Bonjour !
Voici le complément à mon premier article sur l’accouchement. Après, on passe au parentage… en alternance avec les articles de cuisine bien sûr, je sais que ces histoires de bébé n’intéressent pas tout le monde ! (lisez quand même la partie sur le périnée, c’est utile pour tous)
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Déclaration de naissance et reconnaissance de l’enfant
Le nouveau né doit absolument être déclaré à la mairie de son lieu de naissance dans les 3 jours suivants l’accouchement.
Si on est marié, il faut fournir le livret de famille (pour y inscrire l’enfant) et le certificat de naissance établi par le médecin ou la sage-femme. La reconnaissance de l’enfant par le père est alors automatique : le mari de la mère est considéré comme le père.
Attention, pour ceux qui ne sont pas mariés, il est important que les futurs parents fassent, pendant la grossesse, une déclaration anticipée de reconnaissance de l’enfant – d’une part pour que le père ait le droit de décision en cas d’urgence, mais aussi parce que sinon c’est le premier arrivé à la mairie qui sera déclaré père de l’enfant…
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Gestion de la douleur
La question de la péridurale
L’anesthésie péridurale est l’introduction d’anesthésiant, grâce à un fin tube (cathéter) introduit au niveau du bas de la colonne vertébrale. Le liquide se répand dans la région lombaire et anesthésie les nerfs alentour, ce qui supprime les sensations douloureuses et parfois aussi les sensations tout court.
L’anesthésie péridurale met 20 minutes à agir, donc on ne la pose plus à partir de la phase de poussée, qui dure environ 20 minutes. A part ça, on peut théoriquement la poser à tout moment. Mais en pratique, les anesthésistes sont souvent trop occupés (car trop peu nombreux) alors ils imposent généralement de choisir si on accouche avec ou sans péridurale alors qu’on est seulement à 5 cm de dilatation. Or la vitesse de dilatation du col peut changer à tout moment : ce n’est pas parce qu’on a mis 5 h pour arriver à 5 cm qu’on va en mettre autant pour arriver à 10… Mais quand on a déjà souffert un moment et qu’on ne sait pas combien de temps il va falloir pour arriver au bout, ça donne envie d’accepter la péridurale !
Ce qui est clair, c’est que la péridurale est plus facile à éviter si l’accouchement est physiologique, qu’on peut bouger librement et que quelqu’un nous accompagne dans la gestion de la douleur, par exemple en proposant de prendre un bain, s’assoir sur un ballon, s’accroupir, etc. Par contre, la péridurale est vraiment recommandée quand la douleur est trop intense, par exemple si on doit rester en position gynécologique ou si l’accouchement est déclenché artificiellement.
La pose d’une péridurale peut accélérer l’accouchement rien que parce qu’elle nous fait changer de position (il faut s’assoir). Donc si vous hésitez, essayez d’abord de changer de position ^^. Ensuite, la péridurale ralentit souvent l’accouchement car les contractions sont alors moins fortes. C’est pour ça qu’on injecte alors souvent de l’ocytocine.
Vous pouvez demander à votre maternité comment ils dosent l’anesthésie : certains donnent des pompes pour que vous dosiez vous-même l’anesthésie, et je crois que d’autres la dosent suffisamment peu pour que vous puissiez continuer à vous déplacer. Les péridurales fortement dosées peuvent rendre insensible le bas du corps, d’où le risque de pousser trop fort sans contrôler son périnée, ce qui peut le déchirer, d’où la pratique plus fréquente d’épisiotomie.
Pour celles qui allaitent, sachez que les bébés nés après une péridurale ont tendance à perdre un peu plus de poids pendant leur premier jour de vie, c’est tout à fait normal et ne doit pas imposer le recours à des compléments si vous avez choisi d’allaiter.
A noter aussi, on ressent souvent un peu de douleur dans les jours qui suivent l’accouchement, et il parait qu’on la tolère mieux si in n’a pas eu de péridurale, car on connait l’histoire de cette douleur.
