Bonjour !
J’ai décidé de partager avec vous mes livres pour enfants préférés sur des sujets, classés par thème. Il s’agit de livres pour jeunes enfants, entre 1 et 8 ans. La liste de ces articles se trouve ici.
Aujourd’hui, parlons des livres sur la colère. Ces livres ne sont pas des solutions magiques qui font disparaître les crises de colère, mais des supports pour aider l’enfant et l’adulte à les accompagner.
3 de ces ouvrages sont des coups de cœur, et il y en a pour chaque âge : « Non ! », « Un orage de colère pour Violette » et « La colère et la patience ».
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Non !

Ce livre de Jeanne Ashbé (texte et illustrations) est imprimé en Malaisie et paru en 2010 aux éditions L’école des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 0 à 3 ans.
Je trouve que Jeanne Ashbé a un grand talent pour évoquer ce que peut ressentir un tout petit à travers un texte et des illustrations à la fois simples et efficaces.

Dans ce petit livre cartonné, le personnage principal est un jeune poisson qui ne veut pas manger ce qui est prévu pour son repas et s’énerve de plus en plus fort.

Le petit poisson est tellement énervé qu’il ne sait plus où il en est. La fin de l’histoire est très douce : ce qui lui fait alors du bien, c’est un câlin !
Dans cette histoire, on comprend que la colère peut dépasser l’enfant, et que la solution n’est pas de le culpabiliser pour cette tempête dans laquelle il se perd, mais au contraire de le rassurer.
C’est un coup de cœur pour moi !
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Colère tu m’énerves !

Ce livre de Magali Le Huche (texte et illustrations) est imprimé en Chine et publié en 2010 aux éditions Tourbillon (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 2 à 5 ans.
Ce livre cartonné contient une marionnette à doigt placée dans un mini « sac à colère », ce qui a beaucoup plu au Pinto.

L’histoire est celle de Chouky, qui a une crise de colère quand sa maman insiste pour qu’il prenne son bain. La petite chose noire appelée Colère apparait alors à côté de Chouky et énerve encore plus Chouky.

Mais à la fin, Chouky en a assez de Colère. Il serre son doudou dans ses bras, ordonne à Colère de s’en aller et l’enferme à clé dans une petite boîte.

Je ne sais pas trop quoi penser de l’histoire. Ce qui a surtout plu au Pinto, c’est le fait de manipuler le petit « sac à colère » contenant le personnage en feutrine qui personnifie la colère. Plutôt qu’acheter ce livre, je serais donc plus favorable à fabriquer le sachet et son personnage avec le Pinto.
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Je suis en colère

Ce livre illustré par Marie Paruit est imprimé en Chine et publié en 2020 aux éditions Larousse (lien vers la fiche du livre). Il me semble adapté de 3 à 6 ans.
Ce livre cartonnée fait partie d’une collection appelée La météo des humeurs. Au passage, j’aime beaucoup « Je suis inquiet » dans cette collection. Mais parlons plutôt de « Je suis en colère ».
Cet album est composé de 5 double pages : 4 pour l’enfant et 1 pour l’adulte. La première double-page montre une situation où surgit l’émotion et elle est animée d’un pop-up sur chaque page.

Les double pages suivantes montrent d’autres enfants et chacun a une proposition de réaction face à sa propre colère. Puis une double page récapitule ces idées avec une roue et conclut l’histoire du premier personnage.

La dernière double page est destinée aux parents, avec des conseils pour gérer cette émotion chez l’enfant.

Chacun des albums de cette collection se termine avec la même échelle de 1 à 10. Autant je la trouve utile dans le livre sur la peur (elle propose d’évaluer l’intensité de la peur), autant elle me semble avoir peu d’intérêt dans le livre sur la colère, qui propose de l’utiliser pour se calmer. Personnellement, si je prenais ce livre au milieu d’une colère, j’aurais plutôt tendance à arracher le thermomètre de la page.
Ce que je trouve intéressant dans ce livre, c’est qu’il propose diverses idées pour évacuer sa colère.
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Grosse colère

Ce livre de Mireille d’Allancé est imprimé en France et paru en 2000 à l’École des loisirs (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.
C’est l’histoire de Robert, qui rentre chez lui contrarié et, qui devient tellement contrarié que sa colère sort sous la forme d’un grand personnage rouge.

Ce personnage se met à tout casser dans la chambre de Robert. Mais quand il casse le camion préféré de Robert, le petit garçon veut le réparer et chasse le personnage, qui devient tout petit et que Robert enferme alors dans une boîte.

