Bonjour !
je vous souhaite à tous et toutes une très bonne année 2020 ! Pour la démarrer, je vous propose un petit bricolage créatif qui a aussi l’intérêt de sensibiliser à la problématique des plastiques jetables.
Je pense aux repas collectifs ou aux goûters de fête qui utilisent encore souvent un grand nombre de gobelets jetables en plastique.
Je vous invite à regarder sous le gobelet pour voir si le petit symbole triangle contient le numéro 6 et/ou les lettres PS (polystyrène expansé). Si oui, récupérez-en un max !
On peut les transformer en décoration de Noël (c’était une de nos activités de calendrier de l’Avent cette année), mais aussi en dessous de verre, en étiquette pour emballage zéro déchet (comme ici), en magnet… C’est très ludique, plutôt facile et quasi gratuit !
En plus, une fois les fêtes passées, vous pourrez montrer vos créations aux organisateurs du repas afin d’ouvrir la conversation et de leur proposer qu’ils n’achètent plus des gobelets dans cette matière, qui ne se recycle pas. Les alternatives actuelles sont un plastique recyclable comme le plastique 1 ou PET (polyéthylène) ou, encore mieux, des gobelets compostables (l’idéal étant bien sûr de prévoir une poubelle séparée pour qu’ils soient effectivement jetés dans un compost). Ou bien sur, des gobelets réutilisables (pas de déchet, c’est le top, mais il faut un volontaire pour les laver à l’issue de la fête). Un dernier conseil si vous achetez quand même des gobelets jetables en plastique : évitez le faux ami, le plastique 5 ou PP (polypropylène) : il ne se recycle pas et il ne permet pas non plus de faire du plastique fou…
Et si par chance vous ne trouvez pas de gobelets en plastique 6 dans vos fêtes du travail, de l’école ou autre, mettez à contribution vos collègues de travail, amis ou voisins. Ceci permet de récupérer les gobelets en PS déjà achetés mais aussi de piquer la curiosité de vos proches qui vont évidemment se demander pourquoi vous vous intéressez à ces objets. Cela crée une occasion simple et positive de les informer sur les différents types de plastique et la problématique de leur retraitement.
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J’ai rédigé cet article comme dans la rubrique Histoire d’objet : en vous expliquant mon cheminement. Parce que faire du plastique fou à partir d’un gobelet jetable, c’est autre chose qu’avec un couvercle de boîte à sushi (tutoriel ici) !
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Essai – erreur N°1
Lors de mon premier tutoriel sur le plastique fou récup, je vous avais proposé de colorer le plastique en utilisant du papier de verre et des crayons de couleur.
Avec des gobelets, poncer la surface est faisable mais nettement moins simple et le résultat est moins joli. Vous pouvez voir le résultat en photo :
Je vous propose donc ici d’utiliser des marqueurs permanents.
Attention, l’encre de ces marqueurs contient des solvants organiques, donc il est important d’aérer la pièce après avoir utilisé ces marqueurs.
De plus, il faut éviter de les faire utiliser par de très jeunes enfants, pour ne pas les exposer aux vapeurs de solvant émises par ces feutres ; et pour éviter l’irréparable si vient aux enfants l’idée de gribouiller ailleurs que sur le plastique fou…
Enfin, je vous recommande pas d’acheter une pochette de marqueurs permanents si vous n’en avez pas déjà chez vous, car ce sont des produits polluants. Mais vous avez probablement chez vous un feutre indélébile de couleur noire, et avec ça on peut déjà réaliser de jolies choses.
En ce qui me concerne, j’ai deux pochettes entières de marqueurs fins de couleurs variées, datant de quand la modernité était d’illustrer son cours en dessinant à la main sur des feuilles transparentes pour rétroprojecteur. (Oui, on peut dire que je suis un peu vieille, et mes marqueurs aussi.)
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Essai – erreur N°2
Avec le Béluga, nous avons commencé dans le même ordre que les tutoriels habituels de plastique fou : dessiner avant de cuire.
Sauf que les gobelets plastiques se déforment de manière très spéciale dans le four ! Je vous laisse en juger :
Le gobelet de gauche est décoré d’un dessin de Pikachu. Avant cuisson, le dessin a des proportions normales… après cuisson le personnage est tout aplati !
Pour être honnête, je le savais car cette photo a été prise en décembre 2019 et si vous remontez à la photo de gobelets décorés au crayon, qui elle date de novembre 2018, vous pouvez voir en haut à gauche un gobelet décoré de 3 têtes de Pikachu, dont deux sont tellement aplaties qu’elles sont complètement méconnaissables. Je vous la mets en gros plan ci-dessous. Les gribouillis noir du tour étaient initialement des étoiles…
La solution, c’est de dessiner avant cuisson de manière très étirée : le dessin doit être environ 4 fois plus haut que la normale. Ainsi, après cuisson il sera normalement proportionné. Voici la démonstration en images :
Il y a un seul motif que l’on peut faire très facilement avant cuisson sur un gobelet. On peut profiter des crans présents sur la paroi pour obtenir des rayures concentriques. Il suffit de colorier chaque bande, en changeant de couleur entre les bandes. Donc en alternant bande noire et bande non colorée, si vous avez juste un marqueur noir.