Ce qui m’a le plus aidée pour gérer les contractions
- Pouvoir bouger et changer de position à tout moment : la position qui me soulageait pendant une contraction n’était pas celle qui me soulageait pendant la suivante. Sachant que la position gynécologique est plus ou moins la pire position pour accoucher donc n’hésitez pas à essayer une autre position, notamment la position gyéncologique aménagée de Bernadette de Gasquet (expliquée dans son livre Bien-être et maternité).
- Expirer tout le long de la contraction : pour cela, je recommande absolument d’avoir quelqu’un qui vous montre l’exemple en expirant dès que la contraction monte. Dire « expire » marche infiniment moins bien que de le montrer.
D’autres conseils simples pour gérer la douleur de l’accouchement sont ici et là.
A contrario, la mauvaise idée : paniquer par peur d’avoir mal. On oublie alors d’expirer, on se tend et la contraction fait plus mal – hé oui c’est possible !!
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Le massage du périnée
Le périnée est une partie très importante du corps humain, masculin comme féminin. C’est un ensemble de muscles situé en bas du bassin, qui forme une sorte de hamac et empêche que tous nos organes intestinaux et génitaux ne tombent à nos chevilles. Il est percé de trous capables de s’ouvrir (quand les muscles du périnée sont détendus) et de se resserrer (quand les muscles sont contractés) : autour de l’anus, de l’orifice urinaire et, chez les femmes, de l’entrée du vagin.
Lors de la sortie du bébé, les muscles du périnée situés autour du vagin doivent donc être bien détendus. Sinon le bébé passe en force, provoquant un déchirement du périnée. C’est pour éviter ce déchirement, fréquent chez les femmes qui ne peuvent pas détendre leur périnée (parce qu’elles n’ont pas conscience de cet organe ou parce qu’elles ne le sentent plus à cause de la péridurale) qu’est souvent pratiqué une épisiotomie. Pour éviter une épisiotomie, il est donc important de préparer son périnée : d’une part en le massant (à partir du 8ème mois, pas avant), d’autre part en apprenant à sentir quand il est contracté et quand il est relâché (ce qui est facilité quand on fait du yoga, du Pilates… et/ou quand on le masse).
La technique de massage est très bien expliqué dans le chouette guide de massages de la femme enceinte et allaitante publié par Weleda. Ensuite, vous pouvez apporter votre flacon d’huile à la maternité et donnez-le à la sage-femme en lui expliquant que vous avez préparé votre périnée et que vous « comptez sur sa compétence professionnelle pour vous éviter une épisiotomie ».
Et, gros bonus, si vous aviez des douleurs au début des rapports sexuels, ces massages et cette prise de conscience vont peut être solutionner le problème (et vous aider à faire des choses sympathiques de l’intérieur) ! Ça vaut le coup de tenter même si vous n’êtes pas enceinte, et honnêtement ça vaudrait surtout le coup de sensibiliser toutes les jeunes filles à l’existence même de cet organe clé !
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Une préparation à l’accouchement : le yoga prénatal
Comme je vous l’avais dit ici, j’ai beaucoup apprécié de suivre des cours de yoga prénatal pendant mes deuxième et troisième trimestre de grossesse. Certains d’entre vous voulaient en savoir plus, alors j’ai posé directement les questions à l’enseignante, Taïa – parce que moi j’ai profité, mais j’y allais sans mettre en marche mon cerveau !
Comment se passent tes cours de yoga prénatal ?
« Les cours de yoga prénatal commencent généralement par quelques minutes de discussion. J’aime savoir comment se sentent les femmes au début du cours, quel est leur état de fatigue, quels sont leurs « bobos » du moment, afin d’en tenir compte au maximum lors de la séance.
Les postures changent d’un cours à l’autre, mais la structure reste toujours la même : nous abordons des postures allongées, assises, à quatre pattes ou debout. Nous travaillons sur la conscience du souffle et sur celle du périnée. Nous mettons en pratique des exercices qui permettent de soulager les douleurs typiques de la grossesse (mal de dos, sciatique, jambes lourdes, etc…).
