dans les illustrations.

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A la fin du livre, il y a des photos de vrais danseurs : Ella et Louis les enfants de l’autrice, Adji Cissoko, Gina Tse et Clydes Emmanuel Archer. J’ai trouvé très chouette de terminer cette jolie fiction avec ces personnes réelles (en fait Ella et Louis ne sont pas interviewés : le texte accompagnant leur photo et l’interview d’Adji Cissoko).

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20 allée de la danse – Amies et rivales (roman)

Ce livre d’Elizabeth Barféty est imprimé en France et publié en 2016 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ou 9 ans.

« Amie et rivales » est le 1er tome de la saison 1 des romans « 20 allée de la danse ». On y découvre la vie des « petits rats de l’opéra », ces jeunes de 8 à 18 ans scolarisés à l’École de danse de l’Opéra de Paris. Et surtout, cette série de romans est intéressante même si on n’est pas passionné·e de danse classique. En effet, le contexte de l’École de danse est aussi le prétexte pour traiter de nombreux sujets importants pour les enfants, comme avoir une passion, penser à soi ou aux autres, être timide, être jaloux de son grand frère…

Le texte est écrit en gros caractères sur un papier plutôt épais, et parsemé de quelques illustrations en noir et blanc, de Magalie Foutrier. La lecture est donc tout à fait accessible pour un enfant, malgré l’épaisseur apparente du livre.

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Dans cette série, il y a 6 personnages principaux, qui forment une bande d’ami·es :

  • Maïna, dont la famille habite en Martinique (elle me fait penser à Raphaëlle Delaunay, qui a aussi des origines martiniquaises)
  • Bilal, dont la famille d’origine maghrébine habite dans un quartier socialement défavorisé près de Nanterre
  • Sofia, timide, dont les cheveux sont blonds et la famille habite en Italie
  • Zoé, la plus jeune du groupe, espiègle, dont les cheveux sont roux et la famille habite en Corse (sa couleur de cheveux me fait penser à Sylvie Guillem, ses origines familiales à Marie-Claude Pietragalla, son caractère et son talent à Patrick Dupond)
  • Constance, anxieuse, première de la classe, dont les cheveux sont bruns
  • Colas, dont les parents viennent du milieu de la danse, sont socialement favorisés, et dont le grand frère est déjà scolarisé à l’École de danse.

Chaque tome est centré sur un de ces 6 personnages. Je trouve très appréciable l’effort de proposer des personnages variés, et que chacun soit le personnage principal de plusieurs tomes !

Cette collection est réalisée en partenariat avec l’Opéra de Paris. On a donc un point de vue très bien informé sur le fonctionnement de l’École de danse de l’Opéra de Paris, mais aussi des propos toujours positifs, voire idéalisés, sur cette institution (à la différence de la série de romans « Les pointes noires » dont je vous parle ensuite).

Les tomes centrés sur Maïna sont :

  • « Amies et rivales » : Maïna est tellement occupée à aider les autres que sa danse en pâtit alors que deux danseuses de son niveau vont être sélectionnées pour danse un petit rôle dans le spectacle La Bayadère. Ce tome existe aussi en bande dessinée (je vous en parle plus loin dans l’article).
  • « Le rêve américain » où est clairement posée la question de la couleur de peau à l’Opéra de Paris et Mlle Pita, qui est dans le livre la directrice de l’École de danse, donne la réponse officielle (qui est peut-être devenue vraie, mais ne l’était pas par le passé) : « la couleur de peau n’est pas un sujet pour l’Opéra ! Ce qui compte, ce sont les aptitudes de chacun, la qualité de la danse. » En terme de vocabulaire, dans ce tome, Maïna et son grand frère Olympe parlent des personnes noires en disant « personnes de couleur ». Maïna dit une fois « peau noire », une fois « peau sombre » et le narrateur décrit un personnage comme « afro-américain ». Un point que j’ai trouvé vraiment dommage dans cette fiction, c’est que la compagnie new-yorkaise qui sert dans ce livre de modèle en terme d’intégration est le New York City Ballet. Je sais bien que le New York City Ballet est la compagnie la plus connue, mais je me serais attendue à ce que la compagnie citée dans ce libre soit l’American Ballet Theatre, l’autre grande compagnie de danse classique de renommée internationale basée à New York qui, elle, a déjà promu plusieurs danseur·ses afro-américain·es au rang d’étoile : Desmond Richardson, Misty Copeland, Calvin Royal III. Le New York City Ballet s’est quant à lui illustré par son retard en ce domaine, comme le montrent les expériences de Llanchie Stevenson (qui a été formée à l’école du New York City Ballet mais que Balanchine a ensuite refusé d’engager dans le corps de ballet car elle aurait « cassé la ligne »), d’Aesha Ash (première danseuse afro-américaine à faire partie du corps de ballet au New York City Ballet, qu’elle a ensuite quitté car elle a compris qu’elle ne pourrait y grimper les échelons malgré son talent) et de Misty Copeland (danseuse étoile américaine dont le talent évident à l’adolescence a intéressé toutes les compagnies des USA sauf le New York City Ballet). Ceci dit, le New York City Ballet semble déterminé à combler son retard en continuant à recruter plusieurs danseuses à la peau foncée pour son corps de ballet (actuellement on y trouve notamment India Bradley et Olivia Boisson) et en nommant Aesha Ash à un poste de la School of American Ballet (l’école du New York City Ballet) où elle apporte sa voix en faveur de l’inclusion. De fait, une élève à la peau noire, Charlotte Nebres, a dansé le rôle de Marie dans le ballet Casse Noisette du New York City Ballet en 2019.

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20 allée de la danse – L’ombre d’un frère (roman)

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Dans la série « 20 allées de la danse » dont je viens de parler, il y a plusieurs tomes ayant pour personnage principal un garçon élève de l’École de danse de l’Opéra de Paris. Voici les tomes centrés sur Colas, un petit blond issu d’un milieu favorisé et dont le grand frère est aussi à l’École de danse de l’Opéra de Paris :

  • « L’ombre d’un frère » : Il parle de danser quand on est un garçon, de danser pour soi ou pour faire plaisir à ses parents qui auraient aimé cette carrière, de vouloir grandir plus vite et aussi du risque de blessure quand on danse intensément. Un des personnages de ce tome est Nigel Miller, un chorégraphe noir qui va créer un spectacle pour l’École de danse de l’Opéra de Paris. J’ai beaucoup aimé ce roman, dont voici un extrait.

  • « Sous les projecteurs » : Les élèves de l’école passent une audition pour jouer un rôle dans un film et Colas est recruté. Or il se sent à cette période fatigué et moins au niveau dans sa danse, donc il hésite à s’orienter vers une carrière dans le cinéma plutôt que dans la danse.
  • « La nouvelle » : L’histoire est centrée sur une nouvelle élève à l’école, que Colas connaissait plus jeune, et parle de la difficulté de s’intégrer à un groupe déjà formé. Colas n’y est donc pas le personnage principal, mais c’est le personnage secondaire le plus important.

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20 allée de la danse – Petit rat, malgré tout (roman)

Toujours dans la série de roman « 20 allée de la danse », voici les tomes centrés sur Bilal, un élève dont le milieu ne le destine pas à la danse classique :

  • « Petit rat, malgré tout« : Les anciens amis et une partie de la famille de Bilal ne comprennent pas qu’il soit dans une école de danse classique. Quand Bilal se fait harceler et agresser par des jeunes de son quartiers, il n’ose pas en parler à ses amis, à sa famille ni aux adultes. Mais comme toujours dans cette série, l’histoire se termine bien. Au passage, le harcèlement verbal existe pour les élèves danseurs de l’École de danse de l’Opéra de Paris :  le danseur étoile Hugo Marchand l’évoque dans son autobiographie (pour ados et adultes) Danser. Ce tome existe aussi en bande-dessinée.
  • « Un pas de côté » : En plus des habitudes de l’École de danse de l’Opéra de Paris, ce tome parle du Musée d’Orsay, de la sensation de ne pas appartenir à un groupe de personnes riches et cultivées, de la honte d’avoir besoin d’aides sociales.
  • « Le défi » : Des enfants de l’École de danse montent une semaine de cours de danse destinés aux jeunes de Nanterre, quasiment sans aide d’adultes et en gérant en parallèle leur scolarité. Je n’ai pas aimé cette histoire car je l’ai trouvée trop peu crédible.

Au passage, il n’y a pas besoin de lire la série dans l’ordre car tous les éléments importants sont rappelés au fil du texte.

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20 allée de la danse – Amies et rivales (bande dessinée)

Ce livre d’Elizabeth Barféty est illustré par Laure Ngo. Il est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Jungle (lien vers la fiche du livre). Il est adapté à partir de 8 ou 9 ans.

Je trouve cette adaptations en bande-dessinée très réussie ! Le récit est forcément un peu simplifié par rapport au roman, mais les points clés sont tous présents.

Voici pour comparaison la page qui correspond à l’extrait que je vous ai photographié dans le roman « Amies et rivales ».

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Dans cette bande-dessinée, Maïna et Capucine dansent un petit rôle dans le ballet « La bayadère » au Palais Garnier.

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20 allée de la danse – L’ombre d’un frère (bande dessinée)

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Ce livre d’Elizabeth Barféty est illustré par Laure Ngo. Il est imprimé en France et publié en 2020 aux éditions Jungle (lien vers la fiche du livre). Il est adapté à partir de 8 ou 9 ans.

C’est l’adaptation du roman « L’ombre d’un frère ». Voici pour comparaison la page qui correspond à l’extrait que je vous ai photographié précédemment.

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J’aime les illustrations lumineuses de Laure Ngo et j’apprécie que le fait qu’elle ait dessiné les personnages avec des proportions corporelles plutôt réalistes (c’est une caractéristique assez rare pour être soulignée). La seule (minuscule !) chose qui m’a un peu déçue dans l’adaptation est que j’imaginais Colas avec des cheveux blonds très clairs, pas blonds tirant sur le roux… autant dire que je recommande chaudement cette bande-dessinée !

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20 allée de la danse – Petit rat, malgré tout (bande dessinée)

Ce livre d’Elizabeth Barféty est illustré par Laure Ngo. Il est imprimé en France et publié en 2022 aux éditions Jungle (lien vers la fiche du livre). Il est adapté à partir de 8 ou 9 ans.

Actuellement, les 7 premiers tomes de la série ont été adaptés en version bande-dessinée :

  • « Amies et rivales » est centré sur Maïna et je vous en ai parlé juste avant.
  • « Parfaite… ou presque » est centré sur Capucine, qui se met une telle pression pour réussir qu’elle fait un malaise et que sa santé mentale devient problématique, puis qui trouve le soutien pour sortir par le haut.
  • « L’ombre d’un frère » est centré sur Colas, qui est jaloux de son grand frère élève de la même école.
  • « Petite rebelle » est centré sur Zoé, qui est déjà élève à l’École de danse de l’Opéra de Paris mais a encore l’âge de faire les bêtises d’un enfant de 9 ans.
  • « L’envol d’une discrète » est centré sur Sophia.
  • « Petit rat malgré tout » est centré sur Bilal.
  • « La tournée au Japon » est centré sur Maïna.

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20 allée de la danse – Petits secrets

Ce livre d’Elizabeth Barféty est imprimé en France et publié en 2021 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ou 9 ans.

Ce roman est le premier tome de la saison 2 de la série. On y suit une nouvelle bande d’ami·es : Jade, Charlie, Demba et Alice. Ils sont stagiaires à l’école de danse de l’Opéra de Paris, pour le « petit stage« . Ils forment le « club des Capybaras » et se sont donné pour mission d’aider des autres.

Dans ce tome, le personnage principal est Charlie, dont les parents sont deux mamans. Un documentaire va être réalisé sur l’école, et Demba meurt d’envie d’être sélectionné, tandis que Charlie redoute de l’être car cela signifierai montrer ses mères à la télévision. Et le club des Capybaras va essayer d’aider Ania, qui souffre d’être dans cette école non pour son propre plaisir mais pour satisfaire l’envie de sa mère. Petit clin d’œil à la saison 1, à un moment on voit passer Zoé, Sofia, Maïna, Constance et Colas, qui sont alors en 4ème division.

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Le 2ème tome de la saison 2 est appelé « Jeu de piste« . Le personnage principal est Demba, qui a 10 ans, la peau noire, un caractère bien trempé, une famille socialement favorisée qui habite en région parisienne et l’objectif de devenir danseur étoile de l’Opéra de Paris. Dans ce tome, les élèves font un jeu de piste dans l’Opéra Garnier et Demba suit sa curiosité au sujet de Thaïs, une stagiaire timide qui semble cacher quelque chose.

Le 3ème tome de la saison 2 est appelé « Seule contre tous« . Le personnage principal est Jade, qui souffre de sa dyslexie mais n’ose pas l’avouer. En parallèle, les élèves se préparent pour la journée où l’école de danse est ouverte aux familles des élèves, et Jade aimerait que ses parents, en voyage à l’étranger, y assistent. On suit également sa rencontre avec le fils d’une pianiste de l’école de danse, sa pratique du skate, et les réflexions de certains personnages sur les relations entre parents et enfants.

Le 4ème tome de la saison 2 est appelé « La vie en grand« . Le personnage principal est Alice, qui veut toujours aider les autres, rentre le week-end dans sa famille recomposée et va chercher une Petite Mère. Il y a aussi Zoé, Sofia, Maïna, Constance et Colas. On y apprend l’origine du club des Capybaras et on suit Louis, un petit stagiaire qui ne se sent pas bien à l’École de danse.

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Les pointes noires

Ce roman de Sophie Noël, est imprimé en France et publié en 2018 aux éditions Magnard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 9 ans.

Cette série de livres a pour personnage principal Eve, une jeune fille originaire du Mali, adoptée par une famille habitant en Ile-de-France, dont le rêve est de devenir danseuse classique. Ce parcours n’est pas simple malgré son talent, car elle a la peau noire.

