Bonjour !
Dans cet article, on ne va pas parler de la diversité des styles d’œuvre, ni de la diversité des corps qui peuvent faire de la danse classique (on en a déjà parlé ici), mais de la diversité des couleurs de peau.
Dans le Ballet de l’Opéra de Paris, il y a actuellement 5 danseuses et danseurs noirs ou métis : les danseuses Letizia Galloni et Awa Johannais, les danseurs Jack Gasztowtt, Guillaume Diop et Isaac Lopes Gomes (frère de la danseuse Chloé Anaïs Lopes Gomes).
En fait, cela fait très longtemps qu’il y a un peu de diversité dans la couleur de peau des danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Paris. Mais c’est généralement peu visible dans les ballets classiques car les artistes se fardent la peau et portent des collants opaques.
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Pourquoi masquer la diversité naturelle des couleurs de peau des artistes ? Parce qu’une habitude très ancienne veut/voulait que le Corps de ballet soit composé de personnes ayant la même couleur de peau, pour ne pas « casser les lignes » du corps de ballet. Ce sont les mots du célèbre chorégraphe Balanchine pour refuser d’engager la danseuse Llanchie Stevenson dans sa compagnie (le New York City Ballet) et cette opinion était largement répandue à l’époque.
Et même parmi une compagnie de danseurs et danseuses au physique très homogène, il y a des choix d’attribution des rôles qui ne dépendent pas que du talent : sa taille, la forme de son visage et la couleur de ses cheveux peuvent vite cantonner l’artiste à certains rôles.
De fait, les danseurs à la peau foncée sont plus facilement distribués dans :
- des ballets contemporains ;
- dans des rôles « exotiques » : le guerrier Solor dans le ballet « La Bayadère », le barbier Basilio dans « Don Quichotte », la Danse arabe dans « Casse-Noisette », la Danse espagnole dans « Le lac des cygnes » ;
- dans des rôles de « méchants » : Rothbart dans « Le lac des cygnes », Tybalt dans « Roméo et Juliette », Abderam dans « Raymonda »
plutôt que dans les rôles traditionnellement « caucasiens » des ballets romantiques : le prince Siegfried ou Odette/Odile dans « Le lac des cygnes », Roméo ou Juliette dans « Roméo et Juliette », Giselle, le prince Albrecht ou Myrtha dans « Giselle », Raymonda ou le chevalier Jean de Brienne dans « Raymonda ».
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Heureusement, les habitudes peuvent évoluer ! Les artistes et employés noirs et métis de l’Opéra de Paris ont signé en 2020, avec d’autres employés de cette institution, un manifeste pour supprimer la discrimination raciale héritée des traditions de l’Opéra de Paris.
Ce manifeste a immédiatement été pris en compte et a conduit à un rapport sur la diversité à l’Opéra National de Paris par Pap Ndiaye et Constance Rivière. Si vous ne souhaitez pas lire le rapport (et même si vous l’avez lu), je vous recommande son décryptage de ce rapport par Danse avec la plume.
Et l’institution évolue. C’est confirmé de l’intérieur : par les danseurs de l’Opéra Isaac Lopes Gomes et Guillaume Diop, et par le chef de projet évènementiel et chargé de relations publiques à l’AROP Binkady-Emmanuel Hié, qui avait initié la réflexion. On trouve même ces confirmations dans un article du New York Times (en anglais).
Par exemple, les danseuses noires de l’Opéra de Paris peuvent maintenant se voir fournir du maquillage, des collants et des pointes d’une couleur adaptée à leur carnation. Cela a été appliqué pour le ballet « La bayadère » et pour le défilé du Ballet de 2021 (photo ci-dessous tirée de l’article de Danse avec la plume). Les coiffures des danseurs semblent également être plus variées, comme vous le verrez sur les photos de Guillaume Diop.
Le Ballet de l’Opéra de Paris a aussi une démarche active pour aider les jeunes de tous profils à se projeter dans une carrière de danse classique, grâce à de très chouettes livres pour enfants documentaires (je vous en parle ici) ou de fiction (je vous en parle là).
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Pour mettre en valeur la diversité des danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris, j’ai listé des artistes qui ne correspondent pas au stéréotype peau blanche & cheveux clairs, et je vous les montre en photo en train de danser des rôles traditionnels du répertoire classique de cette compagnie. Pour trouver les photos de cet article, j’ai, entre autres, utilisé le site « Les étoiles de l’Opéra de Paris » et le forum Dansomanie. J’ai également puisé dans le fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra (on peut y accéder en demandant un pass Recherche pour projet personnel).