Enfin, la séance se termine toujours par une séance de relaxation guidée. »
Qu’est-ce qui différencie le yoga prénatal des autres formes de yoga ?
« La principale différence tient au fait que la pratique est adaptée à la situation des femmes enceintes. Ainsi, l’accent est mis davantage sur les problèmes spécifiques à la grossesse (comme je l’ai expliqué précédemment), les postures sont adaptées (les salutations au soleil, par exemple, sont modifiées pour convenir aux femmes enceintes). Nous ne travaillons jamais les postures en appui sur le ventre, les sauts (abordés en yoga dynamique), les rétentions du souffle ou encore les torsions très profondes. Les femmes peuvent donc pratiquer en toute tranquillité, sachant que le cours leur est tout particulièrement destiné.
Enfin, j’essaie de régulièrement aborder des exercices de préparation à l’accouchement (respirations ou postures qui peuvent aider pendant le travail) et des visualisations pour favoriser une forme de « rencontre » entre la femme et la présence de l’enfant qui est dans son corps. »
Comment as-tu connu le yoga prénatal et qu’apprécies-tu dans son enseignement ?
« La question de la grossesse et de la maternité m’a toujours intriguée et fascinée à la fois. Je me souviens avoir commencé à regarder « Les maternelles » à l’âge de 14 ans ! Quand j’ai débuté dans l’enseignement du yoga, je me suis rapidement intéressée aux différents types de public avec lesquels on peut aborder cette pratique.
Après avoir lu pas mal de livres sur le yoga et la grossesse (notamment « L’attente sacrée » de Martine Texier, ou encore « Le yoga de la femme enceinte » de Christine Colonna-Cesari , je me suis dit que ce serait vraiment fabuleux d’enseigner à des femmes enceintes.
Lorsque j’ai eu l’occasion de suivre une formation avec Isabelle Koche à la maternité des Lilas, j’ai sauté sur l’occasion et c’est ainsi que l’aventure a commencé !
J’ai énormément appris aux contacts des femmes et grâce à leur témoignage. Au début, chaque fois qu’une femme avait une question, je passais des heures à me renseigner par ailleurs pour lui trouver les meilleures réponses la semaine suivante. C’est comme ça notamment que j’ai construit ma pratique et mon enseignement, et que j’ai amélioré mes cours pour être au plus près des besoins de ce public. Les femmes veulent se sentir chouchoutées, mais pas infantilisées. Elles ont besoin qu’on prenne soin d’elles tout en leur montrant qu’elles peuvent faire plein de choses. Elles ont envie de bouger et en même temps de se relaxer et de s’étirer. Je continue aujourd’hui encore d’apprendre beaucoup grâce à elles.
Le prénatal est vraiment à part dans l’enseignement du yoga. Les femmes sont dans une période atypique, certes pas toujours facile à vivre, mais une période où elles sont assez réceptives à leurs propres sensations, ce qui les aide à être très « intériorisées », à incarner leur mouvement, à être vraiment « en yoga ».
Je suis toujours très heureuse de réaliser que je partage un petit morceau de cette phase si courte et si spéciale qu’est la grossesse, et que la pratique peut les aider à vivre ce moment ainsi que l’accouchement.
Et puis il y a le plaisir de voir parfois un ventre se manifester (surtout pendant la relaxation), comme si le bébé lui-même faisait signe ! Sans parler de la joie de rencontrer le bébé après, et de continuer un yoga plus traditionnel avec la femme en question. C’est une tranche de vie au sens le plus extra-ordinaire, au sens le plus noble du terme ! »
En quoi le yoga prénatal peut aider à ce que la grossesse se passe au mieux ?
« Le yoga peut aider pour tout ce qui concerne les douleurs lombaires, très fréquentes pendant la grossesse. En maintenant une bonne mobilité de la colonne vertébrale, on limite au maximum ce genre de désagréments.