Ces livres sont écrits en hommage à deux danseuses :

De la vie de Michaela DePrince, « Les pointes noires » tire l’adoption par une famille occidentale d’une toute petite fille noire qui vit dans un orphelinat d’Afrique, a trouvé une photo de danseuse classique, rêve d’en devenir une, a le soutien de sa famille d’adoption pour travailler à ce rêve et faire face au racisme ordinaire.

Par rapport à Michaela DePrince, il y a deux grandes différences. La première, c’est que quasiment tous les évènements (très) traumatisants vécus dans le pays de naissance ont été supprimés. La deuxième différence, c’est que toute l’action est située non pas aux USA mais en France métropolitaine, plus particulièrement en région parisienne. L’Opéra de Paris y est donc la référence et l’objectif ultime pour la danse classique.

Dans ce premier tome, on lit la vie d’Eve dans son pays de naissance puis son adoption internationale et ses premières années en France, jusqu’à son audition pour l’École de danse de l’Opéra de Paris. Vous pouvez écouter ici l’autrice lire le premier chapitre.

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Les pointes noires à l’Opéra

Ce livre de Sophie Noël, est imprimé en France et publié en 2020 aux éditions Magnard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 9 ans.

Ce roman est la suite de « Les pointes noires » et on y suit Eve pendant sa scolarité à l’École de danse de l’Opéra de Paris. On découvre l’envers du décors de cette prestigieuse école, en particulier la compétition entre les élèves.

Le racisme est également présent, ici à l’occasion du ballet la Bayadère dans lequel est prévu une « danse des négrillons ». Vous pouvez écouter ici un extrait lu par une petite fille nommée Jewel. Au passage, le nom « danse des négrillons » est réellement le nom traditionnel de ce morceau. Le rapport sur la diversité à l’Opéra National de Paris indique que c’est en 2015 qu’il a été décidé de le renommer « danse des enfants ».

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A la fin du livre, Eve quitte l’École de danse de l’Opéra de Paris pour s’orienter vers des compagnies au moule moins rigide. Si on regarde cette fin de manière optimiste, elle rappelle qu’il n’y a pas que l’Opéra de Paris, comme compagnie au sein duquel évoluer quand on fait de la danse classique à un niveau professionnel. Si vous en doutez, regardez les vidéos inspirantes de compagnies professionnelles à l’occasion du World Ballet Day (sous la bande-annonce vidéo se trouve une liste de compagnies avec un lien à cliquer pour voir leur vidéo du World Ballet Day 2019).

Au passage, tout n’est pas forcément simple dans les autres compagnies. Chloé Anaïs Lopes Gomes, de nationalité française, est danseuse au Staatsballett de Berlin, y a aussi subi du racisme et elle lutte pour faire bouger les choses. Sur une note plus positive, on a vu ici que Precious Adams est danseuse à l’English National Ballet et a le soutien de sa hiérarchie pour danser avec des pointes et collants adaptés à sa carnation. Voici Precious Adams dansant une des odalisques dans Le Corsaire, photographiée par Laurent Liotardo :

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Revenons au livre « Les pointes noires à l’Opéra ». Si on regarde la fin de ce livre de manière pessimiste, elle signifie que les danseuses noires n’ont toujours pas de place à l’Opéra de Paris. Et dans la réalité ? On en a parlé dans cet article.

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Les pointes noires à New York

Ce livre de Sophie Noël, est imprimé en France et publié en 2021 aux éditions Magnard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 9 ans.

Eve a pour objectif d’intégrer l’American Ballet Theatre, seule compagnie à ses yeux où elle pourra trouver une diversité de couleur de peau.

Je n’ai globalement pas apprécié cet ouvrage, car il me semble refléter l’état de la danse classique d’il y a une dizaines d’année, particulièrement avant « Black lives matter ». Mais bien sûr, je ne suis pas spécialiste et je ne connais de ce milieu que ce que je peux en lire sur internet.

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Pour finir cette sélection, je ne vous recommande pas la série de bande-dessinées « Studio danse« . D’abord, tous les personnages sont à la fois très minces et très sexués, avec notamment une forte poitrine pour toutes les jeunes filles. C’est souvent le cas dans les bandes-dessinées, mais on peut quand même signaler que cela met des attentes irréalistes, et donc malsaines, dans la tête des enfants. D’autre part, je comprends l’effort de faire figurer « la » danse africaine, mais je n’aime pas qu’elle soit appelée « l’africain ». Enfin, ce qui me semble également très problématique, c’est que Luce, le seul personnage de corpulence normale (= pas très mince), est aussi le seul personnage qui a une attirance immodérée pour les gâteaux. Je suis la seule à trouver tout cela grossophobe et très gênant, et à me demander pourquoi cette série de bande-dessinée est largement diffusée ?

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Conclusion

Pour des livres évoquant la danse classique en France, je vous recommande tout particulièrement les collections « Le chat de l’Opéra » et « 20 allée de la danse » pour plusieurs raisons. D’abord, les formats proposés soient variés : album première lecture pour « Le chat de l’Opéra », roman ou bande-dessinée pour « 20 allée de la danse ». De plus, le fait que ces collections soient en partenariat officiel avec l’Opéra de Paris permet d’obtenir des informations que l’on ne trouve pas ailleurs. Enfin, la diversité des personnages principaux est très pertinente pour qu’un maximum d’enfants se sente inclus dans le monde de la danse classique.

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Comme vous pouvez le constater, les éditions Nathan proposent de nombreux livres jeunesse en partenariat avec l’Opéra de Paris. Un certain nombre montre une diversité de couleurs de peau et de caractères : les collections « Le chat de l’Opéra », « 20 allée de la danse » et l’album documentaire « La danse classique ». C’est un très beau signe d’ouverture de l’Opéra de Paris, qui participe ainsi à éveiller des vocations pour aller vers plus de diversité dans son personnel et son public.

Par contre, la série de romans photo jeunesse « Léna rêve d’étoile » ne semble avoir que des personnages blancs de peau, dans une ambiance et des sujets qui me font penser à une sitcom américaine. Bref, du peu que j’en aie feuilleté, « Léna rêve d’étoile » ne m’a pas plu du tout.

Enfin, pour les livres des éditions Nathan sur la danse classique, j’ai un avis mitigé sur la série « Danser jusqu’aux étoiles », des romans recommandés de 9 à 12 ans. D’un côté, l’autrice veille à inclure des personnages de couleur de peau et de caractère varié, d’un autre côté je n’aime pas la manière dont sont traitées les relations amoureuses des personnages.

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Si vous lisez l’anglais, en plus de « Ballet with heart » j’ai repéré d’autres très bons albums écrits et illustrés par des personnes noires et je vous ai mis en lien chaque album lu en vidéo :

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur la danse classique – les documentaires

25 Juin

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, le thème est la danse classique et j’ai le plaisir de vous informer qu’il existe des livres jeunesse avec plus de diversité que la traditionnelle danseuse blonde ou brune à la peau blanche.

Cela n’est pas encore systématique, et certains livres que je vous recommande sont épuisés donc à trouver en bibliothèque ou sur le marché de l’occasion, mais vous verrez qu’il y a du choix, au point que j’ai découpé ma sélection en deux articles.

Dans cet article, je vous propose une sélection de livres documentaires sur la danse classique. Les fictions pour enfant sur la danse  classique sont dans cet article.

Comme d’habitude, j’ai classé les ouvrages en fonction de l’âge recommandé pour commencer à les lire. Certains de ces livres sont des coups de cœur, pour d’autres j’ai un avis mitigé et je vous explique pourquoi.

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La danse

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Ce livre de Sophie Bordet-Petillon est illustré par Elsa Fouquier. Il est imprimé en Chine et publié en 2016 aux éditions Gallimard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.

J’ai un avis mitigé sur cet album. D’une part, cet album est facile à manipuler par les enfants car il est compact et que ses pages sont cartonnées ou en calque épais.

Il y a un calque toutes les 3 double pages. Son utilisation n’apporte pas l’effet de surprise qu’il peut avoir dans d’autres albums de cette collection, mais c’est toujours sympa d’avoir ce petit effet varié entre les pages.

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Les trois quarts du livre traitent de la danse classique. Et le fait de représenter sur scène un ballet classique avec des danseuses de diverses couleurs de peau qui portent un maquillage et des collants adaptés à leur couleur de peau n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité. On peut le voir par exemple avec Nardia Boodoo au Washington Ballet (elle a par exemple dansé dans le corps de ballet pour Le lac des cygnes, ainsi que pour Giselle) ou Miachaela DePrince au Boston Ballet.

Revenons au livre : son dernier quart aborde d’autres danses, à raison d’une double page danse contemporaine, modern’jazz, comédies musicales, hip hop. Il y a également d’autres danses évoquées avec seulement une petite illustration une phrase de commentaire. Je ne suis personnellement pas à l’aise avec le concept de « la » danse africaine : il y a tellement de danses différentes sur le continent africain !

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Bref, pour un enfant de 4 à 6 ans je vous recommande plutôt l’album que je vous présente juste après : « J’apprends la danse classique ».

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J’apprends la danse classique

Ce livre d’Emmanuelle Ousset est illustré par Marie Spénale. Il est imprimé en Roumanie et publié en 2018 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Je le trouve adapté de 4 à 7 ans.

Ce petit livre est léger, ses pages sont plastifiées et il montre aussi des enfants qui semblent avoir 4 ans, donc il peut être montré sans problème à un·e enfant de 3 ans si le sujet de la danse classique l’intéresse.

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On trouve dans cet album toutes les informations utiles pour se familiariser avec la danse classique : vocabulaire (vêtements, positions des bras et des pieds…), organisation des cours de danse (pour les tout petits et pour les plus grands) et exemples de professionnel·les de la danse.

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Les illustrations d’enfants sont très nombreuses et montrent des filles et des garçons de différents âges et de différentes couleurs de peau, idem pour les adultes : l’enseignante a des traits asiatiques, parmi les professionnel·les sont cités Marie-Agnès Gillot aussi bien qu’Alvin Ailey (danseur et chorégraphe afro-américain). C’est très agréable de voir cet effort pour qu’un maximum de monde se sente inclus !

Cet album est mon documentaire coup de cœur pour les enfants de 3 à 7 ans.

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La danse

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Ce livre de Françoise de Guibert est illustré par Delphine Renon. Il est publié en 2014 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 4 à 7 ans.

Ce petit livre a des pages en carton léger avec des animations : pop up, volet à soulever, molette à tourner…

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Comme souvent en France métropolitaine, « la danse » désigne ici la danse classique (« ballet » en anglais). Mais il y a quand même dans ce livre un certain nombre de pages dédié aux autres types de danses. La dernière double page du livre les montre toutes.

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Personnellement, je n’ai pas de coup de cœur pour ce livre, mais il vous plaira peut-être.

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A la découverte du ballet

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Ce livre de Mary Kate Mellow et Stéphanie Troeller est traduit de l’anglais. Il est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Gremese (lien vers la fiche du livre en italien).

Ce livre est richement illustré par de nombreuses photos de filles. Les textes qui accompagnent les photos sont longs mais n’ont pas forcément besoin d’être lus, ils seront utiles quand l’enfant voudra en savoir plus.

La première partie de l’ouvrage présente un cours d’éveil à la danse, pour filles de 4 à 6 ans. Les enfants des photos sont déguisés en tutu ou en papillon et dansent dans un jardin. Leur enseignant est M. Chris, que l’on voit brièvement en photo. M. Chris comme les enfants ont des carnation variées, ce que j’apprécie. Comme dans tout le livre, le texte raconte les scènes des photos et sont écrits par « Prima Princessa », la fée danseuse dessinée par Stéphanie Troeller.

La deuxième partie de l’ouvrage explique le déroulement d’un cours de danse classique, pour filles de 6 à 13 ans. Sont évoqués la tenues, les positions et les pas de base de la danse classique. Ils sont tous illustrés de photos de filles prenant un cours de danse dans un studio et il y a une certain diversité dans leur couleur de peau.

La troisième partie de l’ouvrage montre des filles et des garçons de 14 ans et plus, et explique des pas de niveau avancé, sur pointes pour les filles, quelques pas pour garçons puis évoque la préparation d’un spectacle (maquillage et costume d’une jeune fille en tutu).

Les photos de la deuxième et de la troisième parties sont prises à la School of American Ballet, l’école de danse classique la plus prestigieuse des USA.

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Diane et le ballet

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Ce livre de Luciano Lozano est imprimé au Portugal et publié en 2022 aux Éditions des éléphants (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Ce bel album est à la fois une histoire, celle de Diane, une petite fille qui aime la danse classique, et un documentaire. C’est un gros coup de cœur pour moi et je vous en dis plus dans cet article.

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Tout sur… la danse classique

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Ce livre de Jane Hackett est imprimé en Chine et publié en 2011 aux éditons Langue au chat. Il est recommandé de 6 à 10 ans. Il est épuisé mais on peut encore le trouver d’occasion.

Ce grand album illustré de nombreuses photos est un un vrai manuel pour apprendre les positions et de nombreux pas de danse classique.

Pour chaque pas, des photos et du texte montrent précisément ce qui fait le pas, et ce qui fait que le pas est réalisé de manière correcte.

Il s’agit de la traduction d’un ouvrage anglais et les tenues vestimentaires ainsi que certains termes techniques ne correspondent pas tout à fait à l’école française, mais cela relève du détail.

Les modèles pris en photo sont des danseurs et danseuses de l’école « Tring Park School for the Performing Arts » : 4 filles et 3 garçons d’âge et de couleur de peau variée. Ainsi la plupart des enfants peuvent se sentir inclus dans ces leçons.

C’est un coup de cœur pour moi si votre enfant a envie d’apprendre sur la technique de la danse classique.

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Le livre de danse classique le + facile au monde

Ce livre de Mitéki Kudo est illustré par Delphine Soucail. Il est imprimé en Espagne et publié en 2019 aux éditions Hachette enfants. Il est recommandé de 6 à 10 ans. Il est épuisé mais on peut encore le trouver d’occasion.