Étant une simple amatrice, il est très possible que cette liste soit incomplète : n’hésitez pas à me donner des noms si vous voyez que j’en ai oubliés !
J’ai classé ces artistes selon la date de leur engagement dans le Corps de ballet de l’Opéra de Paris. Je vous précise également leur grade dans la compagnie, sachant qu’il existe actuellement 5 grades dans le Ballet de l’Opéra de Paris et que chaque grade est généralement associé à certains types de rôles :
- Les quadrilles dansent uniquement en groupe, dans le Corps de Ballet. Les quadrilles sont stagiaires lors de la première année qui suit leur réussite au concours d’entrée dans le Ballet.
- Les coryphées dansent en groupe mais peuvent parfois danser de petits rôles de soliste.
- Les sujets dansent de petits rôles de soliste et dansent en groupe.
- Les premières danseuses et premiers danseurs dansent des rôles de soliste, y compris des rôles principaux.
- Les danseuses et danseurs étoiles sont des artistes exceptionnels qui dansent uniquement les rôles principaux et ont leur loge personnelle au Palais Garnier.
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1957 : Marjorie Tallchief
Marjorie Tallchief est la seule native d’Amérique (de père osage, de mère irlandaise) à avoir été engagée dans le Ballet de l’Opéra de Paris.
Un article du journal Combat du 15 juillet 1957, qui relate sa nomination. Le titre utilisé est « première danseuse-étoile », un grade qui n’existe plus actuellement mais qui semble correspondre à l’actuelle titre d’étoile.
Voici une photo de Marjorie Tallchief, prise par Commelynck, probablement dans un des petits balcons autour du grand escalier de l’Opéra Garnier, et stockée dans le fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris.
Voici une photo de Marjorie Tallchief et George Skibine, prise par Commelynck, à mon avis dans le grand foyer de l’Opéra Garnier :
Et voici une photo de Marjorie Tallchief prise par le Studio Liseg (là-aussi une photo issue du fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris) :
Cela ne se fait plus actuellement, mais à cette période, certains artistes ont en effet été engagés directement dans la compagnie au grade d’étoile : il y a eu Alexandre Kalioujny en 1947 (qui a démissionné en 1953), Nina Vyroubova en 1949 (qui a a démissionné en 1957), Marjorie Tallchief et son mari George Skibine en 1957 (celui-ci est devenu maître de ballet l’année suivante) et Ghislaine Thesmar en 1972.
Je ne sais pas pourquoi Marjorie Tallchief ne figure pas dans certaines listes des danseuses étoiles de l’Opéra de Paris, ni pourquoi elle a quitté la compagnie en 1961 (en même temps que son mari) : peut-être parce qu’elle menait en parallèle une carrière aux USA. En tout cas, les engagements qui duraient seulement quelques années semblent plutôt fréquents à cette période.
Pour information, quatre autres natives d’Amérique ont été des ballerines d’envergure internationale :
- Maria Tallchief, sœur ainée de Marjorie, qui a dansé à l’Opéra de Paris en tant qu’artiste invitée en 1947-1948 et a continué sa carrière aux USA pour devenir la première grande ballerine américaine. La voici en photo avec Peter Van Dyck dans les costumes du ballet Giselle, photographiés par Serge Lido (photo issue du fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris) :
- Rosella Hightower, d’origine choctaw, qui a été l’étoile du Grand Ballet du Marquis de Cuevas (à la période où Marjorie Tallchief y dansait aussi, comme on peut le voir sur cette affiche de 1950) puis qui a fondé l’École supérieure de danse de Cannes ;
- Moscelyne Larkin, de la tribu Shawnee-Peoria ;
- Yvonne Chouteau, d’origine shawnee et cherokee.
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1972 : Charles Jude
Charles Judes (de père français, de mère sino-vietnamienne) est entré en 1972 dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Il a été nommé danseur étoile en 1977.
Voici Charles Jude avec Noëlla Pontois dans Le Lac des cygnes, photographiés par C. Masson :
Voici Charles Judes avec Isabelle Guérin dans Joyaux, photographiés par DR :
Voici Charles Judes avec Elisabeth Platel dans Le lac des cygnes :
Avec également Rudolf Noureev dans le même ballet :
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1975 : Jean-Marie Didière
Jean-Marie Didière est entré en 1971 à l’École de danse puis en 1976 dans le Ballet de l’Opéra de Paris.