Cette histoire est donc assez similaire à celle de « Colère tu m’énerves ». Dans ce livre, j’aime le fait que le seul personnage parent soit le papa.

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Un orage de colère pour Violette

Ce livre est écrit par Kochka et illustré par Sophie Bouxom. Il est imprimé en Portugal et paru en 2019 aux éditions Flammarion jeunesse (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé de 3 à 6 ans.
Violette est une petite fille qui vit en garde alternée : une semaine chez son papa, une semaine chez sa maman. Elle sait qu’il y a des règles différentes chez chacun. Ce week-end, son papa lui a promis de construire un château avec elle.

Mais quand un imprévu fait que Violette doit soudainement aller chez sa maman, Violette très en colère. Elle jette ses jouets par terre dans sa chambre.
Au bout d’un moment, la maman s’énerve elle aussi alors elle va se calmer dans le salon. Puis Violette se calme à son tour.

Après l’histoire, une double page propose des conseils bienveillants aux adultes pour accompagner la colère d’un enfant.

Ce livre est un coup de cœur pour moi !
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La colère et la patience

Ce livre de Brigitte Labbé et P-F Dupont-Beurier est illustré par Jacques Azam. Il est imprimé en France et publié en 2019 aux éditions Milan (lien vers la fiche du livre). Il est recommandé à partir de 8 ans.
Ce petit livre commence par lister quelques exemples d’émotions (dégoût, peur, colère) puis raconte en détail la crise de colère d’un juge au tribunal.

J’aime que, pour une fois, ce soit un adulte qui est montré en colère. L’histoire continue en montrant comment les adultes autour du juge accompagnent sa colère, puis la réaction du juge une fois sa colère retombée et enfin le fait que je juge ne pourra plus rendre de jugement pendant 6 mois, parce que « la colère n’est pas le problème. Le problème est d’agir lorsqu’on est en colère ».
L’histoire suivante concerne aussi la colère d’un adulte, Paul, parce que sa fille Anaïs a rayé sa voiture. Ensuite, c’est l’histoire de Jérôme, qui ne se met jamais en colère, même quand il faudrait qu’il se révolte.
Il y a ensuite l’histoire de Carmen, qui se met en colère et, grâce à sa colère, agit de manière efficace pour se défendre car « la colère est une énergie qui prépare à attaquer ou à se défendre ».
Trois autres petites histoires donnent des exemples plus ou moins fictifs dans lesquels la colère a été utilisée de manière efficace.

Les 5 dernières pages expliquent comment organiser un « goûter philo » sur le thème de la colère et de la patience.

J’aime beaucoup les messages et pistes de réflexion apportées par ce petit livre, c’est un coup de cœur pour moi !
Je garde en tête cette collection « Les goûters philo » : elle comporte 35 ouvrages sur des thèmes très variés.
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J’ai un avis mitigé sur « Les colères » Catherine Dolto.
Je le trouve adapté de 4 à 7 ans. L’histoire est racontée à la première personne par un garçon qui est le personnage principal. Je trouve pertinent que les conseils soient donnés à travers ce qu’il raconte de sa propre expérience : à l’enfant lecteur de voir si cela lui correspond aussi ou pas. Ce que j’apprécie dans ce livre, c’est surtout l’information donné à l’enfant que sa colère peut parfois être un écho de colères vécues par des adultes et que la famille peut alors se faire aider par un tiers. J’aime aussi qu’il montre des personnages les deux sexes, que ce soit pour les rôles d’enfant comme de parent. Par contre je n’arrive pas à me défaire de l’impression que certaines tournures sont quand même un peu jugeantes.

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Enfin, sur le thème de la colère, Papa positive a listé un ensemble de ressources comme cette liste d’idées pour traverser une grosse émotion négative.
On est bien d’accord que c’est notre rôle de parent de réussir à garder du recul pour accompagner nos enfants… Mais c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire quand on est dans le feu de l’action, pris par la fatigue du quotidien et éventuellement sensibilisés par des blessures d’enfance « oubliées » depuis longtemps ! Ce qui aide énormément, je trouve, c’est de trouver un appui auprès d’autres parents, d’ami·es ou d’un·e thérapeute, pour s’entraider psychologiquement ou matériellement. Comme dit le proverbe wolof : « Il faut tout un village pour élever un enfant. »
Ici, le Pinto a des accès de colère lors duquel il est violent avec ses camarades de classe ou de square. On a démarré un suivi pour lui avec une psychologue du développement. J’espère que ça nous donnera des clés pour qu’il arrête de faire mal aux autres enfants.
Bon week-end !