Ce petit album détaille comment réaliser tous les principaux pas de la danse classique : pliés, dégagés, ronds de jambe, arabesque, révérence…

Les explications comme les illustrations sont une merveille de justesse.

Les illustrations sont également douces, et il y a une représentativité aussi bien garçon/filles que des couleurs de peau.

Ce livre est intéressant aussi pour les ados et adultes qui démarrent en danse classique car il est à la fois simple et très précis. Pour tout vous dire, après l’avoir découvert à la bibliothèque, j’en ai acheté un exemplaire pour mon plaisir, et le Pinto l’a lu avec intérêt ! Et voici l’avis de Danse avec la plume.

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La danse classique – questions/réponses

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Ce livre de Claudine Colozzi est illustré par Delphine Soucail. Il est imprimé en France et publié en 2017 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 7 ans.

Chaque double page répond à deux questions liées à la danse classique (qu’est-ce que l’en-dehors ? tous les danseurs portent-ils un collant ? les danseurs mangent-ils des pâtes ?…) et distille des informations en plus grâce aux photos et à un petit encadré illustré.

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La plupart des photos sont issues de l’école de danse de l’Opéra de Paris, ce qui permet de montrer presque autant de garçons que de filles. On peut aussi se rendre compte qu’il y a réellement quelques élèves à la peau foncée dans cette école. Et pour le coup, les vêtements comme les termes techniques sont scrupuleusement conformes à l’école française.

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Cet album est un très bon documentaire pour les enfants de 7 à 11 ans qui sont intéressés par la danse classique et plus particulièrement par l’École de danse de l’Opéra de Paris.

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La vie en danse

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Ce livre de Cécile Guibert Brussel est illustré par Julie Guillem. Il est imprimé en Belgique et publié en 2018 aux éditions actes Sud junior (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 10 ans.

Cet album au format original découpe chacune de ses parties en plusieurs double pages, paragraphe par paragraphe.

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Ce livre décrit des éléments clés de la danse classique, puis raconte l’histoire de la danse classique de Louis XIV au ballet romantique, liste quelques danseurs et chorégraphes (uniquement des hommes : Petipa, Diaghilev, Béjart) et décrit brièvement l’École et le Ballet de l’Opéra de Paris.

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Puis l’autrice décrit d’autres types de danse : « la » danse africaine, « la » danse indienne, « la » danse orientale, les danses latines, le flamenco, les danses de salon, la comédie musicale, le modern jazz, la danse moderne, la danse contemporaine, le hip-hop.

Personnellement, je n’ai pas de coup de cœur pour ce livre, mais il vous plaira peut-être.

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Le ballet

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Ce livre écrit et illustré par Kate Castle est recommandé de 6 à 12 ans. Il est imprimé en Espagne et publié en 1996 aux éditions Nathan. Il est épuisé mais on peut le trouver d’occasion à très bas prix.

Vous y trouverez de jolies illustrations réalistes réalisées au crayon qui veillent à représenter des garçons comme des filles avec des couleurs de peau variées, une histoire du ballet, des informations sur les cours de danse, sur les représentations, sur la variété de métiers impliqués dans la réalisation d’un spectacle, et des informations sur les plus grands spectacles, artistes et compagnies.

Ce livre montre une variété dans la couleur de peau des enfants – nettement moins dans celle des adultes. Les illustrations semblent réalisées au crayon d’après photo, mais le nom de interprètes n’est généralement pas mentionné (même pas en petits caractères à la fin du livre), c’est dommage.

D’autre part, le contenu est daté (cela se sent particulièrement quand il parle des danseurs « actuels », qui sont à la retraite depuis longtemps maintenant) et par moments on sent que c’est la traduction d’un livre écrit en Angleterre (les danseurs cités sont principalement anglais ou connus en Angleterre, les petits sauts sont appelés « petit allegro »).

Un point que je n’aime pas vraiment dans ce livre, mais qui ne posait pas question à l’époque où il a été écrit, c’est l’utilisation du masculin comme un neutre, tout particulièrement dans le monde du ballet où il y a beaucoup plus de filles/femmes que de garçons/hommes. D’ailleurs la double-page intitulée « Le danseur » parle à environ 80 % d’Anna Pavlova et à 20 % de Mikhaïl Baryshnikov.

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Ma grande encyclopédie de danse

Ce livre de Lorrie Mack est imprimé en Chine et publié en 2013 aux éditions Milan. Il est épuisé mais on peut encore le trouver d’occasion. Il est recommandé à partir de 10 ans.

Ce livre grand format est divisé en 6 chapitres : la danse dans le monde, les danses de salon, le ballet classique, pieds et sentiments à nu, magiques comédies musicales, breakdance et danses de rue.

Chaque double page est richement illustrée avec des nombreuses photos montrant des couleurs de peau et des âges variés. La majorité sont des double-pages de découverte de l’histoire d’un type de danse, mais il y a aussi quelques tutoriels montrant des exemples de pas et de costumes sur une danse précise, des double-pages dédiées à un·e chorégraphe ou une compagnie.

J’apprécie que ce livre sorte des sentiers battus, non seulement en abordant des types de danse qu’on ne trouve pas dans les ouvrages équivalents, mais aussi en traitant d’arts qui en sont proches comme le théâtre kabuki ou la compagnie du Cirque du Soleil.

Et j’aime vraiment que, pour toutes les danses, une grande diversité d’âge, couleur de peau et genre soit présenté, à la fois dans les textes et dans les images. Cela se retrouve vraiment pour toutes les danses et tout au long du livre !

Cette encyclopédie propose des informations qu’on ne trouve pas ailleurs. Maria Tallchief est citée dans la liste des danseuses étoiles, à plusieurs occasion l’apport de personnes afro-américaines pour créer diverses danses, films ou émissions, et globalement il y a un effort pour ne pas se limiter aux pays habituellement cités dans les ouvrages sur la danse.

Par contre, il y a plusieurs tournures de phrases que je n’ai pas aimées et je vais vous les lister.

Il y a d’abord le jeu de mot « danses anciennes du Nouveau Monde », l’utilisation du mot « indigène » plutôt qu’autochtone, l’association entre être aristocrate et avoir des mouvements dignes, le fait que dans la double-page sur « mélanges latinos » il soit mentionné à 3 reprises que les africains d’Amérique latine étaient des esclaves alors qu’il n’est rien mentionné pour les européens d’Amérique latine (qui ont colonisé la région puis y ont emmenés de force des personnes d’Afrique), l’affirmation complètement arbitraire (et sans doute fausse) que les danses populaires des premiers siècles étaient échevelées, pas « policées » et, de manière sous-entendue, n’avaient aucun objectif.

Je n’aime pas que la conception que l’origine afro-américaine du jazz ne soit pas mentionnée alors que de nombreuses genres musicaux, connus ou non, voient leur origine précisée, de même que je regrette que le « cake-walk » soit seulement cité et illustré d’un dessin qui ne permet pas d’imaginer que cette danse a été créée par les esclaves afro-américains pour se moquer de la démarche de leurs maîtres au bal.

De plus, je n’aime pas du tout que sur la double page « rythmes africains » il y ait à la fois la guedra, une danse saharaouie, et l’affirmation que les Ballets africains (qui effectuent des danses tribales d’Afrique de l’Ouest) représentent « la » danse africaine. Et je n’apprécie pas vraiment que la double-page « danses d’Orient » soit un grand fourre-tout comprenant à la fois les danses d’Asie du Sud et la « danse orientale » d’Égypte. Je suppose que la raison de cet éclatement des danses d’Afrique du Nord vient qu’il n’y ait pas eu de place pour elles dans la double-page « danses méditerranéennes », laquelle ne contient que des danses des pays du Nord de la Méditerranée, mais je n’approuve pas ce choix.

Ensuite, je trouve dommage que l’encadré sur la « troupe nationale de chants et danse des ethnies minoritaires » affirme que la Chine « fait honneur aux traditions et à l’art des quelques 50 groupes ethniques recensés dans le pays ». D’ailleurs, je ne crois pas que cette troupe existe encore.

Voilà, je vous ai listé toutes les parties qui me gênent dans ce livre. Malgré elles, ce livre me semble le meilleur choix à ma connaissance si vous cherchez une encyclopédie pour découvrir la danse au sens large pour enfant ou adolescent·e.

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Ballet – une histoire illustrée

Ce livre collectif est imprimé en Chine et publié en 2019 aux éditions Flammarion (lien vers la fiche du livre). Il est adapté aux ados et adultes.

Parmi ma sélection du jour, c’est de loin le plus grand et le plus épais : 359 pages ! Son sous-titre annonce son contenu : une histoire illustrée du ballet. Il couvre de 1550 à aujourd’hui et il est, en effet, très richement illustré.

Chaque chapitre traite une période historique d’environ 40 ans et est introduit par une grande photo où figurent des interprètes de compagnies de ballet britanniques : Fumi Kaneko, danseuse au Royal Ballet, et José Alves, danseur au Ballet Black.

On trouve ensuite, pour chaque chapitre, environ une double-page pour chaque sujet traité : une introduction, l’histoire de ballets, d’artistes, de compagnies et de lieux marquants pour cette période, toujours avec beaucoup de photos.

Je regrette que les artistes de ballet afro-américains ne soient évoqués que par la courte biographie d’Alvin Alley et de Misty Copeland à la fin du livre et par quelques lignes de texte sur la double-page « revisiter les classiques ».

En fait, l’histoire des danseurs et danseuses de ballet afro-américains n’est que peu traitée dans cette encyclopédie, de même que la problématique du racisme dans l’histoire du ballet. Je suppose que la ligne de cet ouvrage est de ne pas évoquer de sujet polémique. Malgré ce manque, je trouve que ce livre est un très bel ouvrage de référence et je le recommande.

Pour vous informer sur les ballerines afro-américaines, il existe un ouvrage en anglais : « Black ballerinas« , écrit par Misty Copeland, illustré par Salena Barnes et publié en 2021.

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ladanse-milanJe ne recommande pas « La danse » de Pascale Hédelin, illustré par Robert Barborini, Benjamin Bécue, Marion Biller et Hélène Convert, et paru en 2017 aux éditions Milan. Certes, ce livre réalise un bel effort de montrer des couleurs de peau variées pour chaque type de personnage, et une fois un personnage en fauteuil roulant. J’aime aussi le fait que sont abordés les différents métiers de la danse et que, globalement, ce livre réponde à toutes sortes de questions de manière claire et pédagogique. Mais il a plusieurs problèmes. Tout d’abord, les pages 16-17 et 24-25 montrent un spectacle intitulé « Il était une fois dans l’Ouest » avec des enfants déguisés en natifs d’Amérique, ce qui est un exemple d’appropriation culturelle. De plus, certains dessins montrent comme par hasard de personnes à la peau noire interprétant des personnages exotiques (un lion page 90, Carlos Acosta avec une sorte de pagne page 88), tandis que des illustrations de personnages principaux sont uniquement blancs dans les exemples pages 90-91. Enfin l’illustration évoquant la danse à la préhistoire montre un groupe de 4 « hommes préhistoriques » avec, comme par hasard, aucune femme parmi eux. Bref, il est évident que ce livre, sorti en 2017, est en fait une réédition à l’identique (à part la couverture légèrement modifiée) de la version de 2011 et qu’il serait vraiment pertinent de la mettre à jour… Exactement comme l’album « La préhistoire » de la même collection !

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Je ne vous recommande pas « Le manuel de la danseuse » de Delphine Godard, illustré par Valérie Coeugniet et paru en 2012 aux éditions Nathan. Certes, les 4 personnages principaux de ce livre ont des couleurs de peau, d’yeux et de cheveux variées. Mais les cheveux de la jeune fille noire ne sont pas crépus, et les quelques garçons dessinés dans le livre sont tous blancs de peau. Et surtout je n’aime pas le dessin irréaliste des corps féminins très minces aux jambes interminables, ni le texte que je trouve très jugeant, voire carrément dangereux. Par exemple, un quizz pour savoir si on est une graine de danseuse contient une question sur l’appétit, et un manque d’appétit est relié à la fait d’être fait pour la danse classique !

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Conclusion

Voici mes recommandations personnelles d’ouvrages sur l’histoire et la technique de la danse classique :

  • Pour un·e enfant de moins de 7 ans : « J’apprends la danse classique » aux éditions Milan ou « Diane et le ballet » aux éditions des Éléphants.
  • Pour un·e enfant à partir de 7 ans qui est intéressé·e par la technique : « Le livre de danse classique le + facile au monde » aux éditions Hachette.
  • Pour un·e enfant de 9 à 12 ans, le choix dépend des intérêts de l’enfant et de ce qu’iel connait déjà. Pour en savoir plus sur les pas, « Tout sur… la danse classique » me semble une bonne idée si vous pouvez le trouver (il est épuisé). Pour des informations dans le contexte de l’École de Danse de l’Opéra de Paris, « La danse classique – questions/réponses » est un bon choix. Pour une petite encyclopédie du ballet, je trouve que « Le ballet » est intéressant si vous pouvez le trouver (il est épuisé). Pour une encyclopédie qui ouvre sur des nombreux types de danse (en plus de proposer un beau panorama de la danse classique), allez vers « Ma grande encyclopédie de danse ».
  • Pour un·e ado à qui on veut offrir un grand et beau livre : « Ballet, une histoire illustré ».

Dans un prochain article, on verra les livres jeunesse de fiction sur la danse classique. Edit : L’article est en ligne ici.

Bon week-end !

Livres pour enfant sur la mort

18 Juin

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, voici des albums qui abordent le sujet de la mort. Je n’ai pas attendu qu’un décès survienne pour montrer ces livres à mes enfants. Je préfère proposer ces livres parmi d’autres, comme des graines plantées qui germeront quand ce sera le moment.

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Les questions des tout-petits sur la mort

Ce livre de Marie Aubinais est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.