Jean-Marie Didière est le premier danseur noir a avoir été engagé dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Il a fini sa carrière au grade de sujet, après une blessure au talon d’Achille qui a compromis son ascension.
Voici Jean-Marie Didière en 1980 lors du concours de promotion où il a été nommé coryphée, photographié par Francette Levieux :
Voici Jean-Marie Didière en Tybalt dans « Roméo et Juliette », photographié par R. Torette :
En parallèle de l’Opéra de Paris, Jean-Marie Didière a dansé au sein du groupe « Dupond et ses stars ». Dans cet entretien, Jean-Marie Didière parle de Patrick Dupond et de lui-même et on les voit tous les deux en photo et en vidéo.
Voici Jean-Marie Didière en 2003 lors de son dernier Défilé, photographié par Michel Lidvac :
Après sa retraite de Ballet de l’Opéra de Paris, Jean-Marie Didière a continué à interpréter des rôles de caractère ou de pantomime, comme Don Quichotte dans le ballet éponyme, la Sorcière dans « La sylphide », le Rajah dans « La bayadère », ainsi que certaines pièces comme « Nuit des sens » en 2004 ou « Wuthering heigths » en 2007.
Voici Jean-Marie Didière en Rajah dans « La bayadère », avec Dorothée Gilbert :
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1979 : Eric Vu-An
Eric Vu-An (d’origine vietnamienne par son père) est entré en 1974 à l’École de danse puis en 1979 dans le Ballet de l’Opéra de Paris, à seulement 15 ans !
Voici Eric Vu-An dans « Le bal des cadets », probablement en 1976 ou 1977, photographié par Francette Levieux (photo issue du fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris) :
Voici Eric Vu-An dans « Roméo et Juliette », en 1983 ou 1984, photographié par Rodolphe Torette (photo issue du fond de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris) :
En 1986, Maurice Béjart le nomme danseur étoile pour son rôle de Mephisto dans le ballet « Arepo » qu’il a chorégraphié. Mais cette nomination est annulée par Rudolph Noureev, qui était alors directeur de la danse et donc seul responsable de ces nominations. Eric Vu-An aurait été le premier danseur étoile métis à l’Opéra de Paris.
Eric Vu-An quitte ensuite le Ballet de l’Opéra de Paris pour devenir artiste indépendant et danser des rôles d’étoile dans diverses compagnies. Il reviendra danser à l’Opéra de Paris en tant que soliste invité.
Voici Eric Vu-An dans « Le lac des cygnes » au Ballet du Capitole (Toulouse) photographié par Guy Jungblut :
Voici Eric Vu-An avec Clothilde Vayer dans « Le lac des cygnes » le 28 octobre 1987 en tant que danseur invité au Ballet de l’Opéra de Paris :
Voici Eric Vu-An dans « Giselle » (je n’arrive pas à trouver la date et le lieu de cette représentation) :
Voici Eric Vu-An avec Noëlla Pontois dans « Giselle » (je n’arrive pas à trouver la date et le lieu de cette représentation) :
Voici Eric Vu-An dans le ballet « Raymonda » avec Carla Fracci (je n’arrive pas à trouver la date et le lieu de cette représentation) :
Voici Eric Vu-An en Basilio avec Laetitia Pujol dans le ballet « Don Quichotte » en 2003 en tant que danseur invité lors d’une soirée d’hommage à Rudolph Noureev :
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1980 : Kader Belarbi
Kader Belarbi est né en 1962. Il est entré en 1975 à l’École de danse puis en 1980 dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Il en a été nommé danseur étoile en 1989.
Voici Kader Belarbi dans le rôle de l’oiseau bleu de « La belle au bois dormant » le jour de sa nomination d’étoile :
Voici Kader Belarbi dans « Giselle » avec Elisabeth Platel :
Voici Kader Belarbi dans « La bayadère » :
Voici un extrait vidéo où on voit Kader Belarbi quelques mois après sa nomination.
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1986 : Miteki Kudo
Miteki Kudo est née en 1970. Elle est entrée en 1981 à l’École de danse puis en 1986 dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Elle a terminé sa carrière au grade de sujet.
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1986 : Gil Isoart
Gil Ioart est né en 1968. Il est entré en 1984 à l’École de danse puis en 1986 dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Il a terminé sa carrière au grade de sujet.
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1988 : José Martinez
José Carlos Martinez est né en 1969. Il est entré en 1987 à l’École de danse puis en 1988 dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Il en a été nommé danseur étoile en 1997.