Il peut permettre aux femmes de garder un semblant d’activité physique (il est parfois l’unique activité de la semaine des femmes qui doivent par ailleurs rester alitées !) et créer une sensation agréable d’étirement global.
La pratique apprend également à mieux connaitre et appréhender son corps de femme enceinte qui change constamment, notamment grâce aux postures d’équilibre.
Enfin, la pratique de la respiration consciente et de la relaxation accompagnent les femmes pour accueillir leurs angoisses et leurs émotions (souvent exacerbées à cette période !). »
Qu’est ce que les femmes enceintes peuvent utiliser de tes cours lors de leur accouchement ?
« Certaines postures d’ouverture de hanches ou de bascule du bassin peuvent être pratiquées au début du travail pour accompagner la descente du bébé et éviter de rester figée dans la même position.
Les exercices de conscience du plancher pelvien permettent de distinguer un périnée contracté d’un périnée détendu, et donc de le détendre au moment de l’expulsion. Cela permet également d’accélérer le processus de rééducation périnéale postnatal, et donc de récupérer plus rapidement après l’accouchement.
Enfin, les exercices respiratoires qui consistent à visualiser le trajet du souffle qui se dirige à l’intérieur de la sensation de douleur, ou ceux qui au contraire visent à laisser le souffle traverser le corps de bas en haut telle une vague, permettent une meilleure « gestion » (je n’aime pas ce mot en yoga) ou disons un plus grand « lâcher prise » lors des contractions. On apprend à se laisser traverser par les sensations.
Tout cela reste assez difficile à décrire… le mieux est encore d’expérimenter ! »
Merci pour tes réponses Taïa ! En tout cas, en plus des postures de yoga à la fois délassantes et légèrement toniques et de la voie douce de Taïa pour nous guider, j’ai particulièrement apprécié 3 choses lors de ses cours :
- que Taïa ait un programme prévu pour nous préparer mais nous demande à chaque début de séance si on a des douleur ou demandes particulières, afin d’adapter son programme à nos besoins,
- que Taïa nous déculpabilise en rappelant souvent qu’on fait ce qu’on peut, sans forcer, que ce n’est pas grave si on n’arrive pas à faire les postures – quand on est habitué à se dépasser physiquement, c’est frustrant de se sentir moins capable, et c’est très rassurant qu’elle nous encourage et nous félicite quel que soit le niveau atteint, parce qu’elle a confiance en notre capacité de faire tout ce qu’on peut,
- qu’elle nous materne en proposant une brique en mousse si besoin, en corrigeant doucement les postures et, luxe final, en étendant une couverture sur nous pour ne pas qu’on ait froid lors de la relaxation finale.
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Ah oui, et bien sûr… dormez !! Déjà parce qu’un accouchement c’est un peu comme le plus gros effort physique que vous allez faire de votre vie (il parait que c’est comparable à un marathon). Mais aussi parce qu’après qui sait combien de semaines mois s’écouleront avant que nous dormiez plus de 2h d’affilée ? (réponse pour nous : 3 mois)
Et les nouvelles de la pouponnière : Le Béluga a 3 mois et demi et approche des 7 kg. Il grandit quasiment à vue d’oeil ! En vacances dans le Sud, on galère un peu avec lui, entre la chaleur, les nombreuses têtes nouvelles, les trajets entre mes parents et ceux de Doudou… On passe nos journées à essayer de faire dormir le Béluga (s’il ne dort pas assez il râle), du coup on essaye désormais de le lever à son réveil d’environ 7h30, en espérant ainsi pouvoir régulariser une sieste en fin de matinée et une sieste en milieu d’après-midi. C’est dur d’entendre un bébé pleurer… (En plus des autres perturbations, on a un mariage d’amis à Lyon le week-end prochain, du coup on hésite à annuler… Vous auriez des conseils ?)
Bon dimanche !