Ce petit album fait partie d’une collection dont j’apprécie beaucoup la plupart des ouvrages (je vous ai parlé ici de celui sur les religions). Ils sont parfaits quand l’enfant s’interroge sur un sujet précis, car ils abordent chacun 6 questions, importantes mais parfois délicates à traiter. Les questions de cet ouvrage sont notamment « Pourquoi on vit si on meurt après ? », « Où on va quand on est mort ? » et « Pourquoi on n’aime pas parler de la mort ? ».

Pour chaque question, il y a un astucieux système de bande-dessinée, qui introduit et conclut chaque question, et de conte classique, qui peut être lu de manière indépendante. Et les bande-dessinées proposent des perches, qui peuvent être saisies ou pas.

Les contes font appel à des cultures variées et ont des illustrations montrant des humains, tandis que les bande-dessinées sont dans un contexte européen classique et ont comme personnages des oiseaux anthropomorphes.

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Au revoir blaireau

Ce livre de Susan Varley (texte et illustrations) est imprimé en Italie et publié en 2005 aux éditions Gallimard (lien vers la fiche du livre), est une reédition d’un album qui date de 1984. Il me semble adapté de 4 à 7 ans.

Ce album est à l’ancienne, que ce soit pour sa mise en page, ses illustrations et son histoire. Blaireau est très âgé, il ne craint pas la mort mais s’inquiète de la peine qu’éprouveront ses amis.Il les a préparé en disant que bientôt il descendra dans le Grand Tunnel.

On voit ensuite Blaireau faire un rêve étrange où il bascule dans un tunnel, et cela sonne pour lui comme une liberté. Le lendemain, les amis de Blaireau le trouvent mort.

Dans les pages suivantes, qui représentent les 2/3 de l’album, on suit les amis de Blaireau. Comme il leur manque, ils se remémorent les bons moments passés avec lui et les choses qu’il leur a appris à faire.

Le livre se termine sur une page qui ouvre sur deux idées. D’une part, « la neige fondit et la tristesse des animaux aussi. Chaque fois que l’on prononçait le nom de Blaireau, quelqu’un se rappelait une autre histoire qui redonnait le sourire à tous. ». (Bien entendu, il y a des deuils que l’on n’arrive jamais à digérer complètement, donc on peut ensuite nuancer cette phrase.) La toute dernière idée est Taupe qui parle à Blaireau comme s’il était dans le ciel : « Merci Blaireau, dit-il doucement. Il pensait que Blaireau l’entendrait. Et… sans doute… Blaireau l’entendit. »

J’ai acheté ce livre car mes enfants ont la chance d’avoir encore leurs grands-parents et certains de leurs arrière-grands parents, et il me semblait important qu’ils se familiarisent avec l’idée qu’ils mourraient un jour.

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La mort c’est quoi ?

Ce livre d’Anne Lalanne est illustré par Thierry Manes. Il est imprimé en France et publié en 2020 chez Hachette (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 4 à 8 ans.

Cet album essaye de tenir un équilibre délicat entre laisser s’exprimer l’enfant qui lit et guider sa réflexion. Ainsi, il commence avec différents enfants évoquant des morts, et un adulte qui propose de commencer par trouver ce qu’est la vie.

Au fil des pages, des exemples sont proposés, pour différencier ce qui est vivant ou non, mort ou non. J’aime que soient abordées aussi la mort d’animaux que l’on aime.

L’enfant se voit régulièrement proposé de donner son avis et le livre se termine dans une ambiance douce et positive.

Les couvertures intérieures montrent une variété d’enfants personnages avec leur prénom. On les retrouve probablement dans les autres livres de cette collection : Aimer c’est quoi ?, Tous pareils ou différents ?, C’est injuste !. Je n’ai pas lu ces autres ouvrages.

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Ma sœur étoile

Ce livre d’Alain Mabanekou est illustré par Judith Gueyfier est imprimé en France. Il est publié en 2017 aux éditions Seuil jeunesse (lien vers la fiche du livre).

Cet album est grand format : sa largeur est de 29 cm et sa hauteur de 36 cm.

L’histoire est racontée par un garçon de 10 ans qui vit avec ses parents dans une cabane en planches avec des trous dans le toit. Il aime regarder le ciel la nuit car il considère qu’une des étoiles est sa sœur, décédée deux ans avant sa propre naissance. Une nuit, il lui avoue qu’il aimerait que quelqu’un vienne lui dessiner un animal, comme dans Le petit prince, et sa Soeur-Étoile lui dessine un mouton dans le ciel.

L’enfant explique que sa sœur est morte une semaine après être parce que les mauvais esprits du village étaient jaloux de sa beauté, et que ces esprits sorciers ont fait que sa mère n’a pas pu avoir d’enfant après lui.

A la fin de l’histoire, Nestor, un enfant de son école, ne croit pas que la Soeur-Étoile puisse exister, puis il avoue que lui aussi aimerait voir une étoile pour son propre frère décédé et les deux enfants se lient d’amitié.

Je trouve intéressant le sujet de ce livre : le deuil d’un enfant vis à vis d’un bébé mort qu’il n’a pas connu, mais j’ai eu du mal à adhérer à l’histoire.

J’ai acheté ce livre auprès de la super librairie indépendante, féministe et inclusive LEBO (Les Enfants du Bruit et de l’Odeur), mais on peut le trouver dans tout type de librairie. Et je vous propose un peu plus bas un autre ouvrage qu’ils ont en vente et que j’ai adoré.

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L’arbre sans fin

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Ce livre de Claude Ponti est imprimé en France et publié en 1992 aux éditions L’École des Loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 8 ans.

Hipollène habite avec sa famille dans l’arbre sans fin. Un jour, sa grand-mère maternelle meurt.

Sa grand-mère est alors mise dans un berceau de voyage et s’envole dans le ciel. Hipollène est triste, et sa tristesse est le point de départ d’un grand voyage dans l’arbre sans fin.

Hipollène rencontre un monstre, écoute la brume de l’arbre avec la voie des grands-mères, passe à travers des miroirs…

Et à la fin elle retourne dans la maison de ses parents. Elle a gagné un nom et une coiffure de grande fille.

J’admire le talent qu’a Claude Ponti pour inventer des mondes extraordinaires, mais aussi de s’en servir pour apporter à l’enfant des idées pour avancer dans la vie, sans jamais formuler de conseil d’adulte à enfant, en proposant des illustrations très riches et en parsemant le tout d’humour.

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Mon papi peuplier

Ce livre d’Adèle Tariel est imprimé en République tchèque et publié en 2015 aux éditions Talents hauts (lien vers la fiche du livre).

Les pages de cet album sont remplies par les lumineuses aquarelles de Jérôme Peyrat. Apparemment elles correspondent à un endroit précis, dans la commune du Mesnil-en-Vallée.

L’histoire est racontée par une petite fille, qui décrit l’amour et le soin de son grand-père pour les peupliers qu’il a plantés au bord du fleuve, et tous les souvenirs où elle et son grand-père passaient du temps dans la peupleraie.

La petite fille raconte aussi le temps qui passe, son papi qui vieillit, puis le jour où on lui a annoncé « il est parti », qu’elle n’a pas osé demandé quand il reviendrait, qu’elle l’a cherché partout puis qu’elle a compris qu’il ne reviendrait pas.

La petite fille imagine ensuite que son papi lui parle à travers les peupliers. L’album se termine sur l’image de la petite fille devenue adulte, assiste auprès des peupliers avec sa propre petite fille, disant vers le ciel « Aujourd’hui Papi j’ai grandi et je suis encore là, près de toi. »

Cet album émouvant est destiné aux enfants, mais je ne l’ai pas montré à mes enfants. Je l’ai savouré pour moi-même, pour mon papi pour lequel on m’a annoncé sa mort de manière aussi équivoque et à l’enterrement duquel je n’ai pas été autorisée à assister.

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La demeure du ciel

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Ce livre de Laura Nsafou est illustré par Olga Guillaud. Il est imprimé en Lettonie et publié en 2021 aux éditions Cambourakis (lien vers la fiche du livre).

Je vous le dis directement : je trouve que ce magnifique livre a sa place dans absolument toutes les maisons !

La grand-mère de Sofia est décédée et Sofia ne comprend pas bien ce que signifie « elle est au ciel ». En plus, demain est le jour de son anniversaire, et sa grand-mère organisait toujours un goûter : il ne va quand même pas être annulé ? Au milieu de ses questions, Sofia s’endort et se réveille sur un nuage. Sa grand-mère l’accueille et la fait entrer dans sa maison, où elle retrouve aussi son grand-mère, décédé depuis longtemps. Quelle joie !

Sofia passe un bon moment avec des grands-parents. Sa grand-mère lui fait essayer une de ses tenues et ils préparent ensemble un délicieux goûter. Sa grand-mère est bien d’accord avec Sofia : pas question d’annuler sa fête d’anniversaire !

Quand Sofia se réveille, elle raconte son rêve à ses parents et les convainc d’inviter la famille pour faire le traditionnel goûter d’anniversaire. Et c’est Sofia qui prépare le gâteau et la boisson comme sa grand-mère le lui a appris.

La famille est un peu surprise mais tout le monde passe un moment chaleureux. C’est un peu comme si la grand-mère était présente.

A la fin du livre, on a les deux recettes, ce qui peut permettre de passer en cuisine pour changer de sujet si on ne souhaite pas discuter sur le reste du livre.

Ce livre est un gros coup de cœur pour moi ! La situation est précise (tous les personnages sont noirs et les morts sont des grands-parents) mais le message est universel. De plus, les illustrations sont magnifiques et j’aime beaucoup son très bel équilibre entre pragmatisme et enchantement.

C’est suite à sa lecture que j’ai eu le courage de proposer à ma mère, le jour de l’enterrement de ma grand-mère maternelle, qu’on prévoie d’inviter la famille pour un repas d’anniversaire, car elle-même  aimait nous rassembler à cette occasion.

J’ai acheté ce livre auprès de la super librairie indépendante, féministe et inclusive LEBO (Les Enfants du Bruit et de l’Odeur), mais on peut le trouver dans tout type de librairie.

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La vie et la mort

Ce livre de Brigitte Labbé et Michel Puech est illustré par Jacques Azam. Il est imprimé en France et publié en 2000 (première édition) et 2020 (édition la plus récente) aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ans.

Ce livre fait partie d’une collection et je vous avais déjà parlé ici du livre « La colère et la patience ». Dans les ouvrages de cette collection, les pages contiennent de nombreuses petites illustrations mais sont principalement occupées par du texte. Les « chapitres » sont très courts (2 pages maximum) et répondent chacun à une question ou une constatation, généralement en commençant par un exemple fictif.

Ici, le livre commence par une explication de l’origine de la vie et de l’humanité, puis questionne si la vie d’un plant de blé que celle d’une vache, celle d’un moustique vaut autant que celle d’un chien, en quoi la vie des humains est spéciale (pour les humains), où est l’âme, que se passerait-il si personne ne mourrait, ce qu’il y a après la mort… Le dernier « chapitre » est intitulé : « la mort nous fait faire des efforts ».

Dans cet ouvrage, j’apprécie que des points de vue différents puissent coexister. Et personnellement je n’apprécie pas certains « chapitres » qui considèrent que globalement les animaux non humains sont des êtres dépourvus d’émotions et de désirs pour leur vie.

Et comme les autres ouvrages de cette collection, celui-ci se termine avec 5 pages de conseils pour organiser un « goûter philo » sur les thèmes abordés dans ce livre.

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voisinsdendessousJ’ai un avis mitigé sur « Les voisins d’en dessous« , livre d’Isabelle Simon, illustré par Isabelle Charly, imprimé en Slovénie et publié en 2016 aux éditions Frimousse. Chaque double page montre un ou des squelettes souriants sous la terre et des vivants au-dessus. Ce sont à chaque fois des clins d’œil : les squelettes de La Vegas continuent à jouer, etc. Les clins d’œil sont stéréotypés et malgré cela ils ne sont pas tous faciles à comprendre, même pour un adulte (j’aurais aimé quelques phrases documentaires à la fin du livre pour éclairer les double pages que je n’ai pas comprises, mais je ne crois pas que cela gène la plupart des enfants). La dernière double page montre la tombe d’un chien. Je suppose que ce livre est utile pour un enfant triste de la mort d’un animal domestique, pour l’inciter à imaginer avec légèreté à quoi l’animal peut s’amuser sous la terre. Mais à choisir, sur le sujet d’un animal aimé qui est mort, je préfère « La mort c’est quoi ?« .

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Enfin, je vous recommande la chanson « Le grand voyage » d’Aldebert. J’aime beaucoup ses chansons pour enfants, qui s’adressent aussi aux adultes et qu’ici on ne se lasse pas d’écouter en boucle.

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Bon week-end !

Livres d’enfant sur la colère

5 Mar

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, parlons des livres sur la colère. Ces livres ne sont pas des solutions magiques qui font disparaître les crises de colère, mais des supports pour aider l’enfant et l’adulte à les accompagner.

3 de ces ouvrages sont des coups de cœur, et il y en a pour chaque âge : « Non ! », « Un orage de colère pour Violette » et « La colère et la patience ».

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Non !

Ce livre de Jeanne Ashbé (texte et illustrations) est imprimé en Malaisie et paru en 2010 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 0 à 3 ans.

Je trouve que Jeanne Ashbé a un grand talent pour évoquer ce que peut ressentir un tout petit à travers un texte et des illustrations à la fois simples et efficaces.

Dans ce petit livre cartonné, le personnage principal est un jeune poisson qui ne veut pas manger ce qui est prévu pour son repas et s’énerve de plus en plus fort.

Le petit poisson est tellement énervé qu’il ne sait plus où il en est. La fin de l’histoire est très douce : ce qui lui fait alors du bien, c’est un câlin !

Dans cette histoire, on comprend que la colère peut dépasser l’enfant, et que la solution n’est pas de le culpabiliser pour cette tempête dans laquelle il se perd, mais au contraire de le rassurer.

C’est un coup de cœur pour moi !

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Colère tu m’énerves !

Ce livre de Magali Le Huche (texte et illustrations) est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Tourbillon (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 2 à 5 ans.