Voici José Martinez dans le ballet « Le lac des cygnes », photographié par Icare :
Le voici, toujours dans « Le lac des cygnes », avec Agnès Letestu, photographié par J. Moatti :
Voici José Martinez dans « La bayadère », photographié par Icare :
Et voici José Martinez dans « Études », photographié par Icare :
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1992 : Raphaëlle Delaunay
Raphaëlle Delaunay est née en 1976. Elle est entrée en 1986 à l’École de danse puis en 1992 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris.
Voici une photo de Raphaëlle Delaunay photographiée par Jacques Moatti et publiée dans son livre « Danse ». Elle y est montrée, encore à l’École de danse mais probablement en toute fin de formation (première division ?) en train de suivre l’enseignement du danseur étoile Michel Renault.
A 16 ans, encore quadrille stagiaire, Raphaëlle Delaunay a participé au concours Eurovision des jeunes danseurs en 1993 et y a gagné la 3ème place. A cette époque, la danseuse étoile Hislaine Thesmar lui prédisait une superbe carrière d’après le magazine FranceIles de septembre-octobre-novembre 1993. Voici une photo de Raphaëlle Delaunay à cette époque, prise par P. Perazio et publie dans le magazine Danser d’otcobre 1993 avec une interview de la danseuse :
Raphaëlle Delaunay a dansé notamment la Bohémienne dans le ballet « Le loup ».
Elle quitte cette compagnie cinq ans plus tard mais a dansé à nouveau à l’Opéra de Paris en 2004 en tant qu’artiste invitée pour « One of a kind ».
Dans cet entretien filmé, Raphaëlle Delaunay revient sur son parcours de danseuse. Et cet article montre un autre regard sur Raphaëlle Delaunay et présente la suite de son parcours professionnel : chorégraphe.
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1997 : Alice Renavand
Alice Renavand est née en 1980. Elle est entrée en 1990 à l’École de danse puis en 1997 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Elle en a été nommée danseuse étoile en 2013, à l’âge de 33 ans, et c’est à partir de ce moment qu’elle a réellement été distribuée dans les grands rôles du répertoire classique.
Voici Alive Renavand dans « La fille mal gardée », photographiée par Francette Levieux :
Voici Alice Renavand en Kitri dans « Don Quichotte » avec François Alu, photographiés par Julien Benhamou :
Voici Alice Renavand dans le rôle titre de « Giselle », photographiée par Agathe Poupeney :
Dans cette vidéo, Alice Renavand explique son parcours. Cet article de Danse avec la plume retrace sa carrière singulière. Et dans cet article, Alice Renavand explique ses projets, y compris créer un collectif pour les danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris qui ont plus de 42 ans.
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2004 : Mathias Heymann
Mathias Heymann est né en 1987. Il est entré en 2001 à l’École de danse puis en 2004 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est danseur étoile depuis 2009 – il a été nommé étoile à 21 ans. Dans cette vidéo, Mathias Heymann explique son parcours et on le voit danser.
Voici Mathias Heymann avec Hannah O’Neill dans « Paquita », photographiés par Laurent Philippe :
Voici Mathias Heymann dans « La bayadère », photographié par S. Mathé :
Voici Mathias Haymann dans « Giselle », photographié par Yonathan Kellerman
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2008 : Takeru Coste
Takeru Coste est entré en 2002 à l’école de danse, puis en 2008 au Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement quadrille.
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2009 : Letizia Galloni
Letizia Galloni est née en 1991. Elle est entrée en 2001 à l’École de danse, puis en 2009 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement sujet.
Letizia Galloni est ici photographiée par Benoîte Fanton en Lise dans La jeune fille Mal gardée. Letizia Galloni est la première danseuse métisse à danser ce rôle de soliste à l’Opéra de Paris.
Voici Laetitia Galloni avec Mathias Heymann (je n’arrive pas à trouver quelle est cette représentation) :
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2011 : Hanna O’Neill
Hannah O’Neill (de mère japonaise et de père néo-zélandais) est entrée en 2011 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris, après deux années en tant que surnuméraire. Elle y est danseuse étoile depuis 2023.
Il est possible de devenir étoile de l’Opéra de Paris quand on n’est pas né·e en France et que l’on n’a pas fréquenté l’école de danse de l’Opéra de Paris. C’est très rare et il faut avoir la patience de monter les échelons à partir de zéro, mais il y a actuellement 3 danseuses qui l’ont réussi : Hanna O’Neill, Ludmila Pagliero et Sae Eun Park. Hanna O’Neill parle de son parcours dans cet entretien.