Sur cette production qui aurait pu devenir un dessous de verre, j’ai utilisé des marqueurs non permanents… erreur, ça bave des qu’on touche l’objet !
Cette astuce de colorier les bandes, je ne l’ai pas inventée, mais découverte ici (en anglais).
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Tutoriel pour faire du plastique fou en gobelet jetable
Maintenant que je vous ai montré mes erreurs et ce que j’en ai appris, voici comment je vous recommande de procéder. C’est très simple !
Matériel à prévoir
- Gobelets en plastique PS 6
- Facultatif : ciseaux et perforatrice
- Four traditionnel (pas a micro ondes)
- Lèchefrite
- Gant ou maniques pour manipuler la lèchefrite
- Papier cuisson non froissé (à défaut, huiler la lèchefrite puis laver les objets)
- Si on n’a pas de papier cuisson, une spatule fine résistant à la chaleur
- Planche à découper ou autre support plat résistant à la chaleur
- Gros verre à fond épais ou livre épais ou gant isolant si le vôtre est bien épais et plat
- Marqueur indélébile (permanent) moyen ou fin, de la couleur souhaitée
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Étape 1 : avant la cuisson
Si l’on souhaite écrire un nom ou faire un dessin, il faut que ce soit sur une partie lisse du gobelet (les couleurs ne seront pas homogènes après cuisson) et, si l’on dessine sur la paroi du gobelet. Si vous dessinez sur le fond du gobelet, vous pouvez dessiner normalement et le dessin deviendra simplement plus petit. Par contre, si vous dessinez sur la paroi verticale, le dessin va beaucoup se raccourcir en hauteur lors de la cuisson ! Ceci dit, vous avez vu plus haut que je déconseille généralement de dessiner ou écrire avant cuisson.
Pour obtenir une décoration à suspendre, il faut faire un trou. Le plus facile est de percer un trou en haut du gobelet avec une perforatrice, avant cuisson. Attention, comme pour les dessins réalisés sur la paroi verticale, le trou perdra beaucoup en longueur lors de la cuisson : un petit rond de perforatrice deviendra une petite fente. Pour la photo ci-dessous, j’ai fait deux trous dans la hauteur et cela a donné un trou assez allongé, parfait pour passer un de ces petits rubans qui servent à suspendre certains hauts de vêtements.
Si vous souhaitez obtenir un très grand trou bien rond et situé au milieu, par exemple pour en faire une décoration à enfiler sur le branche du sapin, ou une étiquette à enfiler sur un ruban ou un bout de furoshiki, découpez le fond du gobelet avec des ciseaux. C’est assez facile :
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Étape 2 : la cuisson
Régler le four à environ 120 °C. Placer le papier cuisson sur la lèchefrite et les objets sur le papier cuisson (ou sur la lèchefrite huilée, mais il faudra ensuite laver l’objet).
Enfourner et, si votre four a une porte vitrée, regarder les gobelets se déformer. C’est assez fascinant !
Quand ils se sont transformés en disques plats, la cuisson est terminée. Cela prend environ 2 minutes.
Sortir la lèchefrite du four et déplacer les objets sur le support plat : soit avec une spatule soit, si on utilise du papier cuisson, transférant carrément le papier cuisson avec son contenu.
Si les disques ne sont pas bien plats, immédiatement appuyer dessus pendant quelques secondes avec le verre à fond épais (ou avec un autre objet plat, épais et ne craignant pas le chaud).
Laisser refroidir quelques minutes avant de donner l’objet aux enfants.
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Étape 3 : après la cuisson
Décorer les objets comme bon vous semble, avec des marqueurs permanents (aérez la pièce après usage), du masking tape, des gommettes…
Vous pouvez aussi décorer l’objet de manière éphémère, avec des feutres pour tableau blanc.
Pour le transformer en magnet, on peut y appliquer du ruban adhésif magnétique (ici acheté chez Hema, il n’est pas terrible) :
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J’espère que ces idées vous ont plu. Je ne sais pas si elles sont écolo à court terme, et j’espère qu’à long terme ce tutoriel n’aura plus de raison d’être, car il n’existera plus de gobelets en plastique 6. Mais à moyen terme, je suis convaincue que ce petit atelier permet de sensibiliser de manière positive sur un sujet que la plupart du gens évitent : les déchets.
Je vous souhaite à nouveau une très bonne année 2020 !
il faut que je tente: on en a 3000 au boulot, rose fluo…et après c’est fini, la vente est interdite dès aujourd’hui si j’ai bien compris!
une fois rétrécis, ne peut-on pas les graver pour les dépolir puis écrire dessus à taille réele?
Coucou Eve,
L’intérêt de dépolir avant cuisson est que les aspérités dues au papier de verre se réduisent à la cuisson. Mais si tu as du papier de verre très fin, oui c’est carrément une idée ! Je ne l’ai pas testée car j’ai seulement du papier de verre moyen.
Et tu sais, je n’ai pas oublié tes dents en plastique fou : c’est au menu de mon prochain essai, avec des pots de yaourts individuels !
Gros bisous
Merci pour ce super article ! Je ne suis pas très travaux manuels et je ne rencontre pas trop de verres de ce type mais j’adore ta philosophie derrière cette activité 🙂 et je me rends compte que je connais que très mal ces numéros de plastique et leur sens !