Ce livre cartonné contient une marionnette à doigt placée dans un mini « sac à colère », ce qui a beaucoup plu au Pinto.

L’histoire est celle de Chouky, qui a une crise de colère quand sa maman insiste pour qu’il prenne son bain. La petite chose noire appelée Colère apparait alors à côté de Chouky et énerve encore plus Chouky.

Mais à la fin, Chouky en a assez de Colère. Il serre son doudou dans ses bras, ordonne à Colère de s’en aller et l’enferme à clé dans une petite boîte.

Je ne sais pas trop quoi penser de l’histoire. Ce qui a surtout plu au Pinto, c’est le fait de manipuler le petit « sac à colère » contenant le personnage en feutrine qui personnifie la colère. Plutôt qu’acheter ce livre, je serais donc plus favorable à fabriquer le sachet et son personnage avec le Pinto.

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Je suis en colère

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Ce livre illustré par Marie Paruit est imprimé en Chine et publié en 2020 aux éditions Larousse (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 3 à 6 ans.

Ce livre cartonnée fait partie d’une collection appelée La météo des humeurs. Au passage, j’aime beaucoup « Je suis inquiet » dans cette collection. Mais parlons plutôt de « Je suis en colère ».

Cet album est composé de 5 double pages : 4 pour l’enfant et 1 pour l’adulte. La première double-page montre une situation où surgit l’émotion et elle est animée d’un pop-up sur chaque page.

Les double pages suivantes montrent d’autres enfants et chacun a une proposition de réaction face à sa propre colère. Puis une double page récapitule ces idées avec une roue et conclut l’histoire du premier personnage.

La dernière double page est destinée aux parents, avec des conseils pour gérer cette émotion chez l’enfant.

Chacun des albums de cette collection se termine avec la même échelle de 1 à 10. Autant je la trouve utile dans le livre sur la peur (elle propose d’évaluer l’intensité de la peur), autant elle me semble avoir peu d’intérêt dans le livre sur la colère, qui propose de l’utiliser pour se calmer. Personnellement, si je prenais ce livre au milieu d’une colère, j’aurais plutôt tendance à arracher le thermomètre de la page.

Ce que je trouve intéressant dans ce livre, c’est qu’il propose diverses idées pour évacuer sa colère.

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Grosse colère

Ce livre de Mireille d’Allancé est imprimé en France et paru en 2000 à l’École des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.

C’est l’histoire de Robert, qui rentre chez lui contrarié et, qui devient tellement contrarié que sa colère sort sous la forme d’un grand personnage rouge.

Ce personnage se met à tout casser dans la chambre de Robert. Mais quand il casse le camion préféré de Robert, le petit garçon veut le réparer et chasse le personnage, qui devient tout petit et que Robert enferme alors dans une boîte.

Cette histoire est donc assez similaire à celle de « Colère tu m’énerves ». Dans ce livre, j’aime le fait que le seul personnage parent soit le papa.

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Un orage de colère pour Violette

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Ce livre est écrit par Kochka et illustré par Sophie Bouxom. Il est imprimé en Portugal et paru en 2019 aux éditions Flammarion jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.

Violette est une petite fille qui vit en garde alternée : une semaine chez son papa, une semaine chez sa maman. Elle sait qu’il y a des règles différentes chez chacun. Ce week-end, son papa lui a promis de construire un château avec elle.

Mais quand un imprévu fait que Violette doit soudainement aller chez sa maman, Violette très en colère. Elle jette ses jouets par terre dans sa chambre.

Au bout d’un moment, la maman s’énerve elle aussi alors elle va se calmer dans le salon. Puis Violette se calme à son tour.

Après l’histoire, une double page propose des conseils bienveillants aux adultes pour accompagner la colère d’un enfant.

Ce livre est un coup de cœur pour moi !

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La colère et la patience

Ce livre de Brigitte Labbé et P-F Dupont-Beurier est illustré par Jacques Azam. Il est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ans.

Ce petit livre commence par lister quelques exemples d’émotions (dégoût, peur, colère) puis raconte en détail la crise de colère d’un juge au tribunal.

J’aime que, pour une fois, ce soit un adulte qui est montré en colère. L’histoire continue en montrant comment les adultes autour du juge accompagnent sa colère, puis la réaction du juge une fois sa colère retombée et enfin le fait que je juge ne pourra plus rendre de jugement pendant 6 mois, parce que « la colère n’est pas le problème. Le problème est d’agir lorsqu’on est en colère ».

L’histoire suivante concerne aussi la colère d’un adulte, Paul, parce que sa fille Anaïs a rayé sa voiture. Ensuite, c’est l’histoire de Jérôme, qui ne se met jamais en colère, même quand il faudrait qu’il se révolte.

Il y a ensuite l’histoire de Carmen, qui se met en colère et, grâce à sa colère, agit de manière efficace pour se défendre car « la colère est une énergie qui prépare à attaquer ou à se défendre ».

Trois autres petites histoires donnent des exemples plus ou moins fictifs dans lesquels la colère a été utilisée de manière efficace.

Les 5 dernières pages expliquent comment organiser un « goûter philo » sur le thème de la colère et de la patience.

J’aime beaucoup les messages et pistes de réflexion apportées par ce petit livre, c’est un coup de cœur pour moi !

Je garde en tête cette collection « Les goûters philo » : elle comporte 35 ouvrages sur des thèmes très variés.

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J’ai un avis mitigé sur « Les colères » Catherine Dolto. Je le trouve adapté de 4 à 7 ans. L’histoire est racontée à la première personne par un garçon qui est le personnage principal. Je trouve pertinent que les conseils soient donnés à travers ce qu’il raconte de sa propre expérience : à l’enfant lecteur de voir si cela lui correspond aussi ou pas. Ce que j’apprécie dans ce livre, c’est surtout l’information donné à l’enfant que sa colère peut parfois être un écho de colères vécues par des adultes et que la famille peut alors se faire aider par un tiers. J’aime aussi qu’il montre des personnages les deux sexes, que ce soit pour les rôles d’enfant comme de parent. Par contre je n’arrive pas à me défaire de l’impression que certaines tournures sont quand même un peu jugeantes.

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Enfin, sur le thème de la colère, Papa positive a listé un ensemble de ressources comme cette liste d’idées pour traverser une grosse émotion négative.

On est bien d’accord que c’est notre rôle de parent de réussir à garder du recul pour accompagner nos enfants… Mais c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire quand on est dans le feu de l’action, pris par la fatigue du quotidien et éventuellement sensibilisés par des blessures d’enfance « oubliées » depuis longtemps ! Ce qui aide énormément, je trouve, c’est de trouver un appui auprès d’autres parents, d’ami·es ou d’un·e thérapeute, pour s’entraider psychologiquement ou matériellement. Comme dit le proverbe wolof : « Il faut tout un village pour élever un enfant. »

Ici, le Pinto a des accès de colère lors duquel il est violent avec ses camarades de classe ou de square. On a démarré un suivi pour lui avec une psychologue du développement. J’espère que ça nous donnera des clés pour qu’il arrête de faire mal aux autres enfants.

Bon week-end !

Livres pour enfant sur la grossesse

29 Jan

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour enfants. La liste de ces articles se trouve ici.

On a déjà vu dans cet article des livres pour préparer un enfant à l’arrivée d’un bébé. Aujourd’hui, voici des albums qui parlent de ce qu’il se passe dans le ventre pendant la grossesse.

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Et dedans il y a…

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Ce livre de Jeanne Ashbé (texte et illustrations) est imprimé en Chine et publié en 1997 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 2 à 4 ans.

J’aime beaucoup les livres de Jeanne Ashbé ! Je les trouve vraiment très bien faits pour les tout jeunes enfants. Elle arrive particulièrement bien à trouver le point de vue d’un tout petit, et je trouve le texte et les illustrations à la fois simples et très efficaces.

Ce livre à volets évoque d’abord diverses objets, en demandant ce qu’il y a dedans.

J’aime bien la manière dont Jeanne Ashbé a classé les objets…

Ce n’est qu’à partir de la moitié du livre qu’est évoqué ce qu’il y a dans (l’utérus d’) une femme enceinte.

Je trouve cet ouvrage parfait pour parler de ce qu’est la grossesse à un tout jeune enfant qui va devenir cousin-e, frère ou sœur.

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Pendant 9 mois

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Ce livre de Smriti Prasadam-Halis est illustré par Britta Teckentrup. Il est imprimé en Chine et publié en 2019 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre – on peut aussi l’acheter sur la boutique LEBDO). Il est adapté aux enfants de 3 à 6 ans.

Ce livre accompagne un enfant à qui on vient d’annoncer que ses parents vont avoir un nouveau bébé. Il commence par quelques pages pour accueillir les émotions de l’enfant, le rassurer et lui proposer de découvrir ce qu’il se passe dans le ventre de sa maman pendant les 9 mois de la grossesse.

Pour chaque mois, une double page propose à gauche un exemple d’objet de la taille du bébé et à droite des simples informations sur le développement du bébé et une proposition d’action pour l’enfant.

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J’aime que les personnages soient de couleur de peau et de taille variés.

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Enfin, quelques pages évoquent ce qu’il se passera après : la naissance à la maternité ou à la maison, la fatigue de la maman, le bébé qui ne sera pas encore prêt à jouer avec l’enfant, les parents qui seront moins disponibles mais qui aiment toujours autant leur premier enfant…

Le livre se termine sur une page douce qui remet l’enfant au centre : le bébé qui est né n’est pas n’importe quel bébé, mais « c’est ton petit frère ou ta petite sœur à toi ! »

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Quand je t’attendais

Ce livre de Meritxell Marti est imprimé en Chine et publié en 2017 aux éditions Gautier Languereau (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 4 à 7 ans. Il peut aussi être offert à un adulte.

Pour chaque mois de grossesse, un pop-up évoque la taille du bébé et une ou deux phrases évoquent son développement de manière poétique.

Chaque double page propose un univers totalement différent – mais le bébé dessiné a toujours la peau blanche et ses parents sont Papa et Maman.

Ce livre s’adresse au bébé dans le ventre de sa maman. On peut donc l’offrir comme cadeau de grossesse pour proposer une sorte de dialogue poétique entre le bébé et ses parents, ou le lire avec un enfant pour évoquer la période de sa vie avant sa naissance.

Ce bel album a un inconvénient pour moi : il peut laisser penser que, dès son deuxième mois in utero, l’embryon est un « vrai bébé ». Ceci pose problème si l’enfant est ensuite confronté à une fausse couche spontanée pendant le premier trimestre de grossesse – ce qui concerne quand même 1 grossesse sur 5.

Je pense donc utile d’expliquer à l’enfant qu’un embryon ne devient fœtus qu’au bout de 3 mois (officiellement, c’est à la fin de la 8ème semaine de grossesse) – c’est généralement à ce moment là que l’on annonce la grossesse aux autres personnes.

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9 mois, 1 bébé – La grossesse

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Ce livre de Françoise Laurent est illustré par Sébastien Chebret. Il est imprimé en Pologne et publié en 2017 aux éditions Ricochet (lien vers la fiche du livre). Il est idéal à partir de 6 ans.

J’adore cet album ! Il parle de tout, avec des illustrations et des textes clairs, joyeux et parfaitement adaptés aux enfants.

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J’aime qu’il évoque aussi facilement le déroulement naturel que les techniques médicales qui sont devenues courantes, comme la fécondation in vitro.

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On voit le déroulement d’une échographie, un bébé en couveuse, une césarienne, un bébé allaité… Tous les mots liés à la grossesses sont expliqués de manière compréhensible et très douce.

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J’aime les couleurs de peau variées des personnages, et les petits « lutins » qui ajoutent de la fantaisie et encore plus d’amour aux illustrations.

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Ce livre est un gros coup de cœur pour moi ! Il me donne envie de découvrir les autres albums de Françoise Laurent, les autres albums de cette collection « Je connais mon corps » et plus largement les autres albums des éditions du Ricochet (j’apprécie déjà « Les nouveaux dinosaures« ).

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur l’ennui

2 Oct

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, je vous propose deux livres qui parlent de ces moments où l’enfant est sans entrain et qu’on a l’impression que la seule chose qui lui plairait serait de regarder la télé.

Ces petits albums ne proposent pas de solution magique mais permettent de discuter avec l’enfant pour l’aider à imaginer ce dont il a vraiment besoin dans ce type de moment.

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Pfff…

Ce livre de Claude K. Dubois est imprimé en France et publié en 2017 aux éditions L’École des loisirs (lien vers la fiche du livre).

L’histoire commence avec deux oisons qui regardent une tablette multimédia. Leur papa, annonce : « la tablette, c’est fini pour aujourd’hui ! ». On retrouve ensuite les deux oisons dehors, et ils s’ennuient ferme. Le papa leur propose différentes activités, mais aucune ne trouve grâce à leurs yeux.

Le papa décide alors de gonfler la piscine. Les deux oisons ne s’en occupent pas, toujours occupés à s’ennuyer, même quand un de leurs copains propose de jouer avec eux.

Le copain finit par décider de jouer dans leur piscine, et c’est un « prout » qui déride les deux oisons. A la fin du livre, ils s’amusent comme des fous. Quand leur maman demande ce qu’ils font, ils répondent en cœur « on s’amuse ! ».

J’aime les illustrations douces et expressives de Claude K. Dubois, le fait que le papa s’occupe de tâches domestiques (garder les enfants, étendre le linge) pendant que la maman est absente et le fait que l’histoire soit racontée à hauteur d’enfant.

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Bof…

Ce livre écrit et illustré par Clothilde Delacroix est imprimé je ne sais où (cette information ne figure pas sur le livre !) et publié en 2017 aux éditions Talents hauts (lien vers la fiche du livre).

L’histoire se passe dans une famille monoparentale. Elle commence avec la maman qui réveille sa fille et s’aperçoit que « ça n’a pas l’air d’aller fort aujourd’hui ». Elle lui dit alors « je sais ce qu’il te faut » et déploie alors une énergie formidable pour lui proposer des activités : un super petit déjeuner, un cache-cache, se déguiser, etc.