Voici Hannah O’Neill à 16 ans, quand elle était encore à l’Australian Ballet School, photographiée par Neil Bennett/The AGE/Fairfax Media :
Voici Hannah O’Neill en 2016 dans la Bayadère, lors d’une tournée au théâtre Mariinsky, photographiée par Little Shao :
Voici Hannah O’Neill photographiée par Lycette Wills :
Voici Hannah O’Neill avec Matthias Heymann dans « Paquita » :
Voici Hannah O’Neill dans le rôle de Myrtha du ballet « Giselle », photographiée par Laurent Philippe :
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2012 : Sae Eun Park
Sae Eun Park est née en 1989. Elle est entrée en 2012 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris, après une année en tant que surnuméraire. Elle y est danseuse étoile depuis 2021 – voici des photos du jour de sa nomination.
Sae Eun Park est la première danseuse étoile d’origine asiatique à l’Opéra de Paris. Elle parle dans cette vidéo de son état d’esprit. Cet article est complémentaire à la vidéo et explique son parcours : de soliste au Ballet National en Corée du Sud en 2010, elle a recommencé sa carrière professionnelle à zéro au Ballet de l’Opéra de Paris.
Voici Sae Eun Park dans « Giselle », photographiée par Yonathan Kellerman :
Voici Sae Eun Park dans « Joyaux », photographiée par Michel Lidvac :
Voici Sae Eun Park dans « Le lac des cygnes », photographiée par Julien Benhamou :
Voici Sae Eun Park en reine de Willis dans « Giselle », photographiée par Yonathan Kellerman :
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2014 : Isaac Gomes Lopes
Isaac Gomes Lopes est entré en 2007 à l’École de danse puis en 2014 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement coryphée.
Isaac Gomes Lopes est ici photographié par David Elofer lors de l’audition pour intégrer le Ballet de l’Opéra de Paris.
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2014 : Awa Joannais
Awa Joannais est entrée à l’École de danse puis en 2014 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement quadrille.
Awa Joannais est ici photographiée par David Elofer, probablement à l’occasion du concours d’entrée à l’Opéra ou d’un concours de promotion interne.
Il existe aussi des photos d’Awa Joannais avec des collants adaptés à la couleur de sa peau, comme celle-ci prise par Nisian Hughes :
Voici Awa Joannais dans « Giselle », photographiée par Isabelle Aubert :
Et voici Awa Joannais dans « Le lac des Cygnes », photographiée par La Petite Photographe.
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2015 : Chun-Wing Lam
Chun-Wing Lam est entré en 2011 à l’École de danse puis en 2015 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement coryphée.
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2017 : Jack Gasztowtt
Jack Gasztowtt est entré en 2011 à l’École de danse puis en 2017 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement sujet.
Jack Gasztowtt est ici photographié par Francette Levieux alors qu’il était encore à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris.
Jack Gasztowtt a aussi dansé le rôle de Rothbart dans le pas de 3 du cygne noir du « Lac des cygnes » le 19 mars 2021, mais je n’en ai pas trouvé de photo. Il a également dansé la totalité du rôle de Rothbart les 16, 25 et 28 décembre 2022.
Le voici photographié le 16 décembre par Ballet & Cie avec Myriam Ould-Braham et Marc Moreau.
Et le voici photographié le 28 décembre par Neophyte, du forum Dansomanie.
Il a aussi dansé le rôle de soliste Czardas dans « Le lac des cygnes » les 10, 11, 13, 14, 17, 19 et 23 décembre 2022.
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2017 : Seohoo Yun
Seohoo Yun est entrée en 2017 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement quadrille.
Je n’ai pas trouvé de photo de Seohoo Yun dans le Corps de ballet de l’Opéra de Paris.
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2018 : Hohyun Kang
Hohyun Kang est entrée en 2018 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement sujet.
Voici Hohyun Kang en Cupidon dans « Don Quichotte », photographiée par Isabelle Aubert :
Voici Hohyun Kang et Guillaume Diop dans « La belle au bois dormant », photographiés par Svetlana Loboff, en studio puis sur scène :
Hohyun Kang parle de son parcours professionnel dans cet article.
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2018 : Guillaume Diop
Guillaume Diop (de mère auvergnate et de père sénégalais) est entré en 2012 à l’École de danse puis en 2018 dans le corps de Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est danseur étoile depuis 2023 – il a été nommé à 23 ans, sans passer par le grade de premier danseur.