Mais rien n’y fait. La petite lapine garde son attitude démoralisée. Soudainement, c’est la maman qui prend cet air…

La petite lapine réagit alors en lui disant « je sais ce qu’il te faut » (la même phrase qu’avait utilisée sa maman)… Et elle lui fait un câlin ! Le livre se termine là-dessus, avec la maman qui va mieux et la petite lapine aussi.

J’aime les illustrations rigolotes où la maman propose des activités à sa fille, et j’aime beaucoup l’idée que ce n’est pas forcément une bonne idée de vouloir faire diversion face à la tristesse ou l’ennui : on peut aussi bien proposer un soutien, avec un câlin comme dans le livre ou d’une autre façon (l’écoute active par exemple). Le site Ricochet jeune est du même avis.

Il y a un autre livre avec les deux mêmes personnages : Gros mensonges. J’aimerais bien le lire.

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Enfin, je vous ai aussi parlé du livre « Le vide ». D’une manière différente, il rejoint « Bof… » sur l’efficacité de trouver des ressources en soi.

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur les fossiles

7 Août

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. La liste de ces articles se trouve ici.

Je vous ai déjà proposé une sélection de livres pour enfant sur les dinosaures. Les dinosaures ont été découverts grâce à leurs os fossilisés, et de nombreux autres animaux et végétaux ont été découverts grâce à leurs fossiles. Quels organismes les fossiles représentent-ils, comment sont-ils fabriqués et où peut-on en trouver ? Voici les albums que je trouve intéressants au sujet des fossiles.

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Ida

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Ce livre de Jorn Hurum (paléontologue) et Torstein Helleve (rédacteur au musée d’histoire naturelle d’Oslo, Norvège) est imprimé en France et publié en 2013 aux éditions Albin Michel. Il est épuisé mais on le trouve encore d’occasion ou en bibliothèque. Il est recommandé à partir de 8 ans mais me semble adapté à partir de 6 ans avec la médiation d’un adulte.

Ce livre grand format (il fait 36 cm de hauteur) est magnifiquement illustré par Esther van Hulsen. On y suit Ida, de sa naissance jusqu’à sa mort par accident alors qu’elle n’est pas tout à fait devenue adulte, et sa fossilisation.

L’histoire est suivie de 9 double pages documentaires. Elles sont également illustrées d’une manière que je trouve très belle. Elles informent sur Messel (le site où on a trouvé ce fossile et de nombreux autres), sur les différences entre lémurien et primate (Ida a des caractères de ces deux groupes), sur l’évolution…

 Et ce n’est pas fini ! Il y a ensuite 3 double pages d’activités comme en proposent les magazines pour enfant : recette de cuisine, « gym », guide pour dessiner, et aussi un cherche et trouve sur les divers animaux illustrés dans l’histoire du début !

Je pense que le contenu de ce livre permet de se plonger pendant 2 bonnes heures dans cet univers. J’imagine bien proposer l’histoire en lecture offerte et les pages suivantes exploitées ensemble, adulte et enfant.

Dans la même série, on trouve deux autres histoires d’animaux préhistoriques : Minus (un reptile marin ressemblant à un dauphin, le fossile est alors celui d’une vieille femelle du groupe) et Mix (un grand scorpion de mer mort à l’âge adulte).

Dans tous ces ouvrages, j’apprécie le réalisme tout en douceur des illustrations d’Esther van Hulsen, la grande précision de l’histoire comme des pages documentaires et les faits divers amusants qui parsèment les informations scientifiques plus sérieuses. On n’est d’ailleurs pas obligé de lire la totalité des pages documentaires : elles sont là si on a envie d’approfondir les choses. Je recommande cependant d’au moins lire les deux dernières double pages car c’est souvent là que l’on trouve le plus de contenu fantaisie.

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Labo nature pour les kids

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Ce livre de Michel Sanchez (éducateur au musée d’histoire naturelle et des sciences du Nouveau-Mexique, USA) est imprimé en Chine et publié en 2019 aux éditions Eyrolles (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté à partir de 6 ans.

Ce livre est un peu le livre « Le labo du petit scientifique » en version « scientifique naturaliste ». Il comporte 6 parties : roches et minéraux, empreintes d’animaux, coquillages, fossiles, plantes, insectes.

Les 8 double-pages de la partie sur les fossiles proposent des informations variées : différents types de fossiles, matériel pour « chasser » les fossiles, tutoriel pour nettoyer un fossile, conseils pour stocker la collection de fossiles, histoire de la chasseuse de fossiles Mary Anning, et un projet très facile : fabriquer un fossile en pâte auto-durcissante (en ayant une figurine d’animal préhistorique à presser dans la pâte, qui peut être de la pâte à sel si on la cuit ensuite au four).

On peut également ajouter un projet pris dans la partie sur les empreintes : utiliser du plâtre en poudre, une brique en carton et des trombones pour réaliser le moulage d’une empreinte.

Les textes sont adressés directement à l’enfant qui lit, ils sont présentés de manière aérée, avec des couleurs et de nombreuses photos d’enfants. C’est donc un livre dont l’enfant peut profiter de manière autonome (avec l’aide de l’adulte pour certaines activités).

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L’arbre aux dinosaures

Ce livre de Douglas Henderson (illustrateur spécialisé en paléoart) est imprimé en France et publié en 1995 aux éditions L’École des loisirs (lien vers la fiche du livre).

L’éditeur le recommande à partir de 8 ans, et je le trouve également agréable à lire pour un adulte. Je dirais qu’il est aussi adapté à partir de 6 ans en lecture offerte, en lisant une double page par jour/soir si votre enfant est fan de dinosaures. 

Ce grand album aux illustrations réalistes montre la vie puis la fossilisation d’un être vivant : sur chaque double page, au moins un grand dessin illustre une étape dans la vie de l’arbre et un texte décrit la scène.

L’histoire continue même après la mort de l’arbre, jusqu’à ce qu’il devienne un fossile. Les dinosaures présents sur l’illustration sont nommés, et l’ensemble donne l’impression d’un tranquille voyage dans le temps.

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Les animaux des mondes perdus

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Ce livre de Damien Laverdunt et Hélène Rajcak est imprimé en Belgique et publié en 2019 aux éditions Actes Sud (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté à partir de 9 ans.

Les illustrations montrent sur chaque double page : à droite, une petite image du fossile et une grande reconstitution de l’animal dans son lieu de vie ; à gauche, une bande dessinée répondant à une question : comment a été découvert le fossile, les dinosaures avaient-ils de écailles ou des plumes, etc.

Une belle part est donc faite aux « pourquoi » et « comment », et aussi à comment chaque génération de paléontologues a apporté de nouvelles informations à sa façon. On est loin d’un simple livre qui décrit des fossiles !

C’est un livre parfait pour un enfant ou adolescent qui s’intéresse au sujet des fossiles. La présentation en bande-dessinée rend ludiques toutes ces informations. Et au début du livre se trouve une astucieuse représentation des âges géologiques, avec quelques animaux ayant vécu à chaque période, et des humains pour qu’on se rende compte de l’échelle des tailles.

 

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Les fossiles, témoins de l’histoire de la vie

Ce livre de François Michel (géologue) et Hervé Conge (enseignant en SVT) est imprimé en France et publié en 2011 aux éditions Belin (lien vers la fiche du livre). Il est malheureusement épuisé, mais je vous le recommande si vous pouvez l’emprunter en bibliothèque. Il est adapté à partir de 9 ans et jusqu’à l’âge adulte.

Chaque double page montre des photos de fossiles sur un thème précis : les trilobites, les ammonites, les mollusques, la forêt, les mammifères… La légende des photos et quelques paragraphes de texte permettent d’en savoir plus, mais je trouve déjà vertigineux d’observer des photos de reliques d’il y a plusieurs millions d’années. Pour un certain nombre de photos, la légende indique où se trouve le fossile et plusieurs endroits sont en France métropolitaine.

Comme il y a beaucoup de texte et que les photos ne sont pas toutes parlantes, c’est un livre pour lequel la lecture offerte est une bonne idée. Ici, je m’en suis surtout servi pour montrer aux enfants qu’il y a plusieurs lieux en France métropolitaine où on peut observer des fossiles, et j’ai à chaque fois lu quelques informations de la page sur les animaux en question. On est déjà allé à la forêt fossile située près d’Alès, et j’aimerais bien qu’on aille voir les fossiles de coquille Saint-Jacques dans le Luberon, les empreintes de pas fossilisées à Loulle dans le Jura, la dalle à ammonites à Dignes-les-Bains dans les Alpes de Haute-Provence, les coraux fossiles de la vallée de l’Yonne en Bourgogne, à la Pointe du Chay en Charente Maritime, en Normandie, etc.

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Je ne vous recommande pas d’utiliser seulement le livre « Fossiles d’Europe » de Francis Duranthon, car je trouve qu’il donne trop d’espoir aux paléontologues amateurs : il présente de nombreux fossiles comme si on avait réellement des chances de les découvrir sans savoir précisément où chercher. Mais si votre enfant est fan de fossiles et que vous savez dans quels endroits aller (je vous ai listé des exemples ci-dessus), il peut être intéressant de l’emprunter ou de l’acheter d’occasion (ce livre est épuisé) car il se glisse facilement dans une poche.

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur les dinosaures

20 Mar

Bonjour !

Il y a plusieurs années, un livre jeunesse m’a révoltée au point de me motiver à chercher par moi-même, sur chaque sujet, des livres jeunesse en accord avec mes valeurs. Je vous fais régulièrement le bilan de mes trouvailles. Et je viens enfin de trouver quelques ouvrages satisfaisants sur le premier thème de ce livre honnis : les dinosaures.

Pourquoi autant de temps pour les trouver, alors qu’il y a des livres sur les dinosaures dans toutes les librairies ? D’abord, parce que la plupart des livres jeunesses sur la préhistoire ne sont pas inclusifs : ni en terme de genre, ni en terme de couleur de peau, ni d’autres paramètres de la diversité humaine. En plus, ces livres sont quasiment tous complètement dépassés sur le plan scientifique, ce qui est particulièrement dommage pour des documentaires ! 

Heureusement, quelques livres sortent du lot. Je vous propose tous les livres que j’ai appréciés (certains plus que d’autres). Comme ils ont tous été publiés il y a moins de 5 ans, on peut espérer qu’à l’avenir les autres maisons d’édition mettront réellement à jour leur catalogue d’ouvrages sur les dinosaures. Edit : Depuis la publication de mon article, plusieurs bons livres sont sortis sur le sujet, donc j’ai le grand plaisir d’avoir enrichi la liste de livres que je vous recommande.

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Au temps des dinosaures

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Ce livre de Laura Baker est imprimé en Chine et paru en 2019 aux éditions Gallimard (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 1 à 3 ans.

Dans cet album tout en carton, un petit T-rex cherche sa maman T-rex. Au fil des quelques pages, il rencontre d’autres dinosaures qui ne sont pas des T-rex, et à la fin il retrouve sa maman qui lui fait un gros câlin.

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Les pages sont découpées en haut, ce qui ajoute une petite originalité à cet album très doux qui est parfait pour initier un tout petit enfant au thème des dinosaures. Il peut être utilisé pour le rituel du soir car il se termine par « bonne nuit les dinosaures, à demain ! ».

Au passage, comme les illustrations de dinosaures ne sont pas genrées et que l’enfant ne sait pas encore lire, rien n’empêche de lire l’album en remplaçant « maman » par « papa », « parent », « tata », etc.

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Mes premiers mots à toucher – Les dinosaures

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Ce livre de Dawn Bishop est imprimé en Chine et paru en 2017 aux éditions Tourbillon (mais il n’y a déjà plus sa fiche sur le site de la maison d’édition !). Il est adapté de 18 mois à 3 ou 4 ans.

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Ce livre cartonné est présente sur chaque double page un ou deux dinosaures. Le seul texte est le nom du dinosaure. J’apprécie que le dessin des dinosaures soit relativement actuel (le vélociraptor a des plumes), même si tout n’est pas à jour (le brachiosaure a la tête et la queue à l’horizontale). Les animaux sont de couleurs vives, ce qui n’est pas aberrant vues les connaissances scientifiques actuelles.

Chaque dinosaure a des reliefs, soit grâce à l’embossage de la page, soit à l’ajout de matières comme du velours ras.

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Pour un tout jeune enfant qui est intéressé par les noms des dinosaures, par exemple parce qu’une grande sœur ou un grand frère est fan de dinosaures, je trouve que c’est un livre sympathique et solide.

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Les dinosaures

Ce livre de Ninie est imprimé en Chine et paru en 2020 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 3 ans à 5 ans.

Ce livre est une nouvelle édition de « Mes dinosaures à toucher » de Ninie, paru en 2009 puis reédité en 2013. A part le titre et la couverture, je ne pense pas qu’il y ait eu des modifications depuis les éditions précédentes et je vais vous expliquer ce qui me fait penser cela.

Avec ses pages cartonnées et ses matières à toucher, c’est un album adapté pour les tous petits. Mais je pense qu’il convient jusqu’à 5 ans grâce aux informations qu’il apporte, sous forme de texte mais aussi de dessins montrant la taille de chaque dinosaure par rapport à un enfant.

En terme de contenu scientifique, je trouve que le contenu est inégal. On peut le voir dès la première double page, où les dinosaures sont d’emblée rapprochés des tortues et des crocodiles (alors qu’on sait maintenant qu’ils sont bien plus proches des oiseaux) mais où il est noté que leur couleur n’est pas bien connue (et en effet on sait que les dinosaures n’avaient pas tous une peau verdâtre).

J’apprécie les pages suivantes, qui donnent des informations sur différents dinosaures de manière très adaptée aux jeunes enfants.

Ce sont les deux dernières double-pages que je trouve vraiment inadaptées et que je me suis chargée de modifier à l’aide d’un marqueur noir et d’un correcteur avant de montrer ce livre à mes enfants.

  • Sur la double page ci-dessus, j’ai remplacé « mamans » par « parents » car les scientifiques n’ont aucune raison de croire que seules les mères s’occupaient des œufs et bébés. D’ailleurs, établir le sexe d’un dinosaure est quasi impossible.
  • Sur la double page ci-dessous, j’ai colorié en noir la barbe de l’archéologue. Je trouvais la page trop déséquilibrée avec deux enfants blancs et un homme à la peau un peu moins blanche mais à la barbe marron clair.

Si vous voulez utiliser « Les dinosaures » pour introduire le sujet des dinosaures à votre enfant, il présente une solution acceptable une fois les deux modifications faites. Je compte d’ailleurs écrire à la maison d’édition pour signaler mes deux propositions de modification, car 1) elles me semblent très simples à appliquer dans une future reédition de cet ouvrage qui est visiblement un succès ; 2) cette maison d’édition (Milan) semble avoir de bonnes intentions pour représenter la diversité humaine, comme le montre un de leurs autres ouvrages que je recommande un peu plus loin dans cet article.

Mais maintenant que d’autres livres de qualité sont sortis, je vous recommande plutôt de choisir un autre livre, comme celui que je vous présente ci-dessous.

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Et voilà les dinosaures !

Ce livre de Sam Boughton est imprimé en Chine et paru en 2021 chez Minedition (lien vers la fiche du livre). Il est adapté de 3 à 5 ans.

Cet album cartonné montre des enfants comme s’ils faisaient une visite au temps des dinosaures, nous présentant quelques caractéristiques des dinosaures les plus connus.

Il est très ludique grâce à ses couleurs, ses volets à soulever et à ses comparaisons imagées. A la fin de l’ouvrage, une double page montre l’ensemble des dinosaures des pages précédentes et demande si l’enfant se souvient de leur nom.

J’aime beaucoup la pédagogie de cet album ainsi que le fait qu’il montre des enfants de différente couleur de peau et cheveux, avec ou sans lunettes. Petits points négatifs, le diplodocus présenté de manière peu actuelle (avec tête en l’air et queue posée au sol) et la double page finale qui laisse croire que tous ces dinosaures ont vécu à la même époque et au même endroit. Mais mon avis global reste très favorable à cet album, je le trouve très réussi.

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Le mystère des dinosaures à plumes

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Ce livre de Marc Levy est illustré par Carine Hinder. Il est imprimé en Europe et publié en 2018 par Hachette jeunesse pour les restaurants Mc Donald’s. Il est recommandé à partir de 3 ans.

Comme tous les petits livres que l’on peut acheter chez Mac Donald’s (on peut acheter le livre seul, sans acheter de menu Happy Meal), je trouve ce petit album très sympathique. Comme chaque livre est disponible pendant un mois dans les restaurants Mc Donald’s, on les trouve ensuite assez facilement sur le marché de la seconde main, y compris encore sous blister ! Vous pouvez aussi le trouver en lecture vidéo par Raconte moi une histoire.

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Cet album fait partie de la collection Le club des aventuriers de l’histoire, où un groupe de 4 amis de différentes couleurs de peau (Cléa, Medhi, Yoko et Georges) voyage dans le temps pour répondre à une question. Ici la question est : les dinosaures avaient-ils des plumes ?

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L’histoire est intéressante, les illustrations sont très belles, il y a un petit jeu de chercher et trouve à chaque double page (ici on cherche une sorte de petit hamster) et il y a une petite page documentaire à la fin. Bref, un très chouette petit album de fiction sur les dinosaures !

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Les nouveaux dinosaures

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Ce ivre d’Eric Mathivet est imprimé en Pologne et paru en 2016 aux Éditions du ricochet (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 6 ans, mais je trouve qu’on peut le lire à partir de 4 ans, en lisant chaque double page comme un mini livre à part entière. Pour moi, ce livre est donc adapté de 4 à 8 ans.

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Ce bel album qui se lit comme une histoire des dinosaures. Le texte est magnifiquement enveloppé dans les magnifiques illustrations de Capucine Mazille, à la fois douces, précises et actuelles.

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Et mine de rien, tous les concepts importants au sujet des dinosaures sont abordés de manière très simple, en accord parfait avec les connaissances scientifiques actuelles. 

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En bref, je recommande chaudement ce bel album, Pour moi, c’est vraiment une parfaite introduction au sujet des dinosaures, dont on peut profiter simplement en regardant les images, puis en lisant le texte, et, pour les fans, en reconnaissant les dinosaures (leur nom. est écrit en écriture cursive).

Et j’ai très envie de découvrir les autres albums de cette maison d’édition, les Éditions du ricochet.

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Tout ce que vous pensez savoir sur les dinosaures est FAUX !

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Ce livre de de Nick Crumpton est illustré par Gavin Scott. Il est imprimé en Chiné et publié en 2021 aux éditions Gallimard jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 9 ans.

J’adore son contenu à la fois précis et malicieux ! Chaque double-page répond à une affirmation que l’on peut encore souvent entendre au sujet des dinosaures et qui pourtant est fausse : ils sont tous morts, leurs noms sont durs à prononcer, ils sont méchants, ils n’étaient pas très malins, T. rex était le plus grand prédateur, les dinosaures c’est des trucs de garçons…

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J’aime beaucoup les illustrations à la fois réalistes, colorées et douces. Et j’adore le fait que soient représentés un maximum de diversité humaine : femmes et hommes, de couleurs de peau variées, valides ou en fauteuil roulant. 

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Ce livre est un gros coup de cœur ! J’ai demandé à ma bibliothèque de l’ajouter à son catalogue, et maintenant je peux l’y emprunter. Le contenu est aussi intéressant pour les enfants de maintenant que ceux d’avant, donc n’hésitez pas à offrir cet album à un adulte qui aimait les dinosaures pendant son enfance.

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J’élève mes dinosaures

Ce livre de Marie-Sophie Germain est imprimé en Espagne et paru en 2018 aux éditions Rustica. Il est épuisé (déjà !) mais on peut le trouver d’occasion ou en bibliothèque. Il est adapté de 6 à 10 ans.

Ce petit album très original est parfait pour intéresser un enfant au thème des dinosaures. En effet, il alterne des informations transmises de manière simple, claire et colorée, avec des activités enthousiasmantes pour les enfants. Je vous en parle en détails ici.

Toutes les illustrations de ce livre sont des dessins de dinosaures, il n’y a aucun dessin d’humain.

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Mes p’tites questions – Les dinosaures

Ce livre de Pascale Hédelin est imprimé en Roumanie et paru en 2020 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 6 à 10 ans.

Ce livre peut cependant être mis dans les mains d’un enfant plus jeune qui aime les dinos, car il a un format léger et ses pages sont toutes plastifiées. Si votre enfant est intéressé par les dinosaures, ce livre est parfait pour répondre à ses questions. Il est très complémentaire de « J’élève mes dinosaures » car il n’aborde pas les mêmes sujets. 

Il y a un autre aspect très appréciable dans cet ouvrage : les paléontologues représenté·es en action ne sont pas que des hommes blancs. On voit pour chaque rôle des hommes et des femmes, à la peau noire ou blanche. De même, la couverture est conçue pour « parler » à un maximum d’enfants, filles comme garçons. C’est bien les éditions Milan, continuez sur cette lancée !

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Les dinosaures en manga

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Ce livre de Ken Tsuchiya, illustré par Satomi Momota, est imprimé en Slovénie et publié en 2020 aux éditions Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 9 ans.

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C’est un vrai manga pour enfant entièrement en couleurs, avec une double page documentaire à la fin de chaque chapitre et parfois une petite info en bas de page. Les informations sont scientifiquement actuelles, et écrites dans le contexte du Japon.

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Si votre enfant n’est pas intéressé par les dinosaures mais qu’il aime les bandes dessinées de type manga, ce livre est parfait pour lui faire passer les informations clés sur le sujet !

Ce manga n’est pas la seule bande dessinée qui propose une expérience ludique tout en apportant de la documentation sur les dinosaures. Il existe notamment « Les dinosaures » de Plumeri & Bloz, aux éditions Bamboo, qui relève efficacement ce défi. Mais je n’aime pas du tout l’humour très « 20ème siècle » de cette bande dessinée : la violence et le harcèlement y sont normalisés et servent de ressort comique, et le fil rouge humouristique de l’ouvrage est un personnage (le campsognathus) qui s’en prend plein la figure à cause de sa petite taille. J’ai donc eu très peu de plaisir à lire le tome 1, et je n’ai pas du tout eu envie de lire les suivants.

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La grande odyssée des dinosaures / Dinosaures

Ce livre de Mark Norell est paru en français en 2019-2020, sous deux titres différents mais avec exactement le même contenu intérieur (textes, illustrations et mise en page). Les deux titres sont imprimés en France.

  • Sous le titre « La grande odyssée des dinosaures » aux éditions Glénat, ce livre a une couverture rigide et coûte 30 €.
  • Sous le titre « Dinosaures« , aux éditions Prisma, ce livre a une couverture souple et il coûte 20 €.

Ce grand livre est parfait pour qu’un adulte ou un enfant à partir de 10 ans découvre, affine ou mette à jour ses connaissances sur les dinosaures.

Ce livre est magnifiquement illustré. Entre les photos de fossiles, de squelettes reconstitués, de sites de fouilles et les peintures précises de dinosaures en situation de vie, il y a de quoi s’émerveiller.

Ce livre est prévu pour les adultes (les textes sont longs et d’un langage soutenu), mais il est parfait pour compléter les deux albums précédents car on y trouve en photos et en détails plusieurs éléments qu’ils évoquent. Pour moi, c’est un véritable ouvrage de référence, à savourer simplement pour ses magnifiques images ou à lire si on veut apprendre des informations précises sur la découverte des dinosaures et comment la recherche imagine leur aspect et leur mode de vie.

Pour trouver quelque chose à redire, en plus du langage assez technique, il faut noter que cet ouvrage est la traduction d’un livre écrit par un membre du Museum d’histoire naturelle de New York, et que le contenu est centré sur les États Unis (dinosaures découverts dans ce pays, ou dans d’autres pays par des missions menées par des archéologues étasuniens). Je déplore évidemment que toutes les personnes photographiées soient blanches et soient majoritairement des hommes. J’aurais aussi aimé que, lorsque des fouilles ont été réalisées sur le territoire des autochtones, il soit mentionné que leur autorisation éclairée avait été donnée ou que des procédures ont été mises en place depuis pour s’assurer que ce soit le cas.

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Edit : Il existe d’autres albums destinés aux enfants à partir de 8 ans qui me semblent acceptables (mais sans plus d’enthousiasme de ma part) :

  • « Fantastiques dinosaures » de John Woodward, paru en 2019 aux éditions Larousse (même s’il parle beaucoup plus des moyens d’attaque/défense que de la vie sociale des dinosaures) ;
  • « L’atlas aventurier des dinosaures » d’Emily Hawkins, paru en 2017 aux éditions Milan (faire remarquer à l’enfant que sur chaque illustration il y a volontairement un ou plusieurs éléments anachroniques).

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Je termine cette sélection avec un livre en anglais que j’aime aussi beaucoup : « All yesterdays » de Conway, Kosemen et Naish. Même si on ne lit pas l’anglais, je trouve que le message est clair sur les deux thèmes qu’il aborde : la vie réelle des dinosaures ne se résume pas aux combats, et il est bien difficile de reconstruire leur aspect réel. Vous pouvez voir en quelques illustrations dans cet article du Guardian : un tyrannosaure endormi (même si on sait maintenant qu’ils ne dorment probablement pas dans cette position), et un babouin reconstruit de la manière dont on a « traditionnellement » reconstruit les dinosaures.

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Pour finir cet article, je vous propose un peu d’humour à thème dinosaure.

Déjà, je vous recommande cette super vidéo de Max Bird et Jamy : « Idée reçue #23 : les dinosaures ont tous disparu ? » qui informe de manière rigolote et pédagogique sur le mythe de l’extinction subite des dinosaures et annonce une info clé : il y a encore des dinosaures parmi nous ! Je ne vous dévoile pas qui ils sont…

En ce qui concerne les blagues et les mèmes, il en existe beaucoup sur le thème des dinosaures sur internet. Je vous en cite simplement deux portant sur l’évolution des connaissances au sujet des dinosaures : sur leur aspect et sur leurs cris (au passage, je vous recommande ce groupe public d’humour sur Facebook).

Enfin, pour l’humour dinosaure niveau bébé, sans aucune prétention pédagogique ni scientifique, ici on aime ce livre à guilis « Il ne faut pas toucher un dinosaure« .

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Bon week-end !

Livres d’enfant pour reconnaître les émotions

20 Fév

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Il y a maintenant beaucoup d’ouvrages jeunesse sur le thème des émotions, et bien sûr je n’ai pas eu la possibilité de tous les lire, loin s’en faut ! Je me limite ici aux livres qui aident à apprendre à reconnaître les émotions.

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Les yeux qui parlent

Ce livre de Manon Berthod, illustré par Solène Laferrière, est fabriqué en France et paru en 2020 en auto-édition (lien vers le site du livre). Je vous le présente alors que je ne l’ai jamais eu entre les mains, mais vous allez comprendre pourquoi.

Cet album montre pour chaque double page une personne masquée, que l’on démasque en tournant une page transparente (comme dans Libérez-nous). Le texte avant démasquage décrit l’aspect du haut du visage, et une fois la page tournée elle nomme l’émotion. Je trouve le principe génial !

Et j’ai vérifié auprès des autrices : elles m’ont assurée que les visages représentent une diversité d’âge et de couleur de peau. Edit : En fait les 13 personnages ont tous la même peau rose clair, à part un seul personnage qui a la peau marron ET des yeux vert clair. Je suis déçue ! Ceci dit, ce livre reste intéressant car c’est le seul à aborder la reconnaissance des émotions en cas de port du masque.