C’est le premier danseur du Ballet de l’Opéra de Paris ayant des origines africaines qui y danse un rôle de prince. Et avant de
Le voici en Basilio dans « Don Quichotte », photographié par Julien Benhamou :
Le voici, dans le même ballet, avec Héloïse Bourdon, photographiés par Julien Benhamou :
Voici Guillaume Diop en Roméo dans « Roméo et Juliette » avec Léonore Baulac, photographiés par Agathe Poupeney :
Voici Guillaume Diop et Léonore Baulac dans « Le lac des cygnes » (probablement un extrait dansé lors d’un gala en dehors de Paris, mais je n’arrive pas à avoir plus d’informations) :
Et voici Guillaume Diop en Solor dans « La bayadère » (le lien comporte une interview avec son avis sur ses rôles dans ce ballet) :
Enfin, Guillaume Diop a dansé le Prince Siegfried dans « Le lac des cygnes ». Le voici avec Dorothée Gilbert, photographié par Yonathan Kellerman lors de la pré-générale du 2 décembre 2022 :
Et à nouveau photographié par Yonathan Kellerman à la même date :
Guillaume Diop parle brièvement de ses débuts dans la danse dans cet article du site Afronantais. On peut aussi lire une interview de Guillaume Diop datant de 2022 sur le site du Magazine Mixte. Pendant un confinement, Guillaume Diop a proposé sur la chaine youtube NeoDance Academy une barre classique sur des musiques de Rihanna.
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2019 : Saki Kuwabara
Saki Kuwabara est entrée en 2019 au Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement quadrille.
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2020 : Keita Bellali
Keita Youssef Bellali est entré en 2018 à l’école de danse, puis en 2020 au Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement quadrille.
Le voici photographié par Chris Dève :
Le voici avec Victoire Anquetil dans « Fête des fleurs à Genzano » à l’occasion de la soirée Jeunes danseurs de l’Opéra de juillet 2021, photographiés par Svetlana Loboff :
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2020 : Alycia Hiddinga
Alycia Hiddinga est entrée en 2014 à l’école de danse, puis en 2020 au Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement quadrille.
La voici photographiée par Chris Dève :
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2020 : Osiris Onambele Ngono
Osiris Onambele Ngono est entré en 2017 ou avant à l’école de danse, puis en 2020 au Ballet de l’Opéra de Paris. Il y est actuellement quadrille.
Le voici photographié par Chris Dève :
2022 : Koharu Yamamoto
Koharu Yamamoto est entrée en 2021 à l’école de danse, puis en 2022 au Ballet de l’Opéra de Paris. Elle y est actuellement quadrille.
La voici photographiée par Chris Dève :
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Danseuses et danseurs invités
On a vu, avec Maria Tallchief, Eric Vu-An et Raphaëlle Delaunay, qu’il est possible de danser des rôles de soliste avec le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris en tant qu’artiste invité.
Ainsi, Carlos Acosta a été invité à danser avec le Ballet de l’Opéra de Paris Basilio dans « Don Quichotte » en 2004 (on peut en voir un extrait vidéo ici), un soliste dans « Voice of spring » en 2004 et Solor dans « La bayadère » en 2006 (on l’y voit ci-dessus, avec Aurélie Dupont, photo prise par haydn du forum Dansomanie).
Et Frances Taylor Davis a été la première, et à ce jour la seule, danseuse afro-américaine invitée à danser dans un registre classique avec des membres du Ballet de l’Opéra de Paris. C’était le 4 décembre 1951 sur la scène du théâtre des Champs-Élysées, lors d’un prestigieux gala en présence du secrétaire général de l’ONU.
Je vous raconte dans cet article l’enquête de mon amie Christel et moi avons menée pour trouver cette date et les deux photos de Frances Taylor avec le danseur étoile Max Bozzoni.
J’espère qu’un jour on verra sur une scène de l’Opéra National de Paris une danseuse noire dans un rôle classique du répertoire, en collants adaptés à sa couleur de peau, que ce soit une danseuse du Ballet de l’Opéra ou une danseuse invitée, comme Misty Copeland de l’American Ballet Theatre, Precious Adams de l’English National Ballet, Isabela Coracy du Ballet Black ou Ingrid Silva du Dance Theater of Harlem. Ce serait un symbole tellement fort !
En tout cas, j’aimerais beaucoup voir danser ces artistes en vrai !
Bon week-end !