La première impression de cet ouvrage a été financée grâce à une campagne Ulule, que je n’ai pas vue à temps. Mais une deuxième et dernière impression de cet ouvrage va bientôt avoir lieu, avec livraison aux alentours d’avril 2021. Il faut aller ici pour commander un exemplaire. Le livre coûte 25 euros (ce qui est normal vu qu’il est fabriqué en France et qu’il comporte des pages spéciales) et il y a 8 euros de frais de port.

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Beaucoup de beaux bébés

Ce livre de David Ellwand est imprimé en Chine et paru en 1995 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Ce livre me semble très bien pour les enfants de 1 à 3 ans.

On a reçu cet album grand format en cadeau pour la naissance du Béluga (merci Christel !) et le Béluga comme le Pinto ont beaucoup aimé regarder ces photos de vrais bébés humains. Cependant, à cause de son format et de la finesse des pages, ce n’est pas un livre que les bambins peuvent feuilleter seuls.

Chaque page montre une grande photo de bébé, en portrait, en entier ou seulement une partie du corps. Sous la photo se trouve une légende, qui désigne la partie du corps photographiée, l’émotion vécue ou une sorte de jugement sur le bébé.

C’est le bémol que j’ai sur cet ouvrage : le fait que certaines légendes sont des jugements d’adulte, et pas des ressentis d’enfant. Personnellement je trouve que cela induit le bébé à confondre ses émotions avec celles de l’adulte, et c’est bien dommage. Heureusement, cela ne concerne que très peu de pages du livre (les deux en photo ci-dessus).

Edit : Merci à Chut Maman lit ! d’avoir proposé dans les commentaires une alternative à ce livre ! Je vais essayer de trouver ce livre et je mettrai à jour l’article.

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Les émotions au bout des petits doigts

Ce livre de Claire Zucchelli-Romer est imprimé en Chine et paru en 2019 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est parfait de 1 à 3 ans.

Cet album cartonné a un petit format et des pages épaisses et solides : parfait pour être manipulé par un jeune enfant. Sur chaque double page, une émotion est décrite selon le « point de vue » du corps, plus précisément celui des doigts.

Je trouve cette démarche super pour ancrer la compréhension des émotions dans le ressenti corporel, tout en s’amusant avec ses doigts.

Ce livre est un coup de cœur pour moi ! A part le fait qu’il est fabriqué en Chine, je ne lui trouve aucun défaut.

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Parfois je me sens…

Ce livre d’Anthony Browne est imprimé en Chine et paru en 2009 aux éditions Kaleidoscope (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour un enfant de 1 à 3 ans.

Comme l’album précédent, c’est un petit format en carton épais, qui ne craint pas les mains ni les dents des tout petits. Sur chaque page, un enfant à tête de singe ressent une émotion nommée dans un court texte. Au fil des pages, on découvre un large panel d’émotions.

A la fin du livre, toutes les illustrations du livre sont assemblées avec la question « comment te sens-tu, toi ? ». Je trouve le principe vraiment super pour aider un enfant à identifier ce qu’il ressent.

Je trouve cet album très complémentaire du précédent pour apprendre les émotions à un enfant de 1 à 3 ans.

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La couleur des émotions

Ce livre d’Anna Llenas est imprimé en .. et paru en 2017 aux éditions Quatre fleuves (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour un enfant de 3 à 7 ans.

Cet album existe aussi en édition pop-up, avec une couverture différente. Mais je préfère l’album classique : pour moi le pop-up n’apporte pas de valeur ajoutée au propos de ce livre, et empêche de laisser cet ouvrage en accès libre aux jeunes enfants.

Au passage, on nous a offert le jeu Le monstre des émotions. Il est tiré du livre et je m’attendais à être déçue, mais c’est un gros coup de cœur pour le Béluga (8 ans) et le Pinto (4 ans). Malgré des pions (en bois) peu stables et des portoirs (en carton) carrément nuls, ils aiment ce jeu qui permet de partager ce qu’on aime, ce qui nous rend joyeux, en colère, triste ou serein. Lors du confinement du printemps dernier, on y a beaucoup joué et en fait ça nous a permis plusieurs fois de désamorcer des conflits ou, au contraire, de savoir ce que l’autre aimait afin de lui faire plaisir plus souvent. Et depuis, je suis étonnée de voir que les enfants le ressortent régulièrement.

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Les questions des petits sur les émotions

Ce livre de Marie Aubinais est imprimé en Italie et paru en 2018 aux éditions Bayard (lien vers la fiche du livre). Il est parfait pour les enfants de 4 à 8 ans.

Il comporte 6 parties : une pour chaque question. Ici, chaque question porte sur une émotion : peur, tristesse, colère, joie, sentiment amoureux, et « d’où viennent nos émotions ? ».

Chaque question est introduite par une double page de bande-dessinée aux personnages à corps d’oiseau, qui finit toujours par « ça me fait penser à une histoire… ». Puis on lit une histoire, souvent adaptée d’un conte traditionnel, et une nouvelle double page de bande-dessinée conclut la question.

A la fin de l’ouvrage, une page liste la région ou culture d’origine de chaque conte. Je trouve que les contes sont bien choisis, variés, et ils semblent marquer positivement mes enfants.

Et ce n’est pas sur le sujet précis de la reconnaissance des émotions, mais dans cette collection il y a un autre livre utile qui aborde les émotions, en particulier celles des autres, c’est Les questions des tous-petits sur l’amitié. Il est malheureusement épuisé, si vous le trouvez d’occasion n’hésitez pas à le prendre. Et tant qu’à vous citer des ouvrages de cette collection, j’aime aussi beaucoup Les questions des petits sur les religions.

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Il y a aussi un livre sur la découverte des émotions que je n’ai pas feuilleté mais qui me semble intéressant pour un enfant qui pose plein de questions : Les émotions, c’est quoi ? aux éditions Usborne. Comme c’est un livre cartonné à flaps (volets à soulever), je suppose qu’il convient de 3 à 6 ans, mais comme je ne l’ai pas lu je ne peux rien assurer. Les personnages sont des animaux humanisés (c’est la technique bien connue du « je botte en touche sur la question de l’inclusion »…).

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En complément des livres, j’ai acheté les cartes « émotions » de l’Apprentie girafe. Elles sont très bien finies et plus grandes que des cartes à jouer standard, bref je trouve qu’elles valent leur prix. Ceci dit, elles existent aussi en version à imprimer soi-même. La créatrice propose une vidéo très pratique montrant comment y jouer façon « qui est-ce ? ». On y a joué aussi en cherchant les émotions contraires l’une de l’autre.je pense suivre ses conseils. Et tant qu’à faire, j’ai aussi acheté le mini livre à imprimer groupant les émotions par « famille » et les cartes illustrant de nombreux besoins. Je suis contente de pouvoir utiliser ces outils en famille et en même temps soutenir l’Apprentie girafe, dont j’apprécie les nombreuses illustrations gratuites sur la CNV.

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Bon week-end !

Livres pour enfant sur le corps humain

16 Jan

Bonjour !

J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.

Aujourd’hui, voici des albums sur le fonctionnement du corps humain ou la diversité corporelle en général.

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Tu ressembles à quoi ?

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Ce livre de Judith Gueyfier est imprimé en Pologne et publié en 2018 aux éditions Rue du monde.

J’ai découvert cet album grâce à cet article de Natasha Tourabi. Sur chaque double page de ce petit livre cartonné se trouvent deux observations contraires. 

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J’aime beaucoup les illustrations douces et colorées, et la variété des corps représentés.

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J’aime aussi que ce livre soit imprimé en Pologne, ce qui est extrêmement pour un livre cartonné (la quasi totalité des livres cartonnés est imprimée en Chine).

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Le livre de nos différences physiques

Ce livre de Cévany est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Ailes et graines (lien vers la fiche du livre). A mon avis, il est parfait pour les enfants à partir de 4 ans. Mais grâce à son petit format facile à manipuler et à ses illustrations faciles à comprendre, on peut en profiter sans le texte dès 2 ou 3 ans.

Chaque double page présente à droite des dessins de personnes, toutes différentes. On peut les regarder sans avoir besoin de lire le texte. Sur la page de gauche, le texte nomme les particularités physiques illustrées, et permet donc d’acquérir du vocabulaire pour les décrire. Personnellement je lis chaque phrase puis on cherche sur le dessins les personnes à qui elle correspond.

C’est un petit ouvrage que je trouve très chouette.

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Les secrets du corps humain

Ce livre de Carron Brown est imprimé en Chine et publié en 2017 aux éditions Le courrier du livre Jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé pour les enfants de 4 à 6 ans.

C’est un chouette livre pour une première introduction au fonctionnement du corps humain, grâce à l’astuce des images « magiques » : elles donnent envie de parcourir tout le livre pour les découvrir, même si au départ on n’est pas intéressé par le thème.

Quand on éclaire la page de droite par derrière, avec une petite lampe ou en plaçant la page devant la fenêtre ou autre source lumineuse, apparait « par magie » un complément au dessin.

Et quand on tourne la page, ce dessin complémentaire est en noir et blanc, et il est accompagné d’une ou deux phrases d’explication.

Au passage, il y a une coquille dans le livre. Dans la page que je viens de vous montrer, il ne devrait pas être écrits « nerfs moteurs » mais « nerfs sensitifs ». Les nerfs moteurs correspondent au paragraphe du bas de cette page : quand le cerveau dit au corps ce qu’il doit faire.

J’ai apprécié que les illustrations de cet album montrent des personnes de différentes couleurs de peau et un enfant en fauteuil roulant. Ces personnes font partie de notre société, je trouve donc nécessaire qu’elles soient aussi présentes dans notre imaginaire.

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Questions ? Réponses ! Le corps humain

Ce livre d’Agnès Vandewiele est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Nathan (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour les enfants à partir de 5 ans.

Ce livre est un gros coup de cœur ! Déjà parce qu’il y a un très bon équilibre fille/garçon et personnes blanches/racisées. En effet, on voit dès la couverture que les deux personnages principaux sont un garçon blond et une fille noire.

Ce livre est composé de double-pages thématiques. En voici la liste : tous différents de l’extérieur, tous pareils de l’intérieur, manger, digérer, se laver, chez le docteur, le système immunitaire, grandir, la naissance, les 5 sens, les émotions. Elles couvrent donc tous les grands sujets autour du corps humain.

Pour chaque double-page, un petit jeu « cherche et trouve » permet d’intéresser l’enfant même si iel ne souhaite pas qu’on lise le texte du livre.

Actuellement, cet album est mon préféré au sujet du corps humain en général, pour un·e enfant de 5 à 8 ans. Je le trouve parfait.

Note pour moi-même : « Le corps humain » d’Emmanuel Trédez aux éditions Flammarion semble intéressant, mais je n’ai pas eu l’occasion de le feuilleter.

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La vie secrète des crottes de nez

Ce livre illustré par Mariona Tolosa Sisteré est imprimé en France et publié en 2020 aux éditions Rue du monde (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour les enfants à partir de 5 ans.

Si j’ai bien compris, le texte de cet album vient de 6 chercheuses espagnoles formant le collectif Ellas Educan. En tout cas, le vocabulaire est soutenu pour les paragraphes explicatifs – mais on n’est pas obligé de les lire ! Car sur chaque page, les grandes illustrations comportent de courtes bulles de texte qui se suffisent à elles-mêmes. Elles sont à la fois informatives et rigolotes.

Dans cet ouvrage aussi, j’ai apprécié la diversité des genres et des couleurs de peau.

On apprend plein de choses, tout en rigolant de ces choses dégoutantes que sont les crottes de nez et la morve.

Attention, les double pages ont souvent leur titre (et leur paragraphe explicatif), à lire en premier, sur la page de droite.

Le texte rappelle au passage les bonnes pratiques d’hygiène que sont tousser dans son coude ou utiliser une seule fois son mouchoir. Et il est bien mentionné que ce mouchoir peut être lavable  !

Dans la même collection et de la même illustratrice, ici on aime aussi La vie secrète des virus, un ouvrage qui permet d’aborder le coronavirus et les virus en général de manière claire et ludique.

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Découvrons ensemble le corps humain

Ce livre de Rosie Dickins est imprimé en Chine et publié en 2020 aux éditions Usborne (lien vers la fiche du livre). Il est adapté pour les enfants à partir de 8 ans.

Je trouve la couverture sexiste : 2 garçons pour 1 fille, avec un des garçons qui prend quasiment toute la place de la couverture et la fille dessinée tout petit qui en fait rien d’autre que regarder amoureusement ce garçon… Heureusement, le contenu intérieur du livre est beaucoup plus équilibré en terme de stéréotypes de genres.

Comme dans le livre sur l’heure de la même collection, chaque double page comporte de nombreux volets à soulever, avec de courts textes et de petites illustrations pour apprendre tout un tas de choses.

Je regrette par contre que la diversité corporelle soit peu représentée dans les illustrations : parmi les très nombreux petits personnages, il y a certes différentes nuances de couleur de peau et de couleur de cheveux, mais il n’y a notamment pas de personnes grosses, ni de personnes handicapées, et peu de cheveux crépus pour les personnage a peau noire. C’est vraiment dommage à mon avis, spécialement pour un livre qui aborde le corps humain et qui a tellement d’occasions de montrer la variété naturelle des corps.

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Cher corps, je t’aime

Ce livre de Jessica Sanders est imprimé en Chine et paru en 2019 aux éditions CrackBoom!.

Cet album est rempli de messages encourageants pour les filles. L’introduction précise que cela ne s’adresse pas seulement à toutes les personnes qui se reconnaissent comme filles, mais à tout le monde.

Les illustration sont très douces et veillent à représenter des corps des jeunes filles de toutes sortes, que ce soit pour la corpulence, la couleur de peau, le handicap, avec des vêtements variés. C’est un livre rafraîchissant et positif qui devrait plaire à toute jeune fille. 

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Edit : Grâce à la librairie inclusive LEBDO, je découvre un nouveau livre qui semble bien sur le sujet : « Corps humain » de Jean-Michel Billioud et Aurélie Abolivier, aux éditions Gallimard jeunesse.

Bon